Cette fois-ci, le gouvernement malien fait appel aux Chinois pour offrir de l'emploi à ses concitoyens. Dans sa lutte contre le terrorisme, l'Algérie a toujours insisté sur un facteur déterminant, à savoir le développement socio-économique par l'ouverture de perspectives sur le plan de l'emploi et la création de projets permettant d'absorber le taux de chômage. Ce point de vue devrait être pris en considération par tous les pays du Sahel devenu un terrain miné et une aire de prédilection pour ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique. Justement dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères algérien avait déclaré en octobre dernier, en marge des travaux du forum qui ont eu lieu à Alger sur la pensée arabe, que les pays du Sahel impliquent non seulement la lutte antiterroriste mais également le développement global en soulignant: «Notre responsabilité dépasse de loin la lutte antiterroriste dans la région du Sahel. Elle englobe aussi le développement sur tous les plans, qui reste un objectif noble.» Le même thème avait été abordé le mois d'avril de l'année dernière, lors de la réunion qui avait rassemblé des responsables américains à l'Union africaine où on avait entre autres apprécié l'importante contribution des USA aux efforts de développement dans le continent africain. La réunion avait pour seul objectif le renforcement de la paix et de la sécurité en Afrique et les discussions sur ce sujet avait été reprises lors d'une table ronde sur, notamment, le rôle des investissements internationaux pour le développement agricole et la sécurité alimentaire organisés à Washington et où les Nations unies avaient pris part, justement pour la question de l'alimentation dans la région. La question du développement dans le Sahel est d'une extrême importance afin de stopper la progression du terrorisme dans la région, dont la menace est de plus en plus pesante. Mais cette menace ne semble nullement entraver les projets de la Chine qui vient d'accorder au Mali une somme de 103 milliards de francs CFA, soit l'équivalent de 210 millions de dollars. Ce financement intervient à la suite d'une série d'accords de prêts. L'un d'environ 97 milliards de francs CFA est destiné à la réalisation de la première phase de l'autoroute Bamako-Ségou et à la modernisation du réseau de fibre optique du Mali. Mais dans les termes de ces accords il s'agit aussi de prêt d'une valeur de 10,7 millions de dollars qui permettront de financer le projet relatif à la réalisation du troisième pont de Bamako et les études de fiabilité du campus universitaire de Kabala. Les documents d'accords ont été signés sous l'oeil du président malien par les ministres maliens de l'Economie et des Finances et de l'Extérieur de l'intégration africaine, respectivement Sanoussi Touré et Bardra Alou Macalou, ce dernier assure par intérim les fonctions de ministre des Affaires étrangère et de la Coopération internationale, pour la Chine c'est l'ambassadeur chinois Zhang Guoqing qui assurera la signature des accords. Il est clair que ces prêts accordés par la Chine au Mali, qui visent essentiellement à soutenir le développement économique et social initié par le président malien, sont exemplaires sur le plan de la coopération, cependant il reste à savoir comment vont réagir les Occidentaux face à cette initiative. Elle ne sera certainement pas du goût de l'Elysée qui cherche à enraciner sa présence dans cette région, et les USA vont certainement chercher à comprendre les tenants et aboutissants de ces accords.