Les participants à la conférence nationale pour la transition démocratique comptent, à terme, s'unir au sein d'une structure commune regroupant l'opposition. Ils ambitionnent de saisir, en effet, le rendez-vous de demain, pour lancer une plateforme commune définissant les revendications de l'opposition. Mais pas en rangs dispersés : ils veulent se constituer en un bloc réunissant les quatre groupes prenant part à la conférence nationale : le Front des forces socialistes(FFS) et ses alliés, le Pôle des forces du changement (Benflis, le Parti des centristes, UFDS, El-Fadjr el-Jadid, Mouvement des citoyens libres, El-Islah, le FAN...), la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (RCD, le MSP, Ennahda, Jil Djadid, le FJD de Djaballah et personnalités dont Ahmed Benbitour) ainsi que des anciens du Front islamique du salut (FIS) dissous. "Lors des consultations engagées autour de la conférence nationale, l'ensemble des participants a plaidé pour l'impératif de se constituer en un seul bloc uni de l'opposition au pouvoir", nous explique un chef de parti membre de la Coordination qui relèvera qu'"il n'y a pas un seul participant à la conférence qui n'a pas appelé à une telle alliance des forces de l'opposition". La raison ? "Pour aller discuter en position de force avec le pouvoir et constituer un véritable et valable interlocuteur, on est tous convaincus qu'il faut non seulement partir nombreux, mais surtout unis en un seul bloc de l'opposition et ne parler que d'une seule voix", note notre source ajoutant qu'il s'agit tout autant d'un moyen de battre en brèche les arguments du pouvoir selon lequel "il n'y a pas d'opposition, l'opposition est médiocre ou encore il n'y a pas d'alternative au système actuel". Aussi, les consultations menées par les animateurs de la CNLTD ont révélé une tendance lourde chez les acteurs de l'opposition nationale. "Nous convergeons tous sur le fait qu'aucun parti, à lui seul, ne peut provoquer le changement, sur l'évidence que le pouvoir a, de tout temps, divisé l'opposition et sur la manière de procéder au règlement de la crise algérienne", relève notre source précisant que ces consultations "ont révélé que tous les partis et les personnalités nationales sont dans le même état d'esprit de méfiance vis-à-vis du pouvoir". Concrètement parlant, le bloc de l'opposition qui naîtra à l'issue de la conférence nationale a, d'ores et déjà, défini sa feuille de route : élaborer une plateforme de revendications commune et appeler le pouvoir à un dialogue national autour de l'urgence d'une transition démocratique. Dans les faits, l'exigence majeure de ce bloc de l'opposition se décline à travers deux points majeurs : la tenue de véritables élections démocratiques et la mise en place d'"une Constituante". Laquelle consistera en une assemblée de représentants qui aura pour mission de rédiger une nouvelle Constitution. À propos des élections que revendiquera le bloc de l'opposition, il est exigé "des élections où le gouvernement ne sera pas l'arbitre". "C'est à une commission indépendante et pleinement souveraine de superviser l'élection", explique notre interlocuteur précisant que "nous voulons sortir de la culture du pouvoir où c'est lui qui est à la fois le joueur et l'arbitre dans toute consultation électorale". N. M. Nom Adresse email