Après la première saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ) pour génocide sioniste envers le peuple palestinien à Ghaza, pour laquelle l'instance judiciaire onusienne a ordonné le 26 janvier dernier à l'entité sioniste d'empêcher tout acte de génocide, une nouvelle plainte sud-africaine a été introduite mardi dernier pour une attaque génocidaire programmée contre la ville de Rafah, à la frontière égyptienne, où sont entassés plus d'un million et demi de déplacés palestiniens assiégés par les bombardements et les attaques de l'armée sioniste. Ces spectaculaires initiatives du pays de Nelson Mandela constituent une véritable épopée pour l'équipe juridique sud-africaine qui a porté ces dossiers devant la CIJ mais, plus encore, elles sont une réelle victoire politique pour le pays des Bafana-Bafana. Elles le sont d'autant plus que le monde observe depuis des mois le silence consternant d'un certain nombre de pays arabes, notamment ceux qui ont choisi le camp de la normalisation avec l'entité sioniste et sacrifié, par conséquent, la cause centrale autour de laquelle gravite toute la raison d'être de la Ligue arabe. La CIJ a répondu avec une série d'ordonnances provisoires pour empêcher le génocide mais celui-ci est poursuivi avec une détermination affichée du gouvernement Netanyahu qui, depuis plus d'une semaine, brandit la menace d'une attaque majeure contre Rafah en vue de parachever le nettoyage ethnique programmé depuis longtemps et dont le but presque avoué est de s'emparer du territoire palestinien et de son gaz au large des côtes. Il n'empêche, l'action de l'Afrique du Sud, répondant à un appel antérieur du président Abdelmadjid Tebboune qui avait exhorté à ce genre de saisine des instances judiciaires internationales contre la barbarie sioniste, est importante pour au moins trois raisons. La première est que cette démarche a mis en lumière l'agression génocidaire de l'armée et du gouvernement sionistes qui prétendent sans cesse «se défendre face au terrorisme». La seconde est que même si l'objectif d'une ordonnance de cessez-le-feu n'a pas eu lieu, la décision de la CIJ n'en est pas moins un réquisitoire accablant pour Israël, contraint par des preuves que la CIJ elle-même a versées au dossier en complément de celles apportées par les avocats sud-africains célébrés à leur retour par un comité d'accueil enthousiaste. La troisième est que cette action a conféré au peuple sud-africain une fierté légitime dont bénéficie l'ANC (Congrès national africain), le parti de Mandela dont le soutien à la cause palestinienne mais aussi sahraouie reste éfectible. L'icône de la lutte anti-apartheid, Nelson Mandela, était présent à La Haye, du moins en tant que symbole, puisque le palais de la Paix qui abrite la CIJ possède un bronze du prix Nobel qui fut un avocat inconditionnel du droit du peuple palestinien à sa souveraineté. L'Afrique du Sud, disait-il souvent, ne sera libre que lorsque la Palestine le sera. En qualifiant le sionisme et son pendant israélien d'apartheid, l'Afrique du Sud tout entière confond l'histoire de la Palestine avec la sienne, d'autant que l'entité sioniste a été un allié zélé du régime d'apartheid dont a souffert le peuple sud-africain. Ultime preuve de cet engagement qui fait honte à certains Etats arabes, la déclaration du MAE sud-africain, voici quelques semaines, pour dénoncer «l'échec général des institutions de la gouvernance mondiale pour arrêter le meurtre sans vergogne du peuple palestinien».