Les dirigeants libanais ont dénoncé, hier, une agression sioniste «continue» contre le Liban et mis en garde contre le risque d'une «nouvelle guerre», après l'annonce par l'entité de tirs sur son territoire auxquels elle a riposté. Un accord de cessez-le-feu a mis fin le 27 novembre à deux mois de guerre ouverte entre l'armée sioniste et le Hezbollah libanais qui avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le mouvement islamiste palestinien Hamas au début de la guerre dans la bande de Ghaza en octobre 2023. Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées, l'armée israélienne menant régulièrement des frappes dans l'est du Liban et dans le sud, où elle a maintenu des troupes dans cinq positions stratégiques frontalières. «Ce qui s'est passé aujourd'hui dans le sud, et qui se poursuit depuis le 18 février, constitue une agression continue contre le Liban et un coup porté au projet de sauvetage dont les Libanais sont convenus», a déclaré le président de la République, Joseph Aoun, selon le compte de la présidence sur X. Trois roquettes ont été tirées, hier, du Liban vers le nord d'Israël, mais elles ont été interceptées par l'aviation sioniste. L'attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat mais, au Liban, l'agence de presse officielle ANI a indiqué que des avions sionistes avaient survolé le sud du Liban et que des missiles d'interception avaient explosé au-dessus de cette région. L'ANI a ensuite fait état de tirs d'artillerie ennemis sur différents villages frontaliers et d'opérations de ratissage à l'arme automatique. Condamnant «les tentatives d'entraîner le Liban dans un nouveau cycle de violence», Aoun a appelé «les forces concernées dans le sud, notamment le comité de surveillance» de l'accord de trêve et l'armée, à «contrôler toute violation ou négligence qui pourrait menacer la nation dans ces moments délicats» et demandé l'ouverture d'une enquête. De son côté, le Premier ministre, Nawaf Salam, a mis en garde contre le risque que les opérations militaires reprennent à la frontière sud, soulignant que «cela pourrait entraîner le pays dans une nouvelle guerre, aux conséquences désastreuses pour le Liban», selon son bureau de presse. Il a ajouté qu'il avait contacté le ministre de la Défense «afin de garantir que seul l'Etat a le pouvoir de décider de la guerre et de la paix». Le Hezbollah est sorti affaibli de sa dernière guerre contre l'ennemi sioniste qui a dévasté des pans entiers du pays, et sa direction a été frappée. Dans le même registre, la Force de maintien de la paix de l'ONU au Liban (Finul) déployée dans le sud du Liban s'est dite préoccupée, hier, par une «possible escalade» après les tirs de roquettes sur le nord d'Israël et les frappes sionistes de représailles. «La Finul reste préoccupée par la possible escalade de la violence» et «exhorte toutes les parties à éviter de compromettre les progrès réalisés, surtout lorsque des vies civiles et la stabilité fragile sont en jeu. Toute nouvelle escalade pourrait avoir des conséquences graves pour la région», a-t-elle indiqué dans un communiqué.