Nawal et Manal sont deux prénoms issus de la même racine arabe, NWL qui signifie “donner, faire un présent''. Nawal provient directement de nawâl et signifie “don, présent, grâce, ce qui est bon, juste”, du verbe nâla “donner quelque chose à quelqu'un, gratifier quelqu'un de quelque chose''. Manal est, lui aussi, la transcription d'un autre mot : manâl “obtention d'une chose, don, présent''. Dans la tradition algérienne, le cadeau que l'on offre n'appauvrit pas, il cimente l'amitié. C'est en effet l'une des fonctions du cadeau : entretenir l'amitié, manifester ses bonnes intentions à l'égard d'une personne. Mais cette fonction n'est pas la plus importante, parce qu'un cadeau est avant tout une prestation sociale, voire un moyen de faire d'une personne un obligé, car celui qui reçoit un cadeau ou un service est tenu, à son tour, d'offrir un présent ou à rendre un service. “Que celui qui ne peut faire un bien, qu'il rende la pareille” dit un proverbe kabyle : autrement dit si on ne peut donner plus qu'on a reçu, on doit au moins rendre ce qu'on a reçu. Parmi les Nawal célèbres, citons l'écrivaine égyptienne contemporaine, Nawal Al-Saâdaoui. Née en 1931 en Basse-Egypte, elle fait des études de médecine au Caire, puis à l'université Colombia à New York. Elle se spécialise en psychiatrie et milite pour les droits de la femme. D'ailleurs, elle rompt avec son mari, un traditionnaliste, qui voulait l'empêcher d'écrire dans la presse. Elle dirige, en effet, un magazine et occupe le poste de directrice de l'éducation au ministère de la Santé publique. Elle est révoquée pour avoir publié un ouvrage qui traite de la sexualité dans la société égyptienne, un livre où elle s'élève contre certains tabous dont celui de l'excision ou circoncision des filles. Elle publie plusieurs ouvrages et ses mémoires où elle raconte ses épreuves, notamment son emprisonnement sous Anouar Al-Sadate. Ses positions lui vaudront une condamnation d'Al-Azhar, et elle doit quitter l'Egypte. Depuis, elle a gagné son procès et est rentrée en Egypte. En 2011, elle a fait parler d'elle, en soutenant les insurgés de la place Tahrir, au Caire. M.A. Haddadou (prénoms à expliquer à : [email protected])