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«Rien n'arrêtera le vent des libertés»
MAÎTRE MUSTAPHA BOUCHACHI À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 20 - 02 - 2011

Président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme, Maître Mustapha Bouchachi est l'un des piliers de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Dans cet entretien, il nous livre ses appréciations sur la marche organisée par la coordination hier à Alger, ainsi que les autres aspects de la situation politique dans notre pays.
L'Expression: Quelle évaluation faites-vous de la présente marche?
Maître Mostepha Bouchachi: Je pense qu'il est prématuré de faire une évaluation des événements. Cependant, ce qui est important à mon sens, c'est cette détermination et mobilisation des citoyens, de tout âge, ayant lutté contre vents et marées et brisé le mur de la peur. Cette marche exprime, entre autres, la détermination et la forte volonté des Algériens qui refusent de rater le train de l'Histoire. L'histoire s'est accélérée et eux se sont accrochés et ne comptent pas baisser les bras. Car, en dépit du redéploiement impressionnant des services de sécurité, toutes structures confondues, qui ont, bien avant la marche du 12 février dernier, encerclé et imposé un état de siège sur la capitale, en la coupant des autres régions du pays, les citoyens, venus des villes de l'intérieur, ont pu se frayer un chemin pour rejoindre Alger. Une grande partie des manifestants sont contraints, il est utile de le noter, de venir vendredi ou jeudi, et ce, juste pour battre le pavé de la capitale, tout en faisant fi des dangers qu'ils encourent. Aujourd'hui (samedi Ndlr), ils sont là parmi nous, et ensemble nous appelons au changement et à l'avènement de la démocratie.
En voyant les manifestants crier leur colère, quelles sont vos appréciations?
En voyant une telle détermination et mobilisation de jeunes et vieux, femmes et hommes, je dirais que notre espoir d'atteindre notre objectif, en l'occurrence l'avènement d'un Etat de droit, ne fait que grandir. Sans armes et sans défense, livrés à la machine répressive, mais nous sommes là, et nous continuons de le faire. Nos armes, ce sont nos idées, notre langue, notre détermination, notre union notre courage et sacrifice. Et puis, il faut dire que rien n'arrêtera les frémissements des vents des libertés et du changement qui finiront par resserrer les rangs des Algériens et Algériennes déterminés à sortir du bourbier. Car, notre objectif est avant tout d'arracher le droit à la libre expression dans toutes ses dimensions et parvenir à instaurer un Etat de droit. Notre combat est noble et pacifique. C'est aussi le combat des millions d'Algériens qui rêvent de lendemains meilleurs, d'une Algérie prospère et démocratique. Il tire ses racines des précédentes luttes et sacrifices du peuples algérien qui refuse de se laisser encore traîner dans le chaos et la violence fratricide.
Visiblement, les policiers mobilisés sont plus nombreux que les manifestants. Quel est votre commentaire?
Cela renseigne, d'une part, sur la nature du système et de l'autre, que l'action pacifique fait réellement peur au régime.
Néanmoins, il fait preuve de sa faiblesse et de sa peur de la démocratie, mais surtout il se discrédite et se diffame aussi bien, sur la scène nationale qu'internationale.
Et puis, le fait d'interdire aux Algériens et Algériennes de s'exprimer pacifiquement ou organiser une marche à Alger, d'ailleurs même ailleurs, est anticonstitutionnel. Car, de telles décisions sont en contradiction avec les dispositions de la Constitution, garantissant les libertés individuelles et collectives, ainsi que la liberté d'expression et de conscience.
En plus, voir aujourd'hui samedi, Alger habillée en bleu, investie par des dizaines de milliers des policiers, lourdement outillés contre des manifestants pacifiques, renseigne sur l'acharnement du système, en place depuis 50 ans, à vouloir garder, coûte que coûte, le pouvoir et priver nos gouvernants de toute vision stratégique, porteuse d'espoir.
En privilégiant de mettre en marche, en plus de la machine de propagande de ses relais, toutes ses institutions au détriment de celles qui dispensent du respect du droit, de la Constitution, le pouvoir ne fait qu'inscrire le pays dans une dépendance structurelle nuisible pour le présent et l'avenir du pays.
C'est dire décidément que le régime foule aux pieds ses propres lois. un pouvoir qui ne reconnaît pas le principe de la souveraineté populaire est condamné à préparer sa propre fin.
Des officiels occidentaux, soutenus par leurs médias, inscrivent l'Algérie dans la liste des pays susceptibles de connaître le même sort que la Tunisie et l'Egypte. Qu'en pensez-vous?
D'abord, il convient dire que les Occidentaux ne cherchent qu'à préserver ou s'offrir encore des intérêts. Ils mangent avec les loups et pleurent avec le berger.
D'ailleurs, il convient de noter que c'est grâce au consentement et au soutien de ces derniers que les dictatures ont pu trouver leur compte.
Ces mêmes Occidentaux ont, il y a quelques mois, présenté des dictatures comme modèle de démocratie qu'il faut prendre en exemple. Aujourd'hui, ils n'hésitent pas à leur tirer dessus. Et il faut dire que les Occidentaux officiels et lobbys, ont félicité et soutenu des élections entachées de fraudes. Ces mêmes officiels européens ou américains, leur ont permis de se maintenir et les ont aidés, mais aujourd'hui à l'heure des révoltes, ils oeuvrent à changer les ont dirigeants, mais pas les régimes mis en place à l'aube des indépendances.
Mais nous, nous oeuvrons à ce que la société civile occidentale bouge et soutiennent nos revendications; c'est d'elle que nous attendons quelque chose.
Un dernier mot.
Il faut coûte que coûte maintenir la mobilisation et le contact avec la population. Car, elle a besoin qu'on l'oriente, qu'on la responsabilise, qu'on la libère d'un sommeil, profond et de la peur.


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