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L'acteur griot n'est plus
SOTIGUI KOUYATE
Publié dans L'Expression le 19 - 04 - 2010

Le comédien burkinabé Sotigui Kouyaté, qui a participé à de nombreuses pièces de Peter Brook, est décédé samedi après-midi à Paris d'une maladie pulmonaire à l'âge de 74 ans.
Le comédien et acteur burkinabé, Sotigui Kouyaté, une des grandes figures du théâtre et du cinéma africains depuis le milieu des années 1960, est décédé samedi à Paris (France) à l'âge de 74 ans, des suites d'une maladie. Nous l'avons apprécié dans Little Senagl (2000) de Rachid Bouchareb, puis redécouvert dans London River (2008) du même réalisateur. Rôle qui lui a valu l'Ours d'argent, Prix de la meilleure interprétation masculine au Festival de Berlin. Aussi, il nous avait sacrément touché dans la peau de ce poète dans le court métrage de Nouri Bouzid.
Un film projeté cet été à Alger dans le cadre du Festival culturel panafricain et s'inscrivant dans le cadre d'une série placée sous le générique, «L'Afrique vue par». Il a marqué ainsi le Panaf au cours duquel il a été honoré en même temps qu'une quinzaine d'autres hommes de théâtre du continent. Il avait fait le déplacement à la capitale algérienne où il a reçu sa distinction des mains de la ministre algérienne de la Culture, Khalida Toumi. Le court métrage de Nouri Bouzid, Errance nous fait découvrir le comédien Sotigui Kouyaté dans la peau d'un griot qui se trouve embarqué par la police tunisienne pour non-possession de papiers d'identité. Kouyaté nous donne dans ce film une véritable leçon d'humanité et de sagesse. Le comédien burkinabé y transmet à de jeunes enfants tunisiens les leçons de sagesse héritées des anciens, sur la mémoire, le savoir, l'histoire, l'identité, entre autres enjeux. Ce célèbre comédien d'origine africaine, né à Bamako, au Mali, le 19 juillet 1936 avait d'abord été en effet, un griot dans son pays avant de devenir un excellent joueur de football professionnel.
D'abord joueur de football - capitaine de l'équipe nationale de Haute-Volta (actuel Burkina Faso), chanteur, danseur, conteur, musicien et compositeur, Sotigui Kouyaté, s'est ensuite consacré à l'enseignement avant de s'orienter vers la comédie.
Autodidacte, il monte sa propre compagnie de théâtre en 1966. Tout au long de sa carrière, il s'est forgé l'image d'un comédien talentueux devenu au fil des apparitions et des interprétations le sage griot de la scène, passeur de mots, de proverbes et symbole du dialogue des peuples et de cultures.
En citoyen africain voulant symboliser l'intégration, il se définissait lui-même ainsi: «Je suis guinéen d'origine, malien de naissance et burkinabé d'adoption. Je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n'est la grande école de la rue, de la vie.» C'est au début des années 1970 que Sotigui Kouyaté fait ses premières apparitions au cinéma.
Le cinéaste nigérien Moustapha Alassane le fait jouer dans FVVA: Femme, villa, voiture, argent (1972) et Toula ou le génie des eaux (1973). En 1983, il est le personnage principal du film Le Médecin de Gafiré de Moustapha Diop. Trois ans plus tard, en 1986, Kouyaté joue aux côtés de l'Ivoirien Isaac de Bankolé, du Guinéen Cheik Doucouré et du Français Jacques Villeret, entre autres, dans Black Mic Mac réalisé par Thomas Gilou. Un an avant de se faire remarquer dans ce film, Sotigui Kouyaté avait joué au théâtre dans Mahabharata, mis en scène par le Britannique Peter Brook.
Dès lors, il devient le comédien fétiche de ce dernier qui le fait jouer dans La Tempête (1990), L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau (1993, d'après l'oeuvre d'Olivier Sacks), Qui est là? (1996). En 1997, il s'associe à Alioune Ifra Ndiaye, Habib Dembélé et Jean-Louis Sagot-Duvauroux, pour monter Mandeka Théâtre de Bamako, une structure de promotion et de création littéraire et artistique.
Il jouera dans d'inonbrables pièces de théâtre et des films qui eurent beaucoup de succès. Sotigui Kouyaté a été admirable dans Keïta, l'héritage du griot (1995) et Sia, le rêve du python, tous des longs métrages de son fils Dani Kouyaté (2001). Ce dernier film a obtenu 6 distinctions au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco).
Ces dernières années, en dépit d'un état de santé fragile lié à des problèmes pulmonaires, il enchaînera des films. Cette figure du théâtre et du cinéma africains, devenue, au fil des années et des interprétations, universelle, a occupé le poste de directeur artistique de la compagnie théâtrale de la Haute Volta, des Ballets du Burkina Faso. Il est le père du réalisateur Dani Kouyaté et du conteur Hassane Kassi Kouyaté. Lors de la 21e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco), Sotigui Kouyaté a été élevé au rang d'officier de l'Ordre de mérite des arts, des lettres et de la communication avec agrafe «cinéma».
A cette occasion, il avait soutenu que «le Fespaco n'appartient pas au Burkina Faso, mais à toute l'Afrique», estimant que «chaque Africain porte en lui l'honorabilité et la dignité de l'Afrique».
«Chaque matin, chaque Africain doit se demander: que puis-je faire pour l'Afrique? C'est seulement par cette volonté de bien faire et de se battre pour une Afrique prospère que l'on se fait utile», a soutenu Sotigui Kouyaté. Belle leçon, beau viatique.


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