Les chaises ont volé dans la matinée d'hier au siège de la kasma 8 à Oran où devait se tenir une rencontre régionale portant sur l'unification des rangs du parti FLN et sur la discussion des préparatifs du 10e congrès de ce parti prévu en 2015. L'initiateur de cette conférence régionale, en l'occurrence Abdelkrim Abada, ancien chef de file du mouvement de redressement du Front de libération nationale et farouche opposant d'Abdelaziz Belkhadem était absent au moment des événements. Alors que les militants et cadres du FLN issus de 11 wilayas de l'Ouest attendaient l'arrivée d'Abdelkrim Abada, des agents de sécurité de la mouhafadha d'Oran ont fait irruption dans la salle de la kasma 8 située à proximité du quartier de Choupot. Surpris par cette intrusion, les participants ont commencé à quitter précipitamment les lieux de peur de recevoir une chaise sur la tête. Les agents de sécurité, sans crier gare, ont saisi et jeté les chaises sans pour autant respecter les invités ni la souveraineté de l'endroit où commence l'enseignement des doctrines d'un Etat de droit. Un de nos confrères a failli être blessé par une chaise lancée par un vigile. Les agents de sécurité ont, sans doute, outrepassé leurs prérogatives en demandant aux journalistes d'exhiber leurs ordres de mission sans ménagement. Des femmes présentes ont été sidérées par ces faits navrants qui n'honorent pas les idéaux du plus vieux parti algérien. "Nous agissons sur instruction de Mustapha Maâzouzi (intérimaire de Amar Saâdani, SG du FLN, et membre du bureau national chargé de l'organique, ndlr) où les réunions au sein des kasmas sont formellement interdites sans autorisation préalable dûment délivrée par la mouhafadha (...) car nous œuvrons dans le cadre de la transparence", a indiqué Belgharbi Réda, premier conseiller du mouhafedh d'Oran et membre de l'APW. Il aura fallu moins de dix minutes aux agents de sécurité pour vider les lieux et mettre tout le monde dehors. Prié de s'expliquer, notre interlocuteur affirme avoir "obéi aux ordres". Pour convaincre les journalistes, il exhibe un document signé par Mustapha Maâzouzi stipulant que "les rassemblements et autres réunions au sein des kasmas sont soumis à autorisation". Une copie du document en question n'a pas été remise aux journalistes malgré leur insistance. Dans le sillage de ces anicroches consécutives, les militants de la mouhafadha ont annoncé l'élection de sept nouveaux membres des kasmas 8 et 9. Les autres cadres et militants, venant des wilayas de l'Ouest, essaient de comprendre. "Nous sommes déçus par la tournure que prennent les choses, nous qui pensions faire désormais partie du courant de Amar Saâdani", soulignent les anciens redresseurs du FLN. En tout état de cause, les policiers de la 6e sûreté urbaine se sont rendus sur les lieux à l'effet de tenter de débrouiller cet écheveau. K. R-I. Nom Adresse email
