Le Conseil de sécurité de l'ONU a échoué, hier, à adopter un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Ghaza. Ce projet de résolution, préparé par les dix Etats membres non permanents du Conseil de sécurité, a recueilli 14 voix pour, 0 abstention et 1 contre (celle des Etats-Unis qui ont utilisé leur veto). Le texte a appelé les parties, en sus d'observer un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Ghaza, à procéder sans délai à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers. Il a appelé également au renforcement significatif de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza et à la protection des civils et de leurs biens, ainsi qu'à la mise en œuvre de la résolution internationale 2735 laquelle affirme que l'Office des Nations unies pour lés réfugiés palestiniens (UNRWA) reste l'épine dorsale de la réponse humanitaire à Ghaza. Le 7 octobre 2023, des commandos ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1 206 réservistes sionistes. L'armée sioniste a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Ghaza, qui ont fait au moins 43 972 martyrs, en majorité des enfants et des femmes, selon des données du ministère de la Santé palestinien, jugées fiables par l'ONU. La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire. Depuis le début de l'agression barbare sioniste, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois. Les quelques résolutions que les Américains ont laissé passer en s'abstenant n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le Ramadhan –sans effet sur le terrain – et avait apporté son soutien en juin à un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations de prisonniers, qui n'a jamais abouti. Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016. À quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote rendu possible grâce à la décision des Etats-Unis de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier. Le projet de résolution qui était mis aux voix hier soir exige également un accès «sûr et sans entrave» à une aide humanitaire d'ampleur, y compris dans le nord «assiégé» de Ghaza et dénonce toute tentative d'«affamer les Palestiniens». Les Palestiniens estiment que ce texte ne va pas assez loin. «Le destin de Ghaza hantera le monde pour les générations à venir», a mis en garde leur ambassadeur à l'ONU, Riyad Mansour. Pour lui, la «seule ligne de conduite possible» du Conseil est, certes, d'exiger un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel mais dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies. Ce chapitre-clé permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, mais le projet de texte n'y fait pas référence. La Défense civile de la bande de Ghaza a annoncé, hier matin, la mort de 10 personnes, dont un bébé, dans des frappes sionistes sur le territoire palestinien. Des tirs nocturnes de l'artillerie sioniste ont tué un bébé dans le camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile. 2 autres personnes ont été tuées près d'un puits à l'ouest de ce même camp, a-t-il précisé. Une frappe de drone a aussi tué 2 personnes, dont une jeune fille de 15 ans, sur une école transformée en refuge pour les Palestiniens déplacés à Beit Lahia, dans le nord. Une sixième personne a péri quand un groupe de Palestiniens a été pris pour cible près d'une autre école, à l'est de Rafah (sud). 4 blessés sont aussi à déplorer. Toujours selon Mahmoud Bassal, des frappes sur un immeuble résidentiel ont fait 2 morts et des blessés dans le quartier Al-Sabra à Gaza-ville (nord), tandis qu'un membre de la Défense civile qui essayait d'évacuer des blessés a péri dans le même quartier. À Zeitoun, un autre quartier de la ville, une frappe aérienne a tué une autre personne et fait plusieurs blessés, a ajouté le porte-parole de la Défense civile.