Le Liban vit au rythme des attaques de l'armée sioniste et de la résistance que mène le mouvement Hezbollah au sud du Liban. La situation se détériore au Liban et les Libanais ont peur de replonger dans la même expérience de la guerre civile qui a vu leur pays s'effondrer tel un château de cartes. L'entité sioniste, qui s'est déployée non loin de la frontière du sud du Liban, n'a pas l'intention de s'arrêter à ce niveau de déploiement, mais, bien au contraire, elle veut casser la barrière frontalière pour envahir le sud du Liban dans l'objectif de l'occuper et revenir à la situation de 1982. Michael Young, du centre Carnegie pour le Moyen-Orient, a souligné à propos de la situation dans laquelle se trouve le Liban que «les Israéliens et les Américains (...) essayent d'utiliser la force militaire pour transformer l'équilibre des forces au Liban à leur avantage. Et rien ne montre que les Iraniens vont l'accepter sans se battre», a-t-il affirmé en insistant sur le caractère bipolaire du contexte dans lequel évolue le Liban sur le plan géopolitique. La classe politique libanaise pensait qu'avec l'assassinat du secrétaire général du mouvement Hezbollah, Hassan Nasrallah, la situation politique au Liban aller connaître un déblocage après deux années d'inertie qui a impacté les institutions politiques du Liban. Le gouvernement libanais, qui fonctionne d'une manière boiteuse, rappelle chaque fois que la solution est diplomatique à la situation politique qui prévaut au Liban. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré lors de sa rencontre avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni, que «la solution diplomatique doit primer sur la guerre, la violence et la destruction, et se manifeste d'abord par l'engagement total (de l'entité sioniste) à respecter un cessez-le-feu et à se conformer au droit international, en appliquant pleinement la résolution 1701 du Conseil de sécurité et en mettant fin aux violations de la souveraineté libanaise», et d'ajouter: «Le Liban, qui tient au droit international, rejette la menace (de l'entité sioniste) de faire partir la force onusienne et les agressions dont elle fait l'objet, qui constituent un renversement flagrant de la légitimité internationale. Cela nécessite que tous se tiennent ensemble contre cette atteinte manifeste au rôle de la Finul et à sa mission essentielle de soutien au Liban et aux Libanais», a-t-il rappelé en insistant sur la nécessité d'accélérer l'élection d'un nouveau président de la République, ce qui est essentiel pour lancer les réformes économiques nécessaires et relancer l'économie avec le soutien des amis du Liban dans le monde. Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré que «le temps presse parce que quelque chose de plus grave encore peut apparaître dans les semaines et dans les jours qui vont venir. C'est évidemment une guerre régionale plus directe entre la République islamique d'Iran et Israël», a-t-il soutenu. La France avertit contre une guerre totale, en utilisant le Liban comme terrain de ladite guerre. La France voit toujours le Liban comme un allié privilégié dans la région d'autant plus que cette dernière a des relations historiques avec ce petit pays. Les Etats-Unis appréhendent l'enjeu au Liban autrement. Ils veulent en finir avec la réalité politique qui a prévalu avant l'assassinat du chef du mouvement Hezbollah, Hassan Nasrallah. À ce propos, le 11 octobre, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, a déclaré que le peuple libanais avait «grand intérêt à ce que son Etat (...) prenne la responsabilité du pays», une sorte d'appel à ceux qui sont contre le Hezbollah sont priés d'occuper la scène politique même si cela doit se fait autrement, c'est-à-dire provoquer une situation de guerre civile au Liban. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a fait recours à un discours peu amène quant à la cohésion fragile qui caractérise le peuple libanais et sa classe politique. Il a réagi pour la première fois par rapport à l'Iran en dénonçant «l'ingérence flagrante» de l'Iran en allant jusqu'à convoquer le charger d'Affaires iranien. Ce nouveau développement de la situation au Liban pourrait prendre une tournure dangereuse qui risque d'exacerber les violences communautaires comme prélude pour une étape plus dangereuse, à savoir la guerre civile. Najib Mikati a bien résumé la nouvelle situation qui caractérise le Liban en déclarant que «le Liban a payé, et paie encore, une facture élevée pour les conflits étrangers», a-t-il affirmé en insistant sur la nécessité d'aller rapidement vers une solution qui doit mettre la revendication d'un cessez-le-feu à la tête de toute démarche visant la paix au Liban.