La décision de ne plus compter sur les deux ressources principales, gaz et pétrole, semble évoluer et faire son chemin, pour l'émancipation sur le plan économique et de façon définitive. Les années 80 et 90, marquées par la chute du prix du baril du pétrole -rappelons que l'Algérie avait indexé le prix du gaz sur celui du pétrole- ont donné une sueur froide aux politiques qui avaient subi les aléas de cette option de ne compter que sur les revenus des hydrocarbures. Aujourd'hui, les choses s'orientent vers d'autres ressources minières et d'autres moyens de création de richesses afin de mettre fin à cette dépendance des entrées des exportations de gaz et de pétrole. Le plafond de 29 milliards de dollars des exportations, fixé à l'orée 2030 sera dépassé si on fait le point sur les ressources de richesses dont dispose le pays et qui ne sont pas encore exploitées. Il y a en premier lieu le minerai de fer de Ghara Djebilet, à Tindouf, avec des réserves de l'ordre de 3,5 milliards de tonnes et qui serait dans la capacité de produire 50 millions de tonnes d'ici 2040. A lui seul, ce minerai permet un apport de richesses considérables. Il y a le second gisement, celui de l'or, découvert il y a quelques années à l'extrême Sud, réparti en différents gisements, principalement ceux de Tarek et Amsmissa qui ont produit 173,6 tonnes. Rappelons que son exploitation a été suspendue pendant une dizaine d'années pour des raisons de convoitises. Il y a ensuite le gisement de phosphate de Tébessa, avec des réserves de l'ordre de 2,2 milliards de tonnes et qui produit 670 mille tonnes en 2022. Ce projet d'envergure a obtenu un soutien financier de l'ordre de 7 milliards de dollars pour accélérer son exploitation. Viennent ensuite les autres gisements comme celui du zinc de Tala Hamza à Oued Amizour (Béjaïa), mis en chantier e en 2023, qui est considéré comme le plus grand projet du pays. Il va produire 170 mille tonnes de zinc et 30 mille de plomb, avec un investissement de l'ordre de 336 millions de dollars; il devrait entamer sa production en 2026. Il y a enfin le gisement du gypse, dans les Zibans (Biskra) qui a déjà produit 2,5 millions de tonnes en 2022. Pour ce faire, l'Algérie est en train d'élargir ses ports pour faciliter l'exploitation, comme celui d'Arzew, qui était spécialisé dans le raffinage et l'exportation de gaz, puis ceux d'Oran, d'Annaba qui va connaître une extension hors de la ville, celui de Djendjen, à Jijel, qui est tout nouveau et qui va booster l'exportation, etc. Il y a en outre le projet ferroviaire auquel on accorde beaucoup d'importance, depuis la mise en oeuvre de Béchar-Ghara Djebilet. Il s'agit là du plus grand projet ferroviaire, qui serait achevé en 2025. Il est déjà en chantier, avec des partenariats étrangers. Le premier tronçon de 200 km relie Béchar aux frontières de la wilaya de Béni Abbes. Le second de 175 km relie Oum El Assel à Tindouf et enfin le troisième, de 575kns divisée en deux segments. Le premier Béni-Abbes- Oum El Assel sur 440 km et le second Tindouf-Ghara Djebilet sur 135 km, dirigé par une société chinoise. Pour atteindre ces objectifs, le projet mobilise plus de 1600 équipements lourds, ainsi qu'un effectif de 3500 employés algériens. Pour parvenir à la concrétisation de ce grand projet, l'Algérie a lancé une usine de fabrication de traverses ferroviaires à Hassi-Khebi à Tindouf, en collaboration avec le géant chinois, China Railway Construction Corporation (Crcc) pour faciliter le convoyage des matières premières. Cette usine serait en mesure de produire 3000 traverses par jour. Cette usine qui emploie 152 travailleurs va l'étendre à 400 employés, dans un délai très court. Ce projet avance de manière accélérée pour répondre aux besoins de l'exportation de fer vers d'autres contrées. L'année 2025 s'annonce comme année charnière pour l'économie nationale car en parallèle il y a une attention accordée à l'agriculture et d'autres secteurs producteurs de plus-value. En guise d'exemple, 500 tonnes d'oignons ont été exportées vers la Lybie ainsi que des matériaux de constrution, ces derniers jours. L'on parle d'un «rythme de croissance modéré». Il y autant l'attention accordée au secteur industriel qui est en train de renaître, grâce aux projets d'investissement en cours. Le secteur de l'agriculture, qui évalue sa production à 37 milliards de dollars en 2024, va être boosté grâce à un partenariat avec l'Italie et le Qatar pour arriver d'abord à l'autosuffisance alimentaire puis l'exportation à moyen terme.