Au sixième jour de la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre, le candidat du parti du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, s'est rendu à Constantine où il devait animer, hier après-midi, un meeting au Centre culturel M'hamed-Yazid à El-Khroub. Auparavant, il a déposé une gerbe de fleurs à la stèle des martyrs de la commune de Zighoud-Youcef à l'occasion du double anniversaire du Congrès de la Soummam et de l'offensive du Nord-Constantinois. En s'efforçant de défendre sa candidature, Aouchiche a mis l'accent durant ces cinq premiers jours de campagne, sur les raisons ayant poussé son parti à participer à cette élection présidentielle. «Nous prenons part à ce rendez-vous pour raviver l'espoir perdu», souligne-t-il. «Nous participons également pour préserver les espaces d'expression.» Le candidat du FFS se présente comme un candidat de changement escompté par les Algériens et le plus jeune candidat à l'investiture suprême. Il arbore aussi le costume de défenseur des couches vulnérables et de l'amélioration du pouvoir d'achat. À chaque halte dans son périple électoral, il évoque son engagement, en cas de victoire, de prendre «des mesures immédiates pour améliorer le pouvoir d'achat et la dignité des citoyens». Parmi les propositions allant dans ce sens figurent «l'augmentation du Salaire minimum garanti à 40 000 DA et la mise en place d'allocations destinées aux chômeurs et aux femmes au foyer». Un des points clés du programme électoral de ce parti était de «réhabiliter les classes moyennes qui ont tendance à disparaître actuellement». Sans grande expérience, la candidature du premier secrétaire national du FFS répondrait plutôt au souci de survie de sa formation et de son repositionnement en prévision des prochaines échéances électorales. Dans ce contexte, les activités de proximité et les meetings programmés par le FFS couvrent moins de 25 wilayas. Le candidat Aouchiche a déclaré récemment que «son parti sait pertinemment que toutes les conditions nécessaires à la tenue de cette élections ne sont pas réunies». Toutefois, Aouchiche justifie la participation de sa formation politique par le fait que «le boycott ne dérangerait pas le pouvoir en place et que la démission serait plus grave que la défiance». Contrairement aux deux autres candidats, la libération des détenus revient souvent dans son discours. Il promet, s'il est élu, de libérer tous les détenus politiques et d'opinion par une grâce présidentielle, tout en dénonçant «le recours systématique aux arrestations arbitraires», qu'il considère comme «une atteinte aux libertés fondamentales». Il a, en outre, depuis le premier jour, appelé à «ne pas céder aux discours défaitistes de ceux qui disent que les résultats du scrutin sont connus d'avance». Ceux-là sont assimilés aux «tenants du statu quo». Il s'est, en outre, engagé, s'il obtenait la confiance du peuple, à organiser des élections générales pour conférer plus de prérogatives au Parlement, à renforcer le contrôle de la Cour des comptes, mais aussi «à instaurer l'Etat de droit» et à «bâtir des institutions fortes, associant les citoyens aux décisions cruciales pour le pays». Sur le plan économique, il estime que «l'Algérie dispose de toutes les ressources humaines et naturelles lui permettant de construire une économie forte et diversifiée hors hydrocarbures».