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NAZIM LAKSI EXPOSE AU CENTRE COMMERCIAL ARDIS
"L'outil informatique au service de l'art"
Publié dans Liberté le 18 - 08 - 2012

C'est l'artiste et son travail qui vont vers le public, dans le cadre de cette exposition dans un lieu insolite, loin du cadre conventionnel de la galerie. Dix-sept tableaux représentant des portraits de femmes sont présentés.
L'artiste peintre Nazim Laksi expose depuis le 20 juillet dernier au niveau du centre commercial Ardis, dix-sept tableaux appartenant au genre artistique d'art numérique, réalisé dans le cadre d'une collection de 35 tableaux intitulée "Miroir".
Designer graphique de formation et diplômé de l'école supérieure des beaux-arts d'Alger, Nazim Laksi propose des portraits de femmes : elles sont espiègles ou rêveuses, romantiques ou déterminées ; les portraits de ces femmes sont le reflet d'un seul et même moi, celui d'un artiste qui sait pénétrer l'âme humaine pour en extraire le meilleur. Ce pourrait être un regard, un geste, une expression, etc.
Et ce n'est pas le pinceau de cet infographiste de profession qui fait des miracles, mais ses clics, puisqu'il est question d'art numérique, une forme artistique certes peu développée en Algérie, mais Nazim Laksi nous indiquera qu'il y a aujourd'hui des artistes de chez nous qui tentent des expériences dans le domaine. "L'art numérique qui s'est développé sous d'autres cieux dans les années 1980, c'est en fait l'outil informatique au service de l'art.Ici en Algérie, cette forme reste encore timide, par rapport à ce qui se passe dans le monde où il y a des évènements dédiés à l'art numérique (festivals, foires, concours) mais il y a eu des expériences ici : je pense à Kamel Ouattou, Feriel Baba Aissa ou Princesse Zazou. Mais par rapport à l'étranger, il y a des évènements pour l'art numérique, des festivals, des foires, des concours, en Belgique, au Canada, aux états-Unis", nous a expliqué Nazim Laksi. Et de poursuivre : "L'art numérique est vaste : il y a le digital, le Net-art, l'art vidéo, etc. Pour ma part, je me suis toujours senti proche de cet art, d'autant que de par mon métier, je suis tout le temps en contact avec l'outil informatique. Toutefois, j'aurais aimé faire une exposition de peinture, mais il y a des considérations de temps : je n'ai pas toujours le temps parce que je travaille en parallèle, et d'espace : je n'ai pas d'atelier."
Investir des lieux insolites
Les visages de femmes belles et rebelles qui ornent les murs du centre commercial Ardis – un lieu insolite pour une exposition – ont été réalisés par l'artiste par rapport à "une expression, une position ou par rapport à ce que ces femmes dégagent comme profondeur et mystère". Ce n'était pas un choix réfléchi ou voulu dès le départ par l'artiste qui nous signalera à ce propos que "c'est un thème qui s'est imposé dans ma tête spontanément. J'avais commencé par peindre la femme targuie qui joue à l'imzad, puis ça s'est développé". Concernant l'espace de l'exposition : un centre commercial qui grouille de monde et où l'on pourrait penser que les visiteurs ne remarquent pas vraiment les tableaux qui ornent les murs, Nazim Laksi soutiendra que le feed-back est très intéressant, parce qu'Ardis, c'est aussi le lieu de rencontre de plusieurs "catégories de personnes. C'est comme si l'artiste venait vers le public. Beaucoup de gens ont pris contact avec moi via le net ou par téléphone pour me commander des tableaux ou pour me féliciter pour mon travail". L'artiste – qui a évoqué pour nous son rapport à la peinture (à l'huile notamment) : "Je suis un peu dans un état d'anxiété lorsque je fais de la peinture, mais je m'exprime de façon incroyable. Je n'ai pas encore exposé, disons que je me cherche pour l'instant" – s'est également intéressé, lors de notre rencontre, aux galeries d'art et aux quelques soucis qu'il a rencontrés pour trouver un lieu d'exposition. "J'avais eu quelques soucis avec les galeries d'art : soit elles ne donnaient pas suite, soit elles étaient trop petites par rapport à la dimension de mes toiles. D'ailleurs, pour ma prochaine exposition, je ne les ferai pas aussi grandes.
Par ailleurs, les galeries ne misent pas beaucoup sur l'art numérique, et la plupart d'entre elles veulent des gens connus", soutiendra-t-il. En outre, "Miroir" se compose d'une série de tableaux réalisés avec quelques logiciels connus comme Photoshop et Illustrator. De l'argenté ainsi que des couleurs pastel reviennent souvent dans les portraits lumineux de Nazim Laksi qui nous expliquera qu'il a développé sa propre technique : "Ce mélange de graphisme et de lumière est ma technique. J'ai fait des recherches avec des logiciels, etc." En tout cas, les formes graphiques utilisées et les visages sublimés par Nazim Laksi valent vraiment le détour !
S K


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