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LA CHRONIQUE DE ABDELHAKIM MEZIANI
Octobre de la rue des Abderrames à Paris
Publié dans Liberté le 20 - 10 - 2012

Je commence par présenter mes excuses aux lecteurs de cette chronique. Ils auront fait preuve de beaucoup d'indulgence à mon égard. À plus forte raison lorsque j'ai situé l'explosion ayant emporté Hassiba Ben Bouali, Ali la Pointe, P'tit Omar, Mahmoud Bouhamidi et de nombreux anonymes à la rue de Thèbes. Alors qu'en ce jour fatidique du 8 octobre 1957, les artificiers de la soldatesque coloniale avaient déposé leurs bombes au n°5 de la rue des Abderrames. Plus précisément à la maison de “la glace" qui servait de cache aux héros de “la Bataille d'Alger". Mahmoud Arbadji était plutôt un condamné à perpétuité alors que son cousin (et non son frère) était tombé les armes à la main. Vous aviez été nombreux à avoir apprécié les révélations faites sur Hassiba Ben-Bouali, Ali La Pointe et les juifs d'Algérie, des révélations en complète rupture avec les stéréotypes réducteurs dans lesquels d'aucuns veulent encore les confiner. J'avoue, en mon âme et conscience, que la référence à la rue de Thèbes est loin d'être le fait d'une étourderie. Loin s'en faut ! Une explosion similaire y avait été programmée en 1956 par la Main Rouge ou, si vous préférez, par les services secrets français. Des dizaines de morts surpris dans leur sommeil, parmi lesquels des enfants en bas âge, tel fut le bilan d'un massacre inqualifiable. Je me souviens du jour de l'enterrement des victimes à El Kettar. À Bab J'did, une marée humaine s'était mobilisée pour commettre l'irréparable malgré les intimidations de l'armée et des forces de police françaises. J'étais avec mon défunt père, l'imam cheikh Tahar Meziani qui, constatant la tournure prise par les événements, invita avec succès nos compatriotes à se disperser à l'effet d'éviter le pire. Comme cette initiative n'échappa point aux forces de police, nous fûmes convoqués au commissariat de Bab J'did où un procès- verbal engageant la responsabilité de l'imam en cas de trouble public fut dressé. Après la traduction d'usage, mon père qui ne comprenait pas un traître mot de français (et dire que dans le film “Zabana" d'aucuns ont poussé l'outrecuidance jusqu' à faire parler celui qui interprète son rôle dans la langue de l'occupant), apposa sa signature en graphie arabe...Ce qui eut pour effet de provoquer l'ire du commissaire. L'opération sera renouvelée à trois reprises mais en vain. La langue nationale trônait toujours au bas du document, à la grande fierté d'un imam insurgé dont la mémoire sera trahie par un film, “Zabana", produit avec des capitaux publics provenant essentiellement des ministères des Moudjahidine et de la Culture...Faisant la part belle aux états d'âme des bourreaux et de la classe politique socialiste française saucissonnée pour les besoins d'un argumentaire autant apaisant qu'abscons, cette production met à mal les patriotes de ce pays déjà minés par la mémoire ankylosée. Aussi paradoxal que cela puisse paraître la vedette sera ravie, en ce mois commémoratif des massacres de la Rue des Abderrames et de Paris, par François Hollande qui vient de reconnaître avec lucidité la répression sanglante de la manifestation d'Algériens pour le droit à l'indépendance du 17 octobre 1961 à Paris et de rendre hommage à la mémoire des victimes...
A. M.
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