Les chefs de mission diplomatique vont se familiariser avec une vaste réforme visant à les transformer en patrons. Des ambassadeurs américains en poste dans le monde se réuniront cette semaine au département d'Etat à Washington pour une «conférence mondiale», a indiqué le porte-parole de la diplomatie américaine. «C'est une réunion historique», a souligné Philip Crowley. Les chefs de mission diplomatique, dont le nombre exact n'a pas été précisé, vont se familiariser avec la «Révision quadriennale de la diplomatie et du développement» (Qddr), une vaste réforme visant à les transformer en «patrons» plus impliqués dans le développement et la prévention des conflits et plus soucieux de la gestion de leurs budgets. Ils vont aussi être amenés à dialoguer avec la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, le chef d'état-major interarmées, l'amiral Mike Mullen, et le conseiller pour la sécurité nationale, Tom Donilon. La Qddr, avait expliqué en décembre Mme Clinton, doit transformer la mission des ambassadeurs américains, qui auront «plus de pouvoir et seront responsabilisés en tant que P-DG de missions interministérielles». Par ailleurs, la Chine a rendu hommage à la «contribution» apportée aux relations sino-américaines par l'ambassadeur des Etats-Unis, Jon Huntsman, qui doit quitter son poste fin avril, apparemment pour se lancer dans la course à la présidentielle. L'ambassadeur, en poste à Pékin depuis août 2009 seulement et dont le nom circule pour une candidature à l'investiture républicaine à la présidentielle de 2012, a envoyé lundi une lettre de démission, avec effet au 30 avril, au président Barack Obama. «La Chine reconnaît la contribution apportée par l'ambassadeur Huntsman à la promotion d'une coopération active et au développement de relations extensives entre la Chine et les Etats-Unis», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hong Lei. Huntsman est estimé en Chine, où sa pratique courante du mandarin, son adoption d'une petite fille et sa prédilection pour la bicyclette plutôt que la voiture de fonction conduite par son chauffeur lui ont attiré les suffrages. La nomination par M.Obama de cet ancien gouverneur républicain modéré de l'Utah (ouest) à la tête de la prestigieuse ambassade des Etats-Unis à Pékin avait été analysée comme un moyen d'écarter un possible concurrent à la course à la Maison-Blanche en 2012. A Pékin, M.Huntsman a su naviguer entre les écueils en dépit des hauts et des bas de la relation sino-américaine, secouée l'an dernier par de nombreux conflits sur le commerce, le taux du yuan, les ventes américaines d'armes à Taïwan, la liberté de l'Internet ou les droits de l'homme.