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Publié dans Liberté le 07 - 09 - 2004

À la lecture des journaux de ce matin (30 août 2004), je me suis retrouvé en face d'une drôle de sensation : mélange de déception et, paradoxalement, de fierté.
Déception liée aux résultats obtenus par nos représentants à Athènes et fierté par l'amour que portent les Algériens à leur pays (le “nif” a été touché). Depuis que j'ai quitté la présidence de la Fédération de basket-ball, je me suis imposé le silence, mais aujourd'hui, je me sens un devoir d'essayer d'enclencher un débat concernant le sport algérien en général qui puisse être le plus objectif possible concernant les causes de l'échec et les voies qui puissent nous permettre de redorer le blason du sport national toutes disciplines confondues.
Il n'y a donc pas lieu de blâmer les athlètes ou leurs entraîneurs et leur reprocher quoi que ce soit car nul ne peut douter qu'ils ont donné tout ce qu'ils pouvaient afin de hisser haut les couleurs nationales.
À mon humble avis, les résultats obtenus par nos différentes sélections nationales dans toutes les compétitions internationales ne sont que le résultat d'une mauvaise organisation du sport en Algérie, tant du point de vue structurel qu'organisationnel.
Du point de vue organisationnel, nous sommes l'un des rares pays où un même ministère gère la jeunesse et les sports, sans parler de :
- I'instabilité chronique touchant ce ministère (sept ministres en deux ans, dont certains n'ont même pas bouclé un trimestre),
- quelques-uns n'ayant jamais pratiqué à un haut niveau alors que chez nos voisins français, par exemple, au cours des trois derniers cycles olympiques, trois secrétaires d'Etat au sport étaient des médaillés olympiques : Roger Bambuck, Guy Drut, et actuellement Jean-François Lammour.
Comment voulez-vous produire des athlètes de haut niveau lorsque vous ne possédez même pas un centre de préparation des équipes nationales possédant toutes les commodités pour une préparation scientifique poussant nos équipes nationales à faire leurs regroupements dans les meilleurs des cas dans des hôtels, voire dans des dortoirs, très souvent à crédit car les subventions ne sont pas arrivées alors que la saison sportive est déjà largement entamée ? De plus l'Etat vous reprend une partie de cette subvention par le truchement de la TVA.
Nous avons vu pour notre part disparaître le Cnen, les Groupes Laïques, Séraïdi, I'Algeria Sport et bien d'autres structures qui servaient de lieu de regroupement, de formation et de perfectionnement des équipes nationales ; le Centre national de médecine sportive réduit presque à néant.
Des complexes sportifs ont disparu : (Ferhani, El-Kettani), d'autres abandonnés ou détournés de leur vocation (stade Mohamed-Taleb, complexe des Cheminots, complexe de la Shell au Carroubier, saIle de la mairie d'Alger, et bien d'autres).
Comment voulez-vous susciter des vocations lorsque la pratique de l'éducation physique et du sport n'existe presque plus à l'école (alors qu'elle était de cinq heures par semaine au Iycée avec épreuve obligatoire au brevet et au baccalauréat) et à l'université ?
Le lycée El-Idrissi, fief du handball, les Iycées Okba, Amara-Rachid et Mobarek-El-Mili, fiefs du basket-ball, les lycées Emir-Abdelkader et El-Mokrani pour le football, etc.
Dans presque toutes les grandes nations sportives, l'athlète d'élite vient du secteur scolaire et universitaire.
Une fois la graine de champion détectée, elle est placée dans un centre de formation permanente avec aménagement des programmes et des horaires d'étude (France, USA entre autres).
Je pense qu'au lieu de se lancer dans des programmes de construction de grands ensembles sportifs, il conviendrait d'investir dans des centres de formation d'athlètes de haut niveau avec des structures plus petites mais répondant aux normes de pratique de la discipline avec toutes les commodités : terrain gazonné pour le football, petites salles avec parquet pour les sports collectifs, des pistes pour l'athlétisme, de petits dojos pour les sports de combat et pour la gymnastique, etc. Il faudrait aussi réhabiliter et rentabiliser les structures existantes.
Comment voulez-vous avoir des résultats quand des équipes de l'élite se partagent un terrain d'entraînement ?
Par ailleurs, il est faux de dire que nous n'avons pas de cadres sportifs capables de former nos propres athlètes et qu'il faille faire appel à des entraîneurs étrangers qui nous coûtent très cher, alors que nos cadres sont marginalisés sans aucun statut.
Pratiquement toutes les équipes nationales des pays qui dominent le sport mondial sont prises en charge par des entraîneurs locaux alors que les nôtres s'exilent dans d'autres pays (cas du handbaIl, du football, de l'athlétisme, etc.)
Combien d'athlètes algériens de haut niveau ont été récupérés pour l'encadrement et la formation ?
Du point de vue structurel, sans m'étendre sur ce point aujourd'hui, je pense, entre autres, qu'il y a lieu de :
- revoir le mode d'élection des instances dirigeantes du sport, que ce soit au niveau national qu'au niveau des structures décentralisées (ligues) et des associations en définissant le profil des postulants,
- mettre fin à ce pseudo-professionnalisme qui touche toutes les disciplines sportives en mettant en place un cahier des charges pour les prétendants aux différents championnats dits “d'élite”,
- en organisant la prospection des jeunes talents et leur prise en charge,
- en créant une direction des équipes nationales chargée de la prise en charge totale de l'élite, libérant ainsi les fédérations de cette immense charge et lui permettant ainsi de s'occuper du développement de la discipline,
- en rétablissant la passerelle qui doit exister entre sport de masse, sport scolaire et universitaire avec le sport d'élite. (Sakina Boutemine, Abderahmane Morsli, Boualem Rahoui ne mènent-ils pas du cross des APC ou du parti ?)
Si l'on veut que le drapeau algérien flotte à l'étranger, que Qassamen retentisse dans les grands rendez-vous mondiaux, il faudrait une mobilisation de l'état avec ses moyens et son autorité car les solutions existent.
Si la pratique du sport est considérée comme une activité ayant pour but de préserver et améliorer la santé du citoyen, ce qui est, comme l'enseignement, la médecine, l'habitat consacré par la Constitution, elle doit bénéficier d'un soutien sans limites de l'état. Il s'agit d'un problème de volonté politique.
Mais lorsque l'on compare le budget qui est alloué à la jeunesse et aux sports à celui d'autres ministères de moindre importance, on comprend aisément l'état lamentable dans lequel se trouve le sport algérien.
Un débat serein, objectif, analysant les causes, proposant des solutions et les moyens à mettre en œuvre doit être ouvert afin que le sentiment de déception fasse place à la fierté.
Cette modeste contribution n'avait pas pour but de donner ici la solution miracle mais plutôt d'attirer l'attention des plus hautes autorités de l'état sur l'état lamentable dans lequel se morfond le sport algérien malgré la bonne volonté de beaucoup de ses acteurs de mettre fin à l'improvisation et aussi de susciter un débat sur la pratique de l'éducation physique et sportive dans notre pays.
(*) Ancien international de basket-ball et ancien président de la Fédération de basket-ball


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