La tension s'est soudainement ravivée ces derniers jours. Tour à tour: Irdjen, Ouacif et Beni-Douala ont renoué avec la colère. Hier, alors qu'à Irdjen et surtout à Ouacif la tension commençait à baisser quelque peu, c'est Beni-Douala qui a vu les citoyens organiser un sit-in pacifique devant la sûreté de daïra, malgré la sourde colère des jeunes gens. C'est que plusieurs délégués et des jeunes, dont beaucoup sont issus de la région, ont été interpellés, mardi, à l'entrée de Draâ Ben Khedda. Les interpellés, au nombre de 13, faisaient partie de la caravane de sensibilisation antivote de la Cadc, qui, après avoir tenu un meeting à Sidi-Naâmane et un autre à Tadmaït, a buté sur «l'interdiction» d'entrer dans la ville de Draâ Ben Khedda, signifiée par les CNS et les gendarmes, placés à la sortie Ouest de Draâ Ben-Khedda. Une échauffourée s'en est suivie et 13 personnes ont été interpellées. Présentées hier devant le juge à Tizi Ouzou, les 13 interpellés risquent de grossir les rangs des détenus. Devant le tribunal de Tizi Ouzou, les parents, les amis et les délégués de la Cadc, en grand nombre, faisaient montre d'une ire difficilement contenue. Par ailleurs, Ouacif, qui a connu de violentes émeutes depuis le 18 mai, renoue difficilement avec le calme. Hier, c'était la première journée où la fureur n'occupait pas la rue. La veille, dans la ville totalement fermée, les manifestants et les CNS renforcés par les éléments de la gendarmerie se faisaient face. Les émeutes qui ont duré jusque vers 20 h, ont fait 6 blessés du côté des manifestants, alors que les CNS en comptaient deux. Dans la soirée, des policiers en civil circulaient, à la recherche de délégués. C'est alors que les jeunes manifestants se sont retournés contre ces policiers, ils ont réussi à renverser au moins quatre véhicules: 1 R19, 1 Peugeot 405, 1 Renault Express et 1 Daewoo. Dans la même nuit, plusieurs commerçants ont fait part de «dépassements» commis par les CNS et les gendarmes, ainsi un restaurateur aurait été obligé de servir les policiers qui sont repartis... sans payer. Des portes de magasins ont été également brisées, alors que le hangar d'un entrepreneur privé a été la proie de la fureur de certains... policiers. Enfin, on a appris que deux éléments des CNS, ont été «désarmés» par les manifestants et ce n'est que plus tard que des négociations entre manifestants et policiers ont abouti à l'échange d'un jeune arrêté contre boucliers, casques et autres harnachements des policiers. Le calme, certes précaire, n'est revenu qu'hier au petit matin.