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La Libye dans la ligne de mire
AL QAÎDA AU MAGHREB TISSE SA TOILE DANS LA REGION
Publié dans L'Expression le 24 - 05 - 2007

Le Gicl a été formé au début des années 90, en Afghanistan, par des militants libyens internationalistes, mais son existence n'a été officiellement annoncée qu'en 1995.
L'arrestation de trois jeunes Libyens qualifiés d'«extrémistes» par les services de sécurité algériens, et qui auraient voulu rejoindre le Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien, Gspc-Aqmi, continue d'alimenter les suspicions des responsables de la sécurité intérieure. Un Algérien, qui leur servait de «soutien», qui a été également arrêté, devait les guider pour rejoindre un groupe du Gspc-Aqmi, ont affirmé les mêmes sources, sans toutefois divulguer la date exacte de cette arrestation, ni le lieu où devait les conduire l'intermédiaire. Agés de 22 à 25 ans, ces personnes ont été recrutées en Libye par des réseaux extrémistes ayant des ramifications internationales. Si on ignore encore le nombre de ces éléments armés étrangers dans les rangs de l'Aqmi, on sait, de manière certaine, qu'il est assez important, et que les nouvelles recrues viennent d'horizons aussi différents que la Libye, le Mali, le Niger, la Tunisie, le Maroc ou la Mauritanie.
Les appréhensions s'installent d'un bout à l'autre du Maghreb. La Tunisie, épargnée jusque-là, a été ciblée par un groupe local affilié au Gspc-Aqmi, en décembre 2006, puis, une nouvelle fois, en janvier 2007. Les explosions meurtrières d'Alger, le 11 avril, les kamikazes de Casablanca, trois jours plus tard, et les images diffusées sur les sites islamistes montrant la préparation des bombes et le testament des kamikazes, ont plongé cette région de la Méditerranée dans le doute et le qui-vive sécuritaire. Du Maroc à la Tunisie, de la Mauritanie à la Libye, les responsables s'interrogent: «Al Qaîda et ses francs-tireurs ont-ils commencé à ébranler la région?» Pour les experts, il existe un lien entre les attentats d'Alger et de Casablanca. Un lien entre le Gspc et les assaillants de Grombalia, à la périphérie de Tunis. Et un lien entre les orientations d'Al Qaîda, la branche-mère et ce qui se déroule dans la région.
Oublié jusque-là, le groupe armé libyen n'en est pas moins un des plus entreprenants de la région. Quasi autonome, «branché» sur les orientations d'Al Qaîda, dans la direction de laquelle siègent plusieurs hauts cadres libyens, le groupe apporte aide et assistance aux groupes de la région, sans toutefois s'y fondre.
Mais aujourd'hui, tout converge pour dire que Tripoli sera certainement ciblée les prochains mois, voire les prochaines semaines par des attentats, pas spécialement importants, mais certainement assez «médiatiques» pour faire en même temps sortir les Libyens de la «léthargie» activiste et donner un coup de pub aux chefs de ce groupe, qui reste depuis plus d'une dizaine d'années, un des plus respectés par Al Qaîda et les plus stables aussi.
Objectif: abattre El Gueddafi
Ce basculement doit aussi démontrer les capacités de synchronisation du groupe de frapper après les autres groupes de la région, et prouver qu'il a aussi sa place dans le marché très encombré des groupes radicaux de la région. Dans le sillage du Gspc, qui fait aujourd'hui figure de «représentant exclusif» d'Al Qaîda, trois autres groupes sont tout aussi actifs en Libye, en Tunisie et au Maroc, sans être autant médiatisés. Il s'agit du Groupe islamique combattant libyen (Gicl) dirigé par Abou Abdallah al-Sadek, le Groupe islamique combattant tunisien (Gict) de Tarek Maroufi, et surtout le Groupe islamique combattant marocain (Gicm), fondé par Abdelkrim Al-Medjati devenu, après avoir «réussi» les attentats de Madrid, en mars 2004, émir de tous les réseaux d'Al Qaîda en Europe et au Maghreb.
Le Groupe islamique combattant libyen, appelé Gicl, a été formé au début des années 90, en Afghanistan, par des militants libyens internationalistes venus combattre les Soviétiques et qui étaient restés sur place après le départ de ces derniers. Son existence n'a été officiellement annoncée qu'en 1995, mais il est de notoriété publique qu'il a été l'un des membres fondateurs d'Al Qaîda avec le Al Gamaâ Al Islamiyah égyptien, le Jihad yéménite, le Al Hadith pakistanais, la Ligue des partisans libanais, le Bait Al Imam jordanien et ceux appelés, à l'époque, les «Arabes-Afghans». Selon le chercheur français Rodier, une grande partie de ses militants est alors rentrée en Libye afin de tenter de renverser le régime du colonel El Gueddafi et lui substituer un Etat islamique. Des actions terroristes ont ainsi eu lieu à l'intérieur du pays. Les services de sécurité libyens ont, notamment, réussi à déjouer une tentative d'attentat dirigée contre le colonel, avant que ce dernier n'entame une lutte sans merci contre le Gicl et, chose impensable auparavant, des liens ont été noués avec les services de renseignement occidentaux pour lutter contre la nébuleuse Al Qaîda initiée par Ben Laden.
Les opérations policières menées en Libye ont obligé la plupart des activistes du Gicl à quitter le pays pour reprendre leurs activités à l'étranger. Mais une bonne partie reste sur place, disséminée dans les monts désertiques du Sud. Les neuf dixième du pays s'étendent sur une des parties les plus arides du Sahara: vastes plateaux désertiques constitués d'ergs sablonneux ou de hamadas rocailleuses, pays plat descendant en pente douce vers la Méditerranée. Ce qui permet aux éléments du groupe d'y trouver refuge. Le Tibesti est aussi un des refuges les plus sûrs du groupe. Son point culminant à 965 mètres est à la frontière avec le Tchad et fait partie du massif du Tibesti. Sur la côte, en Tripolitaine, la plaine de la Djeffara ne dépasse pas 120km de largeur. Le Tibesti rappelle aussi les péripéties du Gspc-version Abderrazak El Para et les otages qu'il avait kidnappés en Algérie, libérés contre une forte rançon déboursée par l'Allemagne, à Kidal, avant d'entrer dans le Ténéré du Niger, puis dans le Tibesti du Tchad, aux frontières libyennes. Il devait se faire capturer par les rebelles du Mdjt ainsi que quatorze de ses compagnons. Tripoli fera les négociations nécessaires pour le récupérer des mains du mouvement rebelle avant de le livrer à Alger. Mais hors Libye, beaucoup de militants se sont éparpillés au sein de cellules internationalistes d'Al Qaîda. Le plus célèbre est «Anas Al-Liby» qui participa aux attentats du 7 août 1998 contre les ambassades américaines de Dar Es Salam, en Tanzanie, et de Nairobi au Kenya. Il fait partie de la liste des terroristes les plus recherchés par le FBI.
Un autre personnage important est «Ibrahim Abou Faraj Farj Al Libi», qui a été arrêté au Pakistan, le 2 mai 2005. Issu du Gicl, il a réussi à grimper les échelons de la hiérarchie d'Al Qaîda, plus particulièrement au sein du «Comité militaire». Il faisait partie du «premier cercle» des fidèles d'Oussama Ben Laden qu'il avait rencontré, au Soudan, au milieu des années 90. Il était ainsi devenu le responsable des opérations extérieures de la nébuleuse de Ben Laden, en succédant à Khaled Cheikh Mohamed après la capture de ce dernier, en mars 2003. Les principaux responsables du Gicl sont: Abou Abdallah Saddik, leader historique du mouvement, Farj Hassan alias Anas Al-Libi, un des responsables pour l'Europe, arrêté en mai 2002 à Londres, Abou Al-Bara Al-Libi, chef du Gicl en Libye.
Les connexions britanniques du Gicl ont été longtemps le point le plus obscur de ce groupe. On en sait aujourd'hui un peu plus. Selon le département du Trésor américain, plusieurs individus et entités localisés en Grande-Bretagne apportent un soutien direct au Gicl. Abd Al Rahman Al-Faqih, résidant à Birmingham, spécialiste dans la réalisation de faux papiers et un des financiers du mouvement. Il serait également chargé des relations avec le Groupe islamique des combattants marocains (Gicm), suspecté des attentats de Casablanca (2003) et de Madrid (2004).
A ce titre, il a été jugé coupable par la cour criminelle de Rabat (Maroc) pour sa participation aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003, qui ont fait une quarantaine de morts et une centaine de blessés. Ghuma Abd'rabbah, vivant également à Birmingham, est un associé de Al-Faqih. Il est un des administrateurs de l'organisation caritative Sanabel Relief Organisation (SRA). Elle est accusée d'entretenir des liens avec le Gicl. Lorsque les talibans étaient au pouvoir en Afghanistan, elle avait un bureau à Kaboul. Quatre de ses membres ont ensuite été arrêtés au Pakistan en 2002. Certains d'entre eux entretenaient des liens avec Abou Zoubeidah, le chef des opérations extérieures d'Al Qaîda2. Abdulbaqi Mohamed Khaled, vivant aussi à Birmingham, était un des dirigeants importants de l'organisation humanitaire SRA. Tahir Nasuf, vivant à Manchester, entretiendrait des liens avec les Groupes islamiques algériens (GIA). Il est également un des administrateurs de la SRA. Mohamed Benhammedi, membre du comité financier du groupe. Il a été brièvement détenu en Iran, en 2002, alors qu'il était entré illégalement dans ce pays en provenance d'Afghanistan. Il résiderait actuellement dans les Midlands. Il est soupçonné avoir transféré des fonds à travers trois sociétés dont il est un des dirigeants importants: Sara Properties Ltd, Meadowbrook Investments Ltd et Ozlam Properties Ltd.
La Bourse du djihad
Les accusations du Trésor américain tendent à prouver que la Grande-Bretagne est toujours une terre d'asile pour les activistes islamiques, malgré les attentats de Londres de juillet 2005. D'ailleurs, la condamnation d'Abou Hamza Al-Masri, l'ancien prêcheur extrémiste de la mosquée de Finsbury Park, à sept années d'emprisonnement seulement, est considérée par certains experts comme une concession faite aux islamistes radicaux. Une peine plus lourde aurait été jugée comme une véritable «provocation». Peut-être les Britanniques espèrent-ils ainsi échapper à d'autres attentats d'envergure sur leur sol, en menant une politique qui peut être qualifiée d'ambiguë.
Il y a une année, en mai 2006, plus de 500 policiers ont été mobilisés pour effectuer des perquisitions à Manchester, Liverpool, Cleveland, Birmingham, Middlesbrough et Londres et dans la région des West Midlands. Neuf personnes ont été arrêtées: sept à Manchester, une dans la région de Liverpool et une autre à Londres. Deux des neuf personnes ont été libérées sans aucune inculpation. Selon un communiqué de la police, les personnes visées sont «soupçonnées d'avoir facilité des opérations terroristes à l'étranger», notamment en Irak, selon certaines sources.
Cependant, la police ne donne aucun détail sur la nature des actes des personnes arrêtées. Michael Todd, de la police du Grand Manchester, a précisé, qu'en vertu de la loi antiterroriste, «les perquisitions peuvent durer deux, trois jours, voire plus. Il faudra du temps pour voir clair». Par ailleurs, des sources proches des enquêteurs avaient affirmé que ces arrestations n'ont aucun lien avec les attentats du 7 juillet à Londres ainsi que leur réplique ratée du 21 juillet. Mais une source proche de Scotland Yard avait annoncé q'une association libyenne était visée.
Les sept personnes étaient toutes de nationalité libyenne. Selon la BBC, elles seraient membres du Groupe islamique combattant de Libye (Gicl). Un des locaux perquisitionnés est celui de Sanabel Relief Agency, une association officiellement liée au Gicl, et dont les fonds ont ensuite été gelés par les Nations unies. Selon Washington, le Gicl serait lié à Al Qaîda, aurait soutenu des attaques terroristes en Libye et aurait tenté de renverser le leader libyen, Mouammar El Gueddafi. Pour toutes ces raisons, le Gicl fera certainement parler de lui dans les prochains mois...


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