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Conférence de Rédha Malek sur les accords d'Evian
“La criminalisation du colonialisme est un peu dépassée”
Publié dans Liberté le 25 - 03 - 2012

À ceux qui clament que les harkis ont été massacrés au lendemain de la proclamation du cessez-le-feu, Rédha Malek soutient qu'“aucun ordre n'a été donné pour les éliminer”.
La criminalisation du colonialisme dont une proposition de loi a été initiée par un député du FLN, gardée dans le tiroir depuis janvier 2010, ne trouve pas grâce aux yeux de l'ex-Chef du gouvernement, Rédha Malek. Un des principaux acteurs de la délégation ayant négocié les accords d'Evian, Rédha Malek soutient que la criminalisation est “un peu dépassée”. “Le colonialisme est venu et est parti grâce à la résistance séculaire du peuple algérien. Il ne nous a pas fait de cadeau. Le fait que la France reconnaisse les trois principes fondamentaux des accords (intégrité territoriale, unité du peuple algérien, indépendance de l'Algérie) signifie qu'elle reconnaît qu'elle a tort, donc ceux qui veulent aujourd'hui criminaliser le colonialisme, c'est un peu dépassé”, a affirmé, hier, à Alger, Rédha Malek, lors d'une conférence sur les accords d'Evian organisée par la fondation Slimane-Amirat. “Maintenant si de l'autre côté (la France, ndlr), on continue à glorifier le colonialisme, ça ne va pas. De ce côté-ci, aussi, l'Assemblée peut faire le procès pour un génocide. Il ne faut pas trop soulever ces questions qui relèvent du passé colonial et qui mettent de l'ombre à la coopération”, a-t-il cependant estimé. Selon lui, la France a commis “des choses épouvantables”, desquelles “nous ne connaissons que peu de choses”. “On dit que la France a fait beaucoup de choses, des hôpitaux, des routes… oui mais le peuple algérien était atomisé, clochardisé, paupérisé, marginalisé”, a-t-il déclaré, par ailleurs. À ceux qui clament, notamment en France, que les harkis, ces supplétifs de l'armée française, ont été massacrés au lendemain de la proclamation du cessez-le-feu, Rédha Malek soutient qu'“aucun ordre n'a été donné pour les éliminer”. “Jamais nous n'avons donné d'ordre pour massacrer les harkis. Y a-t-il eu des règlements de compte individuels dans les villages ? On a évité par tous les moyens de compliquer les choses. Nous avons tout fait pour faire appliquer les accords.” Pendant près de deux heures, l'ancien porte-parole de la délégation du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), et fondateur de l'ANR, s'est étalé sur les péripéties qui ont conduit au cessez-le-feu depuis les premiers contacts en 1956 entre des représentants du FLN et de l'Etat français, jusqu'à la signature des accords le 18 mars 1962 à 17 heures, où les deux protagonistes se sont “touché, pour la première fois, la main”. “Il y avait trois principes non négociables, l'intégrité territoriale, l'unité du peuple algérien et l'indépendance nationale. La force de la délégation du GPRA est de faire la distinction entre ce qui est fondamental et temporaire”, a-t-il dit. Rédha Malek rappelle qu'au moment où les négociations, à l'été 1961, butaient sur la question du Sahara, sur laquelle les négociateurs algériens se sont montrés intransigeants et inflexibles, à l'origine de la suspension des négociations, le défunt président tunisien Bourguiba s'est précipité à la rencontre de de Gaulle “pour lui demander de revoir les frontières de son pays de telle sorte à ce qu'il ait une entrée vers le Sahel”. “Il considérait le Sahara comme une mer intérieure, il voulait avoir des frontières qui se terminent au Niger”, a témoigné Rédha Malek. Dans le même contexte, il rappelle que “Boumediene, Mendjeli et Kaïd Ahmed ont voté contre ces accords”, signe de divergence politique entre le GPRA et l'état-major.
Hommage à Jean Amrouche
Peu connu chez lui, proscrit de l'école algérienne, l'écrivain Jean Amrouche, frère de Taos, originaires d'Ighil-Ali, a eu doit à un bel hommage de la part du porte-parole des accords d'Evian, notamment pour le rôle d'interface qu'il a joué dans les contacts mais aussi dans ses prises de position vis-à-vis de la cause algérienne. “Jean Amrouche est une personnalité extrêmement importante pour nous. C'est quelqu'un qui a redécouvert ses racines à travers la Révolution. Il a écrit de très beaux articles, notamment dans Témoignage chrétien en 1957 où il a pris la défense du peuple algérien. Journaliste, on le recevait souvent à Evian pendant les négociations, on lui donnait des informations. Malheureusement, il est mort avant le dénouement qui lui tenait à cœur”, raconte Rédha Malek. “J'ai connu aussi sa sœur Taos qui est une grande dame. Quand j'étais ambassadeur après l'Indépendance, je l'ai invitée à une tournée en Algérie”, a-t-il encore ajouté. Mais l'ancien Chef du gouvernement, soucieux sans doute des enjeux actuels, n'a pas manqué d'appeler à l'enseignement de ces accords. “Au lieu de les oublier, il faut les enseigner, ils comportent des principes valables de nos jours. Il sont toujours d'actualité”. Il a réfuté, enfin, l'idée selon laquelle il y aurait dans les accords des clauses secrètes. “Il n'y a aucune clause en dehors de ce qui a été publié noir sur blanc”, a-t-il dit.
K K


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