Suite à une décision de justice qui considère le blocage de l'usine comme une action illégale, la police est intervenue pour disperser les grévistes et ouvrir le portail à qui de droit. Après plusieurs jours de blocage de l'Enel d'Azazga, la situation semble évoluer vers un certain retour au calme à l'usine “Electro-Industries”. En tout cas, c'est un P-DG calme et rassurant qui nous a reçus, jeudi dernier, dans son bureau à l'usine pour faire le point sur la situation qui prévaut depuis quelques jours dans l'entreprise. Cette usine était bloquée depuis le 9 octobre dernier par des travailleurs, et ce, à la suite d'un conflit opposant la direction et le syndicat d'une part et les fils de chahid d'autre part. Ces derniers, tout en permettant aux ateliers de fonctionner normalement, avaient empêché le P-DG, un directeur d'unité et deux syndicalistes, de rejoindre leurs lieux de travail, exigeant même leur départ. Mercredi soir, suite à une décision de justice qui considère le blocage de l'usine comme une action illégale, la police est intervenue pour disperser les grévistes et ouvrir le portail à qui de droit. “Je suis rentré, ce matin, (jeudi ndlr), à 8h02mn avec mes trois collègues sans aucune opposition et nous avons été accueillis chaleureusement par tous les travailleurs de l'usine qui nous ont manifesté leur fidèle soutien”, a déclaré Younsi Akli, P-DG de l'entreprise. Le responsable de l'Enel a réfuté toutes les accusations dont lui et ses quatre collègues ont fait l'objet de la part de “quelques individus”. “Je ne voudrais pas polémiquer sur les tenants et les aboutissants de ce conflit qui n'en est pas un. Je peux dire tout simplement que personne ne peut se faire justice soi-même. Et nul n'est au-dessus de la loi, en d'autres termes, la qualité de fils de chahid n'exclut aucunement l'impunité. J'en parle en connaissance de cause puisque je suis moi-même fils de chahid.” M. Younsi s'est ensuite interrogé: “À qui profite le crime d'un tel blocage si ce n'est aux pourfendeurs de la production nationale et aux défenseurs du tout importé ?” Et de poursuivre : “Nous sommes déterminés à faire barrage à l'importations des transformateurs libanais, égyptien, indiens ou autres. Nous sommes à 100% de nos capacités et nous comptons aller au-delà de ce taux de production.” Le premier responsable de l'Electro-Industries d'Azazga compte augmenter les capacités de l'usine avec un investissement important sur la base d'un autofinancement de l'usine qui a abouti à l'achat de nouvelles machines pour booster davantage la production dont les priorités visent en premier lieu à satisfaire le marché national. Alors que la production annuelle de transformateurs tourne autour de 5 000 unités, l'entreprise a reçu de la part d'une seule filiale de Sonelgaz une commande de 3 500 transformateurs. L'ex-Enel, à l'instar de Sonatrach, est l'une des entreprises les plus performantes d'Algérie avec plus de 450 millions de dinars de bénéfices annuels et qui paie à l'Etat quelque neuf milliards d'impôts IBS, tout en assurant régulièrement à ses travailleurs leurs salaires et le partage les bénéfices. “Si l'usine venait à fermer, ce sont huit cent cinquante travailleurs et leurs familles qui se retrouveront sans ressources et ce serait bien dommage”, conclut Younsi Akli. Pourtant, devant le portail d'entrée de l'usine, un groupe constitué environ d'une quarantaine de travailleurs, apparemment tous des fils de chahid, maintient calmement son sit-in. C. Nath Oukaci C. N. O 23-10-2011 01:07 C. N. O 23-10-2011 01:05 action illégale 22-10-2011 17:30