Belayat ne déclare pas publiquement son soutien à Belkhadem, tandis que les partisans de l'actuel SG lui refusent la latitude de peser sur l'ordre du jour de la session. Une session ordinaire du comité central (CC) du Front de libération nationale (FLN) se tiendra le 24 juin prochain à Alger. À son ordre du jour figurent le bilan des six mois d'activités du parti, ses propositions concernant la prochaine révision constitutionnelle et l'installation de la commission de préparation du congrès de 2015. Cependant, cet ordre du jour, officiellement communiqué par la direction du parti, est remis en cause par Abderrahmane Belayat, se réclamant encore coordinateur du parti. En dépit des reproches qui lui sont faits de mener des activités et de faire des déclarations "en dehors des structures du parti" et d'être ainsi une des cibles de la commission de discipline présidée par Omar Ouzani, Belayat affirme prendre part aux travaux du CC. Son argument est que la commission de discipline n'a pas statué sur son cas, ni sur les sept autres militants du parti, initialement convoqués par cette structure installée en avril dernier. Contacté par nos soins, il relèvera que "la commission n'a examiné aucun dossier, n'a pas dépassé le stade de la procédure et son président a prétexté avoir un empêchement familial". Cette information est démentie par la direction du parti au motif que M. Ouzani "travaille de manière indépendante, sans aucune interférence, même pas celle du SG du parti. Et d'ici à demain, il y aura peut-être du nouveau par rapport à ses conclusions". Aussi, et même s'il dit ne pas avoir reçu d'invitation au CC du 24 juin, Belayat se prépare à y participer activement, déclarant vouloir imposer un seul point à son ordre du jour : l'élection du secrétaire général du FLN. En dépit de la confirmation de l'arrêté du Conseil d'Etat à la décision du tribunal administratif d'Alger autorisant la tenue de la session extraordinaire du comité central (CC) du 29 août 2013 ayant élu Saâdani à la tête du parti, Abderrahmane Belayat, continue à renier l'actuelle direction du FLN. "Il faut bien qu'on élise un SG du parti", lance-t-il. Et c'est Abdelaziz Belkhadem, l'actuel ministre d'Etat représentant personnel du président de la République qui veut se porter candidat dans cette perspective. Même s'il ne le déclare pas publiquement, Belkhadem "ne jure que par son retour à la tête du FLN", affirment certaines sources du parti, précisant qu'"il mène un intense travail de coulisses". Soutenu par un groupe de députés qu'il avait lui-même portés sur les listes électorales des législatives de 2012, ces derniers qui souhaitent son retour à la tête du FLN, le font pour se placer dans la perspective de futures échéances électorales, nous explique-t-on. Toutefois, Belayat refuse de déclarer son soutien à Saâdani ou à Belkhadem. "Compte tenu de ma fonction de coordinateur, je suis tenu de rester à équidistance entre les deux candidats", dit-il. "Foutaise", estiment des membres de l'actuelle direction du parti, réunis autour de Saâdani. À leurs yeux, il ne s'agit, ni plus ni moins, que "d'une guerre psychologique menée par les auteurs de ces déclarations dans le but de faire parler d'eux et de dire qu'ils existent encore", tout en estimant que "l'ordre du jour du CC ne se décide pas dans la rue, mais au sein des structures du parti". Concrètement parlant, Belayat, sans une convocation au CC, ne pourra pas accéder à la réunion et ses ambitions d'élire un nouveau SG s'arrêteront au seuil de l'enceinte devant abriter la rencontre. D'apparence complexe, la "crise" au FLN n'est pourtant qu'une simple équation : lutte de pouvoir entre deux hommes, Saâdani et Belkhadem qui s'accordent sur le soutien au président de la République, mais diffèrent par leur gestion du parti. N M Nom Adresse email