Le projet de réalisation de la plus grande raffinerie de pétrole en Algérie connaît de nouveaux rebondissements, selon des sources espagnoles proches de la société espagnole Técnicas Reunidas. Selon le journal espagnol Cinco Dias (El Pais), le groupe pétrolier national Sonatrach vient de convenir, conjointement avec la société espagnole Técnicas Reunidas et le groupe chinois Sinopec, de reprendre le projet de construction de la raffinerie de Hassi Messaoud. Citant «une communication adressée à la Commission nationale du marché des valeurs en Espagne (CNMV)» par Técnicas Reunidas, le journal évoque le retrait du coréen Samsung Engineering, initialement partenaire du projet, et son remplacement par le chinois Sinopec, ce dernier ayant développé une «alliance stratégique signée en septembre 2023» avec la société espagnole. Cinco Dias annonce la mise en branle d'une «joint-venture» pour la réalisation de ce projet, «dans laquelle Técnicas Reunidas détiendra 51% et le groupe chinois Sinopec 49%», note le journal. Un aléas important qui a sérieusement retardé l'aboutissement de ce projet pour l'Algérie, qui entend renforcer sa place de leader énergétique continental et renforcer, du coup, son autosuffisance en matière de production des différents carburants. En effet, l'Algérie ambitionne de renforcer son potentiel de pays producteur et exportateur d'énergie, notamment en Afrique où la demande en carburants divers est assez importante. Le président de la République avait, lors d'une entrevue avec la presse nationale, annoncé le lancement d'importants investissements dans le secteur des hydrocarbures, d'une valeur de plus de près de 40 milliards (39 milliards de dollars), au cours des quatre prochaines années. Pour l'instant, les investissements consentis avoisinent les 10 milliards de dollars en 2023, selon le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab. D'un coût global de près de «4 milliards de dollars (3,8 milliards d'euros), dont plus de 2 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros) correspondront à Técnicas Reunidas», le projet de raffinerie de Hassi Messaoud devra également conforter les objectifs à l'export de l'Algérie. Il convient aussi de rappeler que la future nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud, dotée d'une capacité de traitement de 5 millions de tonnes, sera livrée dans plus de 5 années (65 mois). «Les premières unités de raffinage entreront en service fin 2027, comme l'a indiqué l'entreprise espagnole à la CNMV», annonce le journal espagnol. Il est à rappeler également que la société espagnole Sinopec renforce depuis peu sa présence en Algérie, à travers la multiplication des accords de partenariats et de projets avec son homologue Sonatrach, touchant à nombre de domaines, allant de «l'exploration, les EnR, la pétrochimie, jusqu'aux domaines de l'ingénierie pétrolière et du développement d'autres capacités». Il convient de souligner également l'attention particulière accordée par le président Tebboune à «l'importance économique du projet» de la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud. À l'issue d'un Conseil des ministres, le Président avait enjoint le gouvernement à accélérer le processus de réalisation de la raffinerie, «son achèvement rapide et sa mise en exploitation afin de renforcer la production nationale en essence et gasoil et de s'orienter vers l'exportation». En effet, le pays a tourné la page des importations faramineuses de carburants, en accélérant la transformation des raffineries qui ont relevé le défi de la satisfaction des besoins de la consommation intérieure. Cela, sans compter l'apport des carburants dit propres GPL, dont l'utilisation a connu une véritable avancée dans le pays. Cela dit, dans le cadre de stratégie de la mandature, le pays s'est fixé comme objectif de doubler la capacité de production nationale afin d'atteindre les 15 millions de tonnes de dérivés de pétrole, selon l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). Actuellement, l'Algérie dispose d'un ensemble de 6 raffineries distinctes, dont celle de Skikda qui est la plus grande en termes de capacités de production avec un volume de l'ordre de 355 000 barils par jour. Il y a également la raffinerie d'Alger Sidi Arcine, celle d'Arzew et, enfin, la raffinerie d'Augusta en Italie, acquise par le groupe Sonatrach après son rachat à l'américain Exxon Mobil. La capacité globale de raffinage de ces usines, en hausse annuelle constante de l'ordre de 4%, est évaluée à plus de 677 000 barils par jour au cours de l'année écoulée, croit-on savoir.