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La majorité ignore superbement la loi
Elle a entendu parler des dispositions pénales et des peines de prison
Publié dans Liberté le 03 - 12 - 2008

Non seulement le harraga brave la mer et ses risques, dans cette aventure incertaine, y compris une fois arrivé à destination, mais surtout les lois, la prison en cas d'échec.
Le phénomène des harragas est géré, depuis son apparition, exclusivement par l'aspect répressif qui a évolué vers la qualification pénale.
Depuis, les clandestins arrêtés, avant ou après embarquement, sont systématiquement présentés à la justice qui prononce à leur encontre des peines de prison. Pour autant, cette gestion, à première vue dissuasive, n'a pas d'effet sur les intentions aventurières des candidats à la harga comme le démontre le sondage de Liberté.
Loin de provoquer un choc à même d'infléchir la tendance à l'aventure en mer, la méthode juridique adoptée n'est pas considérée comme un facteur démotivant. Car, si une majorité (65,8%) des sondés avouent savoir à quoi s'attendre en cas d'échec, il n'en demeure pas moins qu'une majorité supérieure (80,4%) considère que les mesures pénales n'influent pas sur la décision de partir. En plus de cette opinion répandue, des exemples de récidive approuvent cette tendance.
En effet, les deux tranches d'âge, 15-24 ans et 25 -34 ans, d'Est en Ouest, de différents niveaux d'instruction, de l'échantillon sondé, sont de cet avis largement au-dessus de 50%. Qu'ils soient jeunes, instruits ou pas, de l'Est, du Centre ou de l'Ouest, sur les quatorze wilayas ciblées par le sondage, la réponse à la question si les lois portant peine de prison contre les harragas vont les dissuader, a été globalement négative. Situation d'autant plus préoccupante que presque la même majorité a entendu parler de ces nouvelles lois. En effet, seulement 34,2% contre 65,8%, n'ont pas entendu parler de ces textes. Y compris parmi les chômeurs et les non instruits qui sont respectivement de l'ordre de 63,2% et 57,7%. Même si cela varie d'une région à une autre, cela ne change rien à l'opinion générale.
À ce niveau de connaissance, aussi savent-ils que les cas de parents interpellés ne rentrent pas dans cette nouvelle catégorie de délit. En effet, le cas, particulier des parents de harragas condamnés en première instance puis acquittés, avaient été traduits en justice pour attroupement. Ils avaient organisé un sit-in pour réclamer des informations sur leurs enfants portés disparus en mer.
L'événement a été largement médiatisé pour échapper aux oreilles des candidats potentiels à “ce trip à haut risque” lesquels ont élaboré un système de communication original, fiable et hermétique : le bouche à oreille et le portable par lesquels s'échangent toutes les informations relatives aux sites d'embarquement, aux embarcations, aux modalités, aux législations des pays d'accueil, jusqu'au moindre détail de “l'affaire”.
Paradoxalement, les niveaux de connaissance, que ce soit pour les lois instaurant des peines de prison à l'encontre des harragas, le risque encouru, se rapprochent pour les différentes catégories, les deux tranches d'âge, les niveaux d'instruction, la localisation… avec un taux positif qui se situe dans la fourchette 57-87%. Décodés, ces chiffres renseignent sur l'évolution comportementale de l'Algérien qui se met dans une position de “défi”. Une attitude de défiance vis-à-vis du strictement répressif vu sous l'angle de privation. Car, parmi les raisons des départs dominent celle d'une vie meilleure et celle de se faire une situation. Deux conditions qui ne sont pas offertes en Algérie. Deux conditions, selon les opinions exprimées, qui leur sont refusées.
Non seulement le harraga brave la mer et ses risques, dans cette aventure incertaine, y compris une fois arrivé à destination, mais surtout les lois, la prison en cas d'échec. Faudra-t-il, d'ailleurs, un jour se pencher sur les cas de récidive pour confirmer encore plus cette tendance à la limite du suicidaire, cette surprenante volonté de l'à-tout-prix qui échappe, jusqu'à maintenant, à toute lecture.
Il est remarquable d'ailleurs comme il n'y a aucun débat sur ce phénomène qui s'amplifie davantage. La seule approche en vigueur est policière, mais reste sans résultat. Les rares recettes envisagées par les pouvoirs publics sont perçues comme des leurres, comme des parades pour tempérer les ardeurs des candidats à la harga dont les rêves se mesurent aux mirages distillés par les chaînes satellitaires et Internet. Des mirages que nourrissent également les exemples de réussite.
Les échecs et les décès ne sont jamais évoqués ou sont carrément ignorés. Alors que les pouvoirs publics peinent à trouver une solution pour juguler le phénomène et que le gisement des candidats est loin de se tarir, appuyé par une opinion largement et franchement favorable, la situation fait qu'on continue de s'enfoncer dans l'inconnu et l'étrange, l'incertain que charrient tous les nouveaux phénomènes nés à l'abri de la décennie noire. Quelle sera alors la meilleure parade pour inverser cette tendance ? Une parade qui ne s'appuie surtout pas essentiellement sur une gestion policière.
D. B.


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