Situation explosive sur le site de Bougantas, sur les hauteurs de la ville où depuis deux jours, des batailles rangées entre les jeunes du bidonville de Bouhdid et ceux nouvellement installés dans les logements sociaux de Bougantas, vont vivre des nuits blanches aux familles. Il faut préciser que la cité précitée est composée de familles délogées de la place d'Armes notamment. Ces familles, selon un des habitants, reçoivent, la nuit, la visite de délinquants du bidonville de Bouhdid qui les accusent “de leur avoir pris les logements qui leur étaient destinés”. Ces visites nocturnes se terminent par des bagarres au sabre et au couteau, car les habitants de Bougantas “se déclarent déterminés à protéger leurs familles”, devant ces provocations. D'autre part, des plaintes émanent aussi des habitants de la cité des 187-Logements EPLF, située entre Bougantas et Bouhdid, habitée par des familles sans histoires, et qui se trouvent prises en étau entre les bandes de Bouhdid et celle de Bougantas. “Il y a deux nuits que nous ne pouvons pas dormir. Nous nous terrons dans nos habitations, alors que sous nos fenêtres éclatent des bagarres. Blasphèmes, propos injurieux, rien ne nous est épargné, d'autant plus que nous nous sentons dans une grande insécurité”, nous a déclaré, hier, un professeur d'anglais, habitant la cité EPLF, père de trois jeunes filles. Les services de sécurité, du moins pour le moment, se contentent de faire acte de présence sur le site sans intervenir, ce qui ne rassure guère les habitants. “Nous voudrions que la police fasse des rondes régulières à Bougantas, et intervienne énergiquement afin de dissuader les voyous”, demandent ces derniers. D'autre part, le phénomène du squat est en train de se manifester sur le site de Bouhdid où des logements illicites sont en train de se reconstruire sur les surfaces “nettoyées” par les autorités. Selon les déclarations de nombreux habitants recensés par la daïra et qui attendent leur recasement futur, des chambres de 2,5 m2 sont vendues à 14,5 millions de centimes avec branchement illicite d'électricité et eau potable piquée directement sur la conduite centrale AEP. Pourtant, chacun sait que, depuis avril 2008, il est strictement interdit de construire des habitations illicites dans la wilaya.