Le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Abdelmadjid Tebboune, a mis en avant, avant-hier dimanche à Alger, la nécessité d'adapter l'arsenal juridique et réglementaire à la nouvelle trajectoire que prend l'économie nationale.«Il faut garantir un cadre juridique harmonisé avec les orientations économiques de notre pays, et cela passe notamment par l'encouragement de l'investissement, en renforçant l'atmosphère de sécurité et de stabilité», a estimé le chef de l'Etat. Plaidant pour une justice en phase avec les réalités sociales et démographiques du pays, afin d'accompagner efficacement la nouvelle dynamique économique. Présidant la cérémonie d'ouverture de la nouvelle année judiciaire (2025/2026), Abdelmadjid Tebboune a affirmé que la révision en profondeur de l'arsenal juridique national visait à consacrer les droits et libertés des citoyens et à renforcer les acquis des droits de l'Homme qui sont indissociables. «Ces dernières années, nous avons initié de nouveaux textes juridiques et entamé la révision en profondeur d'autres lois, conformément aux engagements que j'ai pris pour la moralisation de la vie publique et la lutte contre les dérives et la corruption, qui portent atteinte à nos valeurs religieuses et culturelles et à notre identité nationale», a-t-il dit. Soulignant que la majeure partie de ce nouvel arsenal juridique vise à servir directement les citoyens en matière de droits et libertés, à adapter les institutions dans ce sens et à renforcer les acquis des droits de l'Homme qui sont indissociables. En créant, a poursuivi le chef de l'Etat, un environnement favorisant l'adaptation du système juridique aux progrès technologiques et socio-économiques que connaît notre pays. «Au regard de la vitesse à laquelle se développe notre pays sur le plan économique, notamment en matière d'économie de la connaissance, il est impératif de s'adapter aux évolutions et d'élaborer de nouvelles lois dans ce sens», a-t-il ajouté. Citant, entre autres textes révisés dans cette optique, la loi relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes, la loi relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme et la loi relative à la protection des personnes physiques dans le traitement des données à caractère personnel. Compte tenu de la vitesse à laquelle notre pays se développe et de l'évolution des approches économiques et d'investissement, l'élaboration de nouvelles lois, a encore indiqué Abdelmadjid Tebboune, s'impose, d'autant plus qu'au moins 85% des transactions économiques sont désormais libres, s'effectuant entre opérateurs privés ou entre l'Etat et des opérateurs privés. Appelant, au passage, à multiplier les tribunaux de commerce pour résorber les affaires qui s'accumulent, et qui donnent aux citoyens la fausse impression d'une justice lente dans ces décisions. Réaffirmant que la révision des textes législatifs visait à faciliter les procédures de recours à la justice, le chef de l'Etat a fait savoir que ces textes seront consolidés par des textes complémentaires visant à encadrer l'initiative en matière économique, commerciale et d'investissement, à consacrer la transparence et l'intégrité et à renforcer la lutte contre la corruption. Un volet qui, a-t-il dit, représente une priorité absolue dans la démarche que nous menons avec une détermination politique sans faille, en s'appuyant sur les hommes et les femmes du secteur de la justice. Convaincu du rôle, vital, des magistrats, le chef de l'Etat a affirmé insister constamment, dans ses directives adressées au Gouvernement, sur la nécessité d'une prise en charge optimale des personnels du secteur de la justice et de l'impératif de poursuivre les efforts visant à moraliser l'action judiciaire et à la promouvoir en termes de qualité et d'efficacité. Soulignant l'importance de prendre en charge les besoins courants des magistrats afin de leur permettre de se consacrer entièrement à leurs missions.