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Payés pour acclamer le Président
les habitants de Aïn Defla lui ont fait un accueil mitigé
Publié dans Liberté le 05 - 08 - 2003

En phase de réorganisation, les comités de soutien ont mobilisé les foules par tous les moyens.
“Vous voyez tous ces gens, beaucoup ont reçu de l'argent pour venir acclamer le Président”, soutient un étudiant rencontré sur la place attenante au siège de la wilaya. Debout loin derrière les foules amassées sur l'artère principale de la ville de Aïn Defla, il regarde de nouveaux contingents de partisans du raïs arriver à bord de cars et de camions. Venus de la commune voisine d'El-Attaf, précisément de Tiberkanine, un groupe de paysans scrute l'apparition du cortège présidentiel.
Profitant de l'opportunité offerte par l'APC, les vieux agriculteurs ont embarqué dans l'un des trente autobus réquisitionnés par la régie locale afin de voir le Président, mais surtout pour lui parler. “On ne sait jamais, peut-être qu'on nous laissera nous approcher de lui”, espère l'un d'eux. Ne se faisant guère d'illusion, un autre lève les bras au ciel. “Il n'y a que lui. Seul Dieu pourra nous entendre et nous aider”, admet-il résigné. Sur la liste des doléances exprimées par ces paysans figure le problème lancinant de l'eau. “Nos terres sont en friche. Nous sommes endettés jusqu'au cou”, se plaignent-ils timidement. Le chef de l'Etat les entendra-t-il ? Comptant bien le sensibiliser à leur drame, des chômeurs également improvisés en comité d'accueil n'en démordent pas.
Mobilisés sous la houlette d'une association locale des sans-emploi, ils se sont postés au bon endroit, juste derrière l'une des barrières de sécurité. Il est un peu plus de 10h30, la sirène des motards préfigure l'arrivée en fanfare du cortège présidentiel. Comme ailleurs, partout où ses “visites d'inspection” l'ont mené, Abdelaziz Bouteflika est accueilli par ses innombrables portraits accrochés aux lampadaires, collés au mur et suspendus aux mains des grands et des petits.
De Mascara à Aïn Defla, ça paye !
Grâce à lui, les troupes folkloriques ne chôment pas. Elles l'ont quitté à Mascara et le retrouvent ce matin à Aïn Defla. “ça paye”, sourit un danseur de karkabou en caressant dans ses mains un billet imaginaire. Se vouant à une mission autrement plus désintéressée et totalement consacrée au redressement de la nation, des membres de la section locale des fils de chouhada ont déployé une grande banderole de bienvenue. “La base populaire du Front de libération nationale soutient votre candidature à un second mandat”, lit-on sur le morceau de drap blanc. Bien en vue, l'écriteau ne suscite pourtant point l'intérêt du Président qui préfère mesurer le degré de sa popularité au cours de poignées de main interminables. Réconforté par les youyous, les vivats et les barouds d'honneur, il affiche un air joyeux. Soudain, sa bonne humeur est contrariée par l'interpellation d'un groupe de mécontents. Il s'agit de la fameuse association des chômeurs. Empêché d'approcher le chef de l'Etat, son président saute par-dessus la barrière de sécurité, accourt vers lui et lui tend une lettre de doléances.
Devant le siège de la wilaya, le même “incident” a failli se reproduire, n'était la vigilance de la garde rapprochée. “Ana el-mahgour !”, s'écrie un laissé-pour-compte. Il veut forcer le cordon de sécurité, mais n'y parvient pas. À l'affût du moindre mouvement suspect, le chef du protocole de la présidence ordonne aux gardes du corps de chasser l'intrus. Pendant ce temps, le président de la République qui ignore tout de l'affaire continue à saluer la foule tenue à distance par des dizaines de policiers.
Les amis sont tous là
Accoutumés à ce genre de “randonnées”, ses accompagnateurs le suivent avec indolence. Il y a là tous les habituels, l'indispensable ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Zerhouni, le ministre de l'Agriculture, Barkat, celui de l'Habitat, Hamimid, ainsi que le ministre de la Santé, Aberkane. Vêtu de son costume kaki, le général Fodhil Chérif, chef de la 1re Région militaire, faisait également partie du voyage. Première escale dans le programme des inaugurations et autre pose de première pierre, la cité des 124-Logements OPGI d'El-Attaf. Sur la route qui mène vers cette localité, point de circulation. Toutes les voies de passage du cortège présidentiel sont interdites d'accès aux automobilistes. Amassés en bordure de la route, des badauds attendent l'arrivée des voitures rutilantes.
À l'entrée d'El-Attaf, la population locale est aux aguets. Elle sera déçue. Visiblement pressé, l'hôte de la ville contourne la foule et se dirige directement vers la cité flambant neuf. Se tenant devant un tableau, le responsable de l'OPGI lui dresse un aperçu de la réalisation. Au Président de demander alors : “Le problème du logement se pose-t-il à Aïn Defla ?” Désarçonné, son interlocuteur balbutie une réponse. Il énumère les projets en cours, mais se retient de dire au chef de l'Etat que la demande actuelle en logements dans la wilaya excède les dix mille. Il ne fait pas également mention du fait que la cité inaugurée est encore inhabitée. Finalisés depuis 1999, ses appartements n'ont pas encore été attribués. Ils seraient en litige. Dans la ville de Aïn Defla, en revanche, la seconde cité de “L'Avenir” inaugurée par le chef de l'Etat n'est pas tout à fait nouvelle. Elle est occupée depuis quelques mois. Mais, il fallait bien que la visite du premier magistrat du pays soit utile et pas seulement électoraliste. Sur place, Bouteflika a trouvé de ferventes partisanes affiliées à la nouvelle coordination des comités de soutien en cours de dynamisation. “Nous sommes avec toi”, lui ont-elles affirmé. Ayant raté l'occasion de l'approcher lors du bain de foule au centre-ville, les membres de l'Organisation des enfants de chouhada sont, de leur côté, revenus à la charge. “Saïd Bouteflika, le frère du chef de l'Etat, que nous avons sollicité, nous a emmenés jusqu'à lui”, confie l'un d'eux. Avant cette brève entrevue, une bagarre a failli éclater entre des pro-Bouteflika et des élus FLN, dont le député Zidhouk, qui ont accompagné le chef de l'Etat durant son périple dans la wilaya. “Ils n'ont rien à faire ici. Ils ont détourné le parti de sa vocation”, clament leurs adversaires. Pour les réduire en minorité, ils n'ont cessé de déployer des banderoles exprimant un engagement résolu : “La base militante est avec le Président”, “Un second mandat pour Bouteflika signifie le progrès et la prospérité”. Plus que la caution de ses comités de soutien, le Président est allé chercher, lors de cette visite, la bénédiction des saints de la région dans les zaouïas de Cheikh El-Mecherki et Sid-Ahmed Benyoucef. Pour le reste, les inaugurations se sont succédé au fil de la journée.
À Oued Mellouk, Bouteflika a procédé à la mise en service d'un barrage. Il n'a pas jugé utile de se faire accompagner par le ministre du secteur, Attaf, car celui-ci appartient à l'autre clan, celui de Benflis.
S. L.
Les journalistes tenus à distance
Sous prétexte de les prémunir de la cohue et de leur épargner les vexations de la garde rapprochée, le service du protocole de la présidence a décidé de tenir à distance les journalistes, lors de l'accueil populaire réservé au chef de l'Etat au centre-ville. Certains étaient contraints de monter sur un camion alors que d'autres suivaient, à terre, le déroulement du bain de foule, à plusieurs mètres de la délégation, sans pouvoir écouter les paroles échangées entre le chef de l'Etat et la population.
S. L.


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