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"La guerre de Libération n'avait pas un caractère racial"
Témoignage de William Sportisse, un juif anticolonialiste
Publié dans Liberté le 01 - 11 - 2014

Un pan de notre histoire contemporaine est relaté dans le livre de William Sportisse intitulé "Le camp des oliviers. Parcours d'un communiste algérien" et sorti, il y a deux ans, aux Presses universitaires de Rennes (France). L'ouvrage apporte le témoignage d'un militant anticolonialiste algérien, membre d'une famille "profondément juive et maghrébine" qui se distingue des autres juifs d'Algérie, "largement engagés dans un processus dit de "francisation". Notons que le livre sur l'enfant de Constantine est un ensemble d'entretiens menés par un doctorant en histoire contemporaine à l'université Rennes 2, en l'occurrence Pierre-Jean Le Foll-Luciani. Ce dernier est d'ailleurs l'auteur d'une thèse sur les Algériens, militants anticolonialistes juifs, de l'entre-deux-guerres aux premières années de l'indépendance de l'Algérie. Dans l'introduction, Dr Foll-Luciani concède que le projet du livre est né de recherches sur la petite minorité de juifs algériens ayant participé à la lutte d'indépendance en Algérie. Il y précise en outre que le témoignage de William Sportisse est complété en particulier par "un travail historiographique et d'archives" et le dépouillement des journaux algériens. Plus important, l'historien relève que le parcours de Sportisse prouve que "l'identification à une patrie algérienne" ainsi que "la radicalité anticolonialiste" et le "choix assumé de la violence politique" ne sont pas "l'apanage des seuls membres du PPA-MTLD, puis du FLN, ni même des seuls Algériens colonisés."
La définition de la nation algérienne : une question en suspens ?
William Sportisse est né en décembre 1923 à Constantine. Il parle couramment l'arabe, sa langue maternelle, et est le dernier enfant d'une famille nombreuse (de 6 enfants). Dans les années 40, au lendemain de l'armistice entre l'Allemagne et la France, il adhère au PCA. Soit bien après ses deux frères aînés : Lucien, tué par la Gestapo française, et Bernard, emprisonné sous Vichy et expulsé d'Algérie pendant la Révolution. Durant toute la période de la guerre de Libération, William Sportisse dirige un noyau communiste clandestin de Constantine, coordonnant les réseaux de propagande et de soutien au FLN-ALN. Au lendemain de l'indépendance, il obtient la nationalité algérienne. Après quelques difficultés. Dans son livre, il aborde, avec du recul, beaucoup de questions qui nous interpellent aujourd'hui, celle de la participation des Européens et des Juifs à la Révolution algérienne comprise. Selon lui, l'engagement de ces derniers a été "un facteur important", qui a montré que la guerre de Libération "n'avait pas un caractère racial" et confirmé que les "Algériens", autochtones et d'origine européenne ou de confession juive, luttaient pour "libérer leur pays du joug colonial". Pourtant, il rappelle qu'au lendemain de l'indépendance, la loi sur le code de la nationalité algérienne a suscité mécontentement, colère et interrogations chez la plupart des Algériens d'origine européenne et juive qui avaient participé au combat libérateur. D'aucuns ont ressenti cette loi comme "un manque de confiance à leur égard", d'autres y ont vu, notamment dans son article 8, "un doute envers leur attachement à la patrie algérienne, puisqu'ils étaient considérés comme des étrangers devant être naturalisés". Pour William Sportisse, ces dispositions s'expliquent par des "étroitesses", mais également par des "raisons directement politiques", enfermées dans des logiques limitées, puisque la nationalité algérienne n'a pas été accordée automatiquement à tous, parfois difficilement, ciblant en particulier les communistes. Concernant la question de la nationalité, Sportisse critique la position des communistes algériens : "Avec le recul, j'estime que nous avons été un peu timorés dans cette affaire, et que notre position a été une erreur : ces problèmes avaient une importance que nous n'aurions pas dû sous-estimer, car ils renvoient globalement à la question de la définition de la nation algérienne, qui se pose toujours aussi vivement aujourd'hui." Une question qui, plus de 50 ans après l'indépendance, continue de tarauder les esprits.


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