La Foire de la production algérienne constitue un baromètre qui sert à évaluer l'évolution de la capacité des entreprises algériennes à produire plus et mieux. Cette manifestation, de retour après trois années d'absence, se tient du 18 au 24 octobre sous le slogan le “défi de la relance" avec la participation d'environ 160 entreprises privées et publiques, représentant huit secteurs d'activité les plus significatifs (industries chimiques et pétrochimiques avec 43 participants ; industries manufacturières : 33 exposants ; la mécanique, la sidérurgie : 19 exposants ; l'agroalimentaire : 18 exposants). Moment de rencontres et de débats entre les différents acteurs et partenaires économiques nationaux pour affirmer leur volonté d'accroître et de diversifier leur production. L'on en saisit toute l'importance dans le contexte d'aujourd'hui. En fait, il s'agit là du “marketing politico-commercial", et dans une certaine mesure de l'expression de notre “ego national" et, partant, de faire connaître le “made in Algeria". Pourtant, notre économie demeure tributaire des hydrocarbures, et le statut d'un pays mono-exportateur semble avoir encore de belles années devant lui. D'autant que nous n'arrivons pas à concevoir et encore moins à mettre en œuvre une stratégie de développement de notre secteur industriel, dont la faible performance (à peine 5% de participation au PIB) est en soi un désaveu du discours “triomphaliste" des “ex-concepteurs" qui, dans un passé récent, promettaient la relance de la croissance pour, finalement, nous servir le fameux argument caricatural de la “vieille quincaillerie" ; aveu de leur impuissance à se libérer du modèle néolibéral qu'ils s'étaient proposés de nous “fourguer clé en main". L'Algérie transformée en immense dépotoir de produits non conformes Au demeurant, le commun des Algériens sait que la part de nos exportations hors hydrocarbures représente tout juste 2% de nos recettes extérieures (2 milliards de dollars US environ). Tout le monde sait aussi que nos importations représentent en moyenne environ 40 milliards d'euros/an malgré la contraction de nos recettes extérieures, conséquemment à la crise financière internationale et ses effets induits sur l'économie mondiale réelle, ainsi que sur le prix du baril de pétrole. Ce tableau peu reluisant de la performance de l'outil de production nationale ainsi que sa faible capacité à générer des richesses interpelle la classe politique qui semble se complaire de façon presque instinctive, sur fond de “démagogie populiste", dans une forme de “prière" à la réduction de notre dépendance vis-à-vis du pétrole sans suites concrètes sur le terrain. Au-delà des appréciations ou clivages idéologiques, force est de constater que les dernières recommandations du FCE issues des débats des journées dédiées à la “relation de l'entreprise avec le système bancaire et financier", aussi discutables soient-elles, ne sont pas pour autant dénuées d'ambitions patriotiques et d'ouverture des perspectives hors hydrocarbures à une économie “corsetée" par la rente. Faut-il rappeler qu'après l'ouverture du marché national aux produits et services étrangers, suite à la libéralisation de l'économie, la recherche du gain facile, aidée en cela par le déficit quantitatif et qualitatif des produits nationaux, a vite fait de transformer notre pays en un immense “dépotoir" ? Cette dynamique, imprégnée et/ou se basant souvent objectivement sur un “laxisme d'Etat", le manque d'encadrement législatif et réglementaire du marché, la pression des lobbys de l'import-import ont accentué la tendance vers le “laisser-faire". L'année 2012, avec la désignation d'un nouvel exécutif, serait-elle le point de départ d'un sursaut économique national ? A. H.