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Abdelaziz Krissat, ancien P-dg d'Alfor et de l'Entp à "Liberté"
"Hassi Messaoud et Hassi R'mel : près de 55% des réserves prouvées restantes récupérables"
Publié dans Liberté le 26 - 02 - 2014

Abdelaziz Krissat, ingénieur, diplômé de l'IAP (promotion "forage production" 1968), a occupé les postes de P-DG des sociétés Alfor (1978 à 1982) et de l'Entp (entreprise des travaux aux puits de 1982 à 2002). Il est consultant depuis 2004. A. Krissat estime dans cet entretien qu'il est encore possible d'améliorer le taux de récupération actuel des gisements d'hydrocarbures, en mieux respectant certaines règles d'exploitation anciennement usitées.
Liberté : Sonatrach, comme toute autre entreprise dans l'industrie pétrolière, ne vaut que par l'importance des réserves qu'elle contrôle et par ses capacités techniques et managériales. Pensez-vous qu'aujourd'hui Sonatrach soit suffisamment outillée techniquement pour augmenter l'offre pétrolière à partir des réserves prouvées ?
Abdelaziz Krissat : Au début de la décennie 2000, Sonatrach a enregistré de très nombreuses déperditions aussi bien parmi le personnel technique qu'au sein de la sphère managériale. Pour la première catégorie (notamment pour les superviseurs et la maîtrise des chantiers de forage, les opérateurs de production), la compagnie nationale n'a pas su ou n'a pas pu offrir des conditions salariales attractives pour stopper l'hémorragie des ressources humaines : des techniciens de Sonatrach ont préféré aller vers le Moyen-Orient, entre autres régions.
Quant au staff managérial (cadres dirigeants et supérieurs du groupe Sontrach et de ses filiales), il a été laminé par les effets pervers de l'application tendancieuse de la bourse de l'emploi, dont les résultats se sont traduits par la mise en retraite anticipée de nombreux cadres de haut niveau. Si l'ajournement en 2006 de la "nouvelle" loi sur les hydrocarbures a permis à l'entreprise d'éviter la déplétion accélérée de ses réserves d'hydrocarbures, il n'en fut pas de même pour ses ressources humaines qui ont subi une sérieuse érosion dans ses composantes technique et managériale.
A cela s'est ajouté, ces dernières années, le contrecoup des affaires judiciaires que connaît Sonatrach sur le moral des cadres techniques et gestionnaires, dont le pouvoir de décision est inhibé. Il est primordial de rétablir l'esprit d'entreprendre, de restaurer la confiance et d'inculquer la culture "du rendre compte", consubstantielle de l'esprit de responsabilité.
C'est à ce prix que Sonatrach pourra mobiliser ses ressources humaines dans ses différents métiers, pour "doper l'offre pétrolière".
La production d'hydrocarbures d'aujourd'hui est le fruit de découvertes d'hier réalisées, pour l'essentiel, par des sociétés étrangères. D'où viendra, selon vous, la production de demain, lorsque les gisements actuels viendraient à maturité et que leur exploitation deviendrait de plus en plus complexe techniquement ?
Un grand nombre d'anciens responsables de l'amont pétrolier admettent qu'il est encore possible d'améliorer le taux de récupération actuel des gisements d'hydrocarbures (estimé à 25-30% pour le pétrole, et à 70-80% pour le gaz), en mieux respectant certaines règles d'exploitation anciennement usitées, comme par exemple la limitation du GOR (gas oil ration, c'est-à-dire le gaz associé à la production de pétrole) à moins de 2000 m3 de gaz/m3 d'huile dans les gisements de pétrole, ainsi que le respect des règles de cyclage pour le champ de Hassi R'mel (réinjection de 40% du gaz produit pour améliorer la récupération du condensat et empêcher l'invasion de l'aquifère), et celles de l'injection d'eau à Zarzaitine.
N'oublions pas que les gisements de Hassi Messaoud et Hassi R'mel, à eux seuls, contiennent près de 55% des réserves prouvées restantes récupérables, soit plus de deux milliards de tep (tonne équivalent pétrole). Et que par conséquent, améliorer la récupération d'1% reviendrait à produire 20 millions de tep supplémentaires.
Hassi Messaoud produit actuellement environ 400 000 barils par jour. Sonatrach peut en produite deux fois plus, avec de nouvelles technologies et avec une offre disponible de sociétés de service nationales et internationales spécialisées. Pourquoi, selon vous, ne le fait-elle pas ?
Doubler la production de Hassi Messaoud exige certainement la mise en œuvre d'un programme ambitieux qui nécessite la mobilisation de moyens techniques importants pour la réalisation de forages horizontaux (et leur maintenance dans le temps), des installations de transport et de traitement sur champ.
Même s'il est impératif de faire appel au partenariat et à la sous-traitance avec des sociétés internationales, Sonatrach devra mobiliser ses propres ressources humaines pour assurer la maîtrise d'œuvre et la supervision du projet. En a-t-elle les moyens ? Le Baosem et les procédures actuelles d'appels d'offres constituent une entrave sérieuse. Il est primordial d'y apporter un assouplissement pour une bonne conduite des projets.
L'activité économique de Sonatrach n'a pas toujours été efficiente. Elle n'a pas su aussi acquérir le savoir-faire technologique grâce au partenariat. Partagez-vous cet avis ?
Au sein de l'entreprise Sonatrach, la capitalisation du savoir-faire acquis par les anciennes générations n'a pas été toujours transférée aux nouvelles générations, et ceci pour des rasions liées à la culture et à l'organisation de l'entreprise. Cette "inaptitude", si elle n'est pas aplanie, ne permettra pas un transfert de technologie efficient au profit des générations actuelle et future.
Quoi qu'il en soit, le transfert de savoir-faire ne pourra émaner des sociétés internationales que dans le cadre d'un partenariat bien conçu.
L'Algérie s'est engagée dans le développement de ses ressources en gaz de schiste. Pourra-t-elle avoir les moyens techniques, la technologie nécessaire pour produire du schiste rentable ?
En raison de ses conditions techniques et économiques, l'exploitation du gaz de schiste n'est pas aisée : le taux de récupération de ce gaz ne dépassant pas 10%, sa production nécessite une très forte mobilisation de moyens de forage (il faut jusqu'à 100 appareils de forage pour obtenir la production équivalente à un appareil pour le gaz conventionnel). I
l faut, en plus, disposer jusqu'à 15 000 m3 d'eau par puits, ce qui va nécessiter, par exemple, dans le Sud-Ouest saharien, un très grand nombre de camions-citernes. Pour éviter la pollution des nappes phréatiques, il faudra munir chaque appareil de forage d'une installation de traitement du fluide de forage.
Un forage à 3000 m pourra coûter jusqu'à 20 millions de dollars. L'investissement requis pour l'exploitation du gaz de schiste, tel qu'avancé par la société Alnaft, et rapporté par la presse, s'élèverait à 300 milliards de dollars dans les dix prochaines années. L'option de l'énergie solaire est, dans ces conditions, bien plus attractive.
Elle figure parmi l'une des recommandations de la conférence du 22 février sur la transition énergétique organisée par l'Association des ingénieurs de l'IAP et par le club Energy, qui préconise également de maintenir un intérêt soutenu et une veille technologique pour le gaz de schiste, en attendant que ses conditions technoéconomiques d'exploitation en augmentent l'attractivité et la rentabilité.
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