Le poète Mohand Akli Amrouche, dit Mohand Akli Ath Amara, âgé de 65 ans, nous a quittés, dimanche dernier. Le décès de l'auteur de Achou gueran aqchich dh adarwich, survenu le 27 avril 2014, a jeté dans la consternation totale tous ses amis. "Notre frère et ami Mohand Akli, était une personne exceptionnelle. Il n'avait pas d'ennemi, il était juste, toujours là pour amener la paix, réconcilier, c'était un vrai sage, aimé de tous", nous a déclaré un de ses amis. Mohand Akli a tiré sa révérence tout en finesse. Il fut un poète engagé mais aussi celui des pauvres et des opprimés. Dans son domicile, au village de Wizgan, on découvrit un décor sobre : une petite table, un cahier d'écolier, quelques feuilles éparses, un stylo et deux bobines d'enregistrement de ses poésies. L'auteur de Anefthagh Anechnou, Thayri n tmazight, Nek dh amazigh, Achou gueran aqchich dh adarwich, etc. est un fabricant de paroles et de ritournelles de poésie qu'il travaille méticuleusement. C'est en 1990 que Mohand Akli a produit sa première cassette comprenant trois chansons et six poèmes. Après avoir chanté thayri, il emprunte le chemin de la chanson engagée dans un environnement dur et répressif. Ses débuts, il les fit dans l'émission des chanteurs amateurs de Chérif Kheddam. L'émission était présentée par le défunt Mhenni Amroun (disparu, lui aussi, il y a 2 ans) et Achrouf Idir. En raison de l'engagement de ses chansons, il ne put aller très loin. Quatre seulement sur les six chansons qu'il avait enregistrées ont été acceptées. Deux d'entre elles passent régulièrement à la radio Chaîne II. Par ailleurs, en 2002, Mohand Akli a déposé auprès de la radio BRTV une bande comprenant 27 titres de chansons et de poésie qui passent régulièrement et qui sont très appréciés par les auditeurs de cette chaîne. Depuis plusieurs années maintenant, Mohand Akli a effectué un long recul du monde de la chanson. "Le monde, dit-il, est aujourd'hui dominé par l'argent et le profit." Il s'est éclipsé pour méditer ; il est resté attaché à la cause berbère qu'il défendait bec et ongles. Il a été enterré dimanche dernier, au cimetière du village de Bouzeguène, en présence d'une grande foule. C. N. O Nom Adresse email