Le président du Mouvement de la société pour la paix a été obligé par le conseil consultatif de se désister de son poste de ministre d'Etat. Après la tempête, le calme commence à s'installer au MSP. Bouguerra Soltani et ses adversaires, clan dirigé par M.Menasra, annoncent des signes d'apaisement. Ils auraient trouvé un compromis. A commencer d'abord par le retrait du président du mouvement, M.Soltani, du gouvernement. Ce dernier ne sera pas reconduit dans son poste de ministre d'Etat. La décision a été tranchée par le conseil consultatif qui s'est réuni jeudi dernier à Zéralda. L'information a été, d'abord, divulguée par une source proche de Menasra, qui a préféré s'exprimer sous le couvert de l'anonymat. «Le conseil consultatif du MSP n'a pas voulu rendre publique la démission de M.Soltani de son poste de ministre d'Etat», a déclaré cette source à L'Expression. S'exprimant sur un ton de certitude et de confiance, la même source, atteste que cette «décision» a été prise «en mode silencieux». Difficilement, mais cette information a été confirmée par un proche du président Soltani. «Effectivement, le conseil consultatif a décidé de mettre fin au cumul de fonctions du président du mouvement», a affirmé un membre influent au sein du conseil consultatif. Et de préciser: «M.Soltani est obligé de se consacrer aux affaires du parti en se désistant de son poste de ministre d'Etat.» La question qui mérite d'être soulevée est de savoir pourquoi le conseil consultatif n'a pas inclus la démission de M.Soltani dans son communiqué final? Au MSP, on cherche à camoufler cette décision jusqu'à ce que les choses soient claires quant à la reconduite ou non du gouvernement. Autrement dit, M.Soltani attendait la démission du gouvernement pour demander sa non-reconduction dans le prochain staff gouvernemental. En agissant de la sorte, les partisans du président du MSP veulent laisser entendre que cette démission n'est pas liée au fait que Menasra et son équipe ne cessent de la revendiquer. «Je vous assure que cette décision n'est pas le résultat d'une quelconque pression externe. Il ne s'agit nullement de la satisfaction des revendications des adversaires de M.Soltani», justifie un proche de Soltani. Et d'expliquer: «Cela remonte à la décision prise lors de la réunion du majliss echourra qui a eu lieu l'été passé à Boumerdès. C'était la première fois qu'on abordait la question du cumul. Donc, cette décision s'inscrit dans cette logique. On n'a fait qu'appliquer le règlement intérieur du mouvement.» Alors, pourquoi n'a-t-on pas appliqué ce même règlement, sachant que M.Soltani occupait toujours les deux postes? répliquent les pro-Menasra. Pour ces derniers, la réponse est simple: «Le conseil a agi de la sorte suite à la pression que nous avons mis sur ses membres. Ils ont fini par se plier et respecter le règlement intérieur du parti.» L'équipe de Menasra se dit heureuse de voir les frères revenir à la logique du parti et surtout de marquer un bon point. C'est comme dans une partie de jeu d'échecs. Il faut bien réfléchir avant de faire chaque pas. Dans tous les cas de figure, le successeur de cheikh Nahnah ne figurera pas dans la liste finale du gouvernement que présentera le Premier ministre. Après avoir réglé ce point, les deux parties s'engagent dans un processus de négociations très avancé. Les frères ennemis n'écartent pas l'éventualité de trouver une solution définitive. Des deux côtés, on avance que le processus du dialogue finira par donner ses fruits. Menasra et ses partisans, déclare un proche de ce dernier, n'écartent pas un retour à la maison MSP, en annulant, en revanche, la création d'un mouvement parallèle au MSP. Ces derniers ont annoncé la semaine passée la création d'un nouveau parti appelé Mouvement pour la prédication et le changement. C'est un projet qui a de fortes chances de ne pas voir le jour, une fois le compromis définitif trouvé entre les deux ailes. A noter que les négociations se poursuivent toujours entre les deux parties. Les tentatives de réconciliation s'intensifient depuis l'annonce de la création du MPC. Abderrezak Mokri, bras droit de M.Soltani et vice-président du MSP, est chargé de renouer le contact avec ceux qu'ils appellent au MSP, les sécessionnistes. «Nous poursuivons toujours le dialogue avec nos frères qui ont annoncé leur retrait. Moi-même, j'ai eu des discussions avec nos frères pour qu'ils se réconcilient», a affirmé M.Mokri dans une déclaration à L'Expression. Ce dernier s'est abstenu d'annoncer d'autres informations sur le «processus de négociations». «Je ne peux pas vous donner les détails du dialogue. Je dis tout simplement que nous avons renoué les discussions avec nos frères. S'ils souhaitent revenir, les portes du mouvement leur sont ouvertes», conclut-il.
