Les promesses de l'ADE n'étanchent pas la soif des habitants de Boudjima à Tizi Ouzou. Plusieurs comités de village de la commune de Boudjima se sont réunis avant-hier pour discuter des actions à mener pour bénéficier convenablement de l'eau potable. Pour donner une plus grande dimension à leur revendication, ceux-ci se sont entendus pour appeler l'ensemble de la population à une deuxième réunion le week-end prochain. En effet, la situation est alarmante dans cette commune à 18 villages. Certaines localités n'ont pas reçu une goutte d'eau depuis maintenant plusieurs mois. Les tentatives des élus locaux pour venir à bout de ce problème se sont toujours heurtées à la défaillance des services concernés. Une attente que les populations considèrent interminable. La saison estivale frappe déjà aux portes. Lors de la réunion d'avant-hier, les présents ont esquissé une batterie d'actions visant à alerter les services en question sur la situation calamiteuse de la distribution de l'eau. Tous considérent inconcevable de recevoir des factures de l'ADE alors qu'il n'y a pas d'eau. C'est d'ailleurs ce constat burlesque qui a amené les comités de village à envisager de recueillir les factures des citoyens et de les rendre à cette société de distribution. En fait, les citoyens refusent de s'acquitter de ces redevances fictives. En effet, dans les prochains jours, les initiateurs feront appel à tous les comités de village pour une réunion afin d'affiner ces actions. Comme première mesure, une lettre a déjà été rédigée. Elle sera destinée aux responsables locaux, au chef de daïra de Makouda, au directeur de l'ADE et au wali de Tizi Ouzou. Par ailleurs, les mêmes initiateurs n'ignorent pas les promesses de régulariser la distribution de l'eau avant le 5 juillet. Ce qui les préoccupe cependant, ce sont les nombreuses fois où ils se sont résignés à croire à ces dernières. La fin a toujours été la même: aucune suite. Un sentiment qui les pousse cette fois-ci à ne pas prendre comme argent comptant des promesses plusieurs fois non tenues. Face à cette situation, les comités de village comptent prendre le taureau par les cornes. Les actions qu'ils envisagent seront de plus en plus radicales. Elles iront de la collecte des factures et leur remise sur les bureaux de l'ADE jusqu'à la fermeture des locaux de l'administration compétente et des routes. Enfin, notons que la commune de Boudjima souffre non seulement du problème d'eau potable, mais aussi des coupures d'électricité dans les bureaux de poste et le manque de moyens pour les structures sanitaires locales. Toutefois, la priorité est donnée à la distribution de l'eau surtout avec l'été qui est déjà là.