De construction récente, ce pavillon est détourné de sa véritable vocation. Ce service d'une capacité de 30 lits aurait pu constituer l'idéal d'un service médical si les moyens adéquats avaient été mis en oeuvre. La première anomalie relevée est l'installation du bloc opératoire à l'entrée du service, ce qui est contraire aux normes techniques les plus élémentaires. Pourtant, des locaux plus appropriés existent dans le même pavillon et peuvent être aménagés en bloc opératoire d'ophtalmologie et ce, en respectant les normes adéquates. En outre, les ophtalmologues ne disposent que d'une seule boîte d'instruments d'intervention chirurgicale (pinces, ciseaux, etc.), et d'un seul microscope opératoire, d'ailleurs en panne depuis le 10 juin faute de lampe. Un ophtalmologue questionné par nos soins explique que «le problème du bloc opératoire pour l'ophtalmologie a été posé lors de la visite d'inspection de l'ancien ministre, M.Benyounès, en présence des autorités locales une promesse a été faite pour trouver une solution à ce problème, mais l'attente perdure...». Un autre problème non moins important est la prise en charge des malades présentant des rétinopathies, notamment les diabétiques et ceux nécessitant des examens spécifiques (angiographie et champ visuel, etc.) qui sont orientés systématiquement vers la clinique ophtalmologique de Annaba qui, elle-même, fait face à une demande pléthorique et sans cesse croissante puisqu'elle prend en charge pratiquement tout l'Est algérien. C'est dire que, malgré tout le dévouement du corps médical, les malades sont contraints d'attendre plusieurs semaines pour une séance de Laser ou pour une angiographie. Pourtant cette contrainte peut être levée facilement si les équipements médicaux adéquats étaient acquis, notamment un appareil Laser d'Argon, un angiographe, un appareil pour champ visuel et leurs accessoires, un vitréotome (appareil pour chirurgie intraoculaire), un respirateur et une salle d'opération isolée et aménagée,mais ces équipements coûtent cher : près de 2 milliards de centimes pour le tout. Mais ne dit-on pas que la santé n'a pas de prix? Certes, le budget du secteur sanitaire n'est pas en mesure de financer ces réalisations nouvelles, mais les possibilités existent, entre autres, l'inscription d'une opération planifiée dans le cadre du PSD ou le financement par les soins d'une opération centralisée (ministère de la Santé). Il est plus que nécessaire et urgent de mettre la main à la pâte pour éviter aux malades des désagréments inutiles. D'autant que ce service a déjà effectué 228 interventions chirurgicales et près de 1500 consultations spécialisées. Cette activité intensive peut-être encore plus conséquente pour peu que les équipements médicaux nécessaires soient disponibles.