Le plus gros problème de la ville reste l'alimentation en eau potable et l'attente d'une solution commence à...durer Boghni est une commune chef-lieu de daïra, sise à environ une quarantaine de km au sud du chef-lieu de wilaya, industrieuse et commerçante à souhait. Elle est aussi le siège du marché hebdomadaire qui se tient le dimanche, un marché fréquenté par les populations des daïras des alentours: Ouadhias et Draâ El Mizan et aussi par les émigrés durant les vacances. La ville est agréable, même s'il est vrai, elle est très froide en hiver et ressemble à un chaudron l'été car elle est entourée de collines qui, justement, font la parure de la région avec ses forêts et ses oliveraies en culture intensive. Blottie au coeur du Djurdjura, Boghni était connue jadis pour la beauté de la station de Tala Guilef. On venait alors de tous les coins du pays pour s'y oxygéner et aussi profiter des paysages merveilleux qui font que l'ascension vers l'hôtel El Arz ou encore vers l'hôtel Iguider, une équipée agréable. Les gens du cru, du moins ceux férus de randonnées, s'adonnaient à la «grimpette» et rejoignaient la station en empruntant la volée d'escaliers qui passent par Ighzer N'Chebel. Boghni vit, à la différence des autres villes du pays, un Ramadhan exceptionnel. En effet, pour les habitants, un autre casse-tête et non des moindres est devenu depuis quelques années un véritable cauchemar. Les habitants de la ville, notamment, ont cette désagréable corvée de l'eau un jour sur deux. En sus, l'eau qui alimente la ville provenant de Tinzert dans le Djurdjura est saumâtre. Il semble que cette eau traverse des sols salés d'où cette dureté qui la caractérise. L'APC a essayé de réduire ce problème en installant des bornes-fontaines en ville, l'eau est ainsi charriée depuis la source, les Anassers, une source qui a abreuvé des générations de Boghniciens. La ville est raccordée au réseau en gaz naturel depuis l'an passé et la corvée de fuel ou de bouteilles butane appartient au passé. Seulement un quartier, celui de la Cnep à l'entrée de la ville, est toujours non raccordé. Selon les habitants: la Sonelgaz refuse de raccorder ces logements, au prétexte que les placards réservés à cet effet dans les cages d'escalier des immeubles renferment aussi bien la conduite d'eau que les compteurs électriques. Les cages de ces immeubles sont conçues pour n'avoir qu'un placard et donc la solution reste à trouver. D'aucuns pensent, par exemple, à une alimentation depuis l'extérieur et vous disent que l'erreur architecturale n'est pas de leur ressort. La colonne de gaz peut très bien, selon d'autres, être passée par le mur externe et éviter ainsi le contact avec l'alimentation électrique. Un fait est certain, les habitants des lieux souf-frent des impérities des autres. Boghni, cette petite ville au pied du Djurdjura, s'est surprise à grandir et à s'étaler à voir des unités industrielles privées s'y installer, pour le plus grand bonheur des gens. Bref, le plus gros problème de la ville reste l'alimentation en eau potable et l'attente d'une solution commence à...durer.