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«La loi sur le cinéma sera bientôt examinée»
LEÇON DE CINEMA AVEC AHMED BEDJAOUI
Publié dans L'Expression le 17 - 06 - 2009

«On a démoli le cinéma mais la volonté de le réparer existe aujourd'hui, il faut patienter», a-t-il affirmé en substance...
Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa continuent leur belle aventure à la Maison de la Culture où cinéphiles de tous bords ou simples amateurs du 7e art viennent s'abreuver d'images d'ici et d'ailleurs. Cela tombe bien: lundi, il s'agissait de s'instruire auprès d'un grand homme du cinéma algérien, le célèbre Ahmed Bédjaoui, producteur et cinéaste. Aujourd'hui, c'est au ministère de la Culture qu'il prodigue ses conseils en tant que coordinateur du comité exécutif du Festival culturel panafricain qui se tiendra à Alger du 4 au 20 juillet. Ahmed Bédjaoui, malgré son planning hyperchargé - il avait réunion avec le réalisateur Rachid Bouchareb à propos du tournage prochain à Sétif de son prochain film Hors-la-loi - a décidé quand même de venir prodiguer ses conseils, analyses et éventuelles solutions à la crise que connaît le cinéma en Algérie après son éclipse durant les années du terrorisme. Ahmed Bédjaoui, qui bénéficie de l'engouement de beaucoup de cinéphiles, dont les réalisateurs présents à ces «Rencontres», fera un tour d'horizon de son parcours et de sa «passion fébrile» pour le cinéma, auquel il s'est très tôt attaché grâce à son oncle paternel qui était projectionniste au village dans les années 1950.
Ahmed Bédjaoui insistera sur le fait de ne «pas regarder dans le rétroviseur» de sa vie. De sa relation avec le cinéma, il dira tout le plaisir qu'il a eu d'aimer le 7e art en y entrant de plain-pied via le ciné-club et la cinémathèque où il a atterri en 1960 et cette envie de le transmettre aux autres. Une «boulimie du cinéma» qui ne le lâchera plus. Ahmed Bédjaoui tracera les lignes qui ont amené à la défaite du cinéma algérien, à travers «la bêtise de la monopolisation des distributeurs en 1969 qui ont cassé, dira-t-il, les rails du cinéma». Comme en amour, toute chose a une fin et le ciné-club s'est interrompu à trois reprises en 20 ans jusqu'à octobre 1988 où, dit-il, c'est «la rue qui a pris la parole». A la question de savoir pourquoi n'avoir jamais réalisé un film, Ahmed Bédjaoui rétorquera: «Les circonstances m'ont fait et je me suis laissé guider par les choses qui m'ont forgé; j'ai préféré aider les autres à forger leur destin en produisant notamment plusieurs films à la fois. Je n'ai aucune frustration mais beaucoup de plaisir; j'aimerais encore donner aux autres tout le plaisir que m'a apporté le cinéma». Evoquant la «chute» du cinéma, Ahmed Bédjaoui dira qu'en 1962 on avait 400 salles pour neuf millions d'habitants, aujourd'hui, nous en avons 20 pour 35 millions d'habitants. On a démoli le cinéma, ce n'est pas l'Etat qui produit les films mais les contribuables grâce aux entrées et recettes des salles. Nous sommes dans une image complètement fantasmée du cinéma algérien. Il est regrettable qu'on ne puisse pas retrouver au moins 200 salles. Répondant à une question du réalisateur Lyès Salem sur les chances que les salles puissent être sauvées ou remises au privé, Ahmed Bédjaoui dira d'emblée que les décisions ont été mal prises en 1970. «Le problème des salles est qu'elles appartiennent toujours aux collectivités locales. La solution est simple. Il faut que l'Etat se désengage. Les salles doivent revenir aux ayants droit ou au privé, autrement dit au marché. Les solutions existent.» M.Béjaoui fera remarquer que la loi sur le cinéma, celle qui devra réguler bientôt le marché et les industries culturelles y afférentes, se trouve au niveau de l'APN.
Pour lui, il est clair qu'il ne faut pas en même temps tout attendre de l'Etat qui doit, lui, réguler. Idem pour la cinémathèque dont le rôle dit-il, n'est pas celui de «distributeur mais plutôt de conservateur des copies de films», et ce en réponse au responsable d'un ciné-club à Tlemcen qui évoquera les difficultés à s'approprier des films et le non-soutien de la cinémathèque dans ce sens. «L'Etat peut aider mais doit s'effacer devant les professionnels qui connaissent, eux, leur métier; il faut les laisser faire, que chacun fasse son métier!». Insistant sur le rôle des distributeurs, Ahmed Bédjaoui révèlera une information capitale: l'Algérie se dotera bientôt de nombreux multiplex, d'abord à Bab Ezzouar en septembre prochain, puis à Oran. En effet, des promoteurs suisses venus investir dans un supermarché ont exigé d'avoir un multiplex au dernier étage du bâtiment. Optimiste quand même, Ahmed Bédjaoui fera remarquer que «si l'Algérie ne s'est pas effondrée en 2009 c'est qu'il y a eu de la volonté et des réalisateurs qui ont continué à faire des films, même dans des conditions lamentables, mais le mérite leur revient d'avoir fait des films. Le pire des films est celui qui n'existe pas. Le cinéma c'est l'absolue liberté. Il faut aujourd'hui trouver les moyens de former le public pour en faire aussi de bons techniciens. Le cinéma vit de lui-même avant tout mais pas de la politique de la main tendue. La volonté existe.»
La délocalisation du CNC (Centre national de la cinématographie) du ministère de la Culture se veut aussi comme un moyen plus souple de se débarrasser de la rigidité bureaucratique du système qui, faut-il l'avouer, fournit l'aide via le Fdatic, qu'on le veuille ou pas. «Il faut remettre les salles à ceux qui puissent les gérer. Le privé doit se développer pour fournir plus de liberté aux cinéastes. Il faut faire cette transition pour que l'Etat joue son rôle de régulateur et le marché celui de producteur et de distributeur.» Ahmed Bédjaoui apportera une note d'espoir enfin en affirmant que la créativité peut résider aussi là où il n'y a pas de moyens.


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