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L'union sacrée face à la crise qui menace le pays !
Chute du prix du baril et incertitudes politiques
Publié dans Liberté le 03 - 01 - 2015

La chute du pétrole, faut-il s'en inquiéter ? Oui, disent ceux qui pensent que l'Etat vit au-dessus de ses moyens et que cela ne peut plus continuer ainsi. Selon eux, l'Etat dépense trop pour une politique qui n'est pas efficace.
Il est plus que temps de cadrer les dépenses de ce "mastodonte" qui nous coûte cher. Ces phrases, le personnel politique de l'opposition ne cesse de les répéter. Elles sont reprises, en chœur, par une bonne partie des éditorialistes de la presse, notamment privée, qui n'hésitent, jamais, à rappeler qu'"il est urgent de réduire les dépenses du pays, crise du pétrole oblige".
Dans le camp du pouvoir, on soutient, bien évidemment, le contraire en affirmant qu'"il faut être, vraiment, de mauvaise foi pour ne pas reconnaître les énormes efforts déployés par l'Etat pour doter le pays en infrastructures de base, barrages hydrauliques, voies ferrées, routes, métro-tramway, logements,etc".
On ajoute, aussi, que même les adversaires les plus acharnés du président de la République ne peuvent nier sa décision historique du remboursement anticipé de la dette extérieure en 2006, contre l'avis quasi général des experts, dont quelques-uns se succèdent, aujourd'hui, sur les plateaux des télévisions privées pour "tourner en rond" autour du baril ; personne, non plus, ne peut lui contester d'avoir constitué un matelas de devises, plus que confortable, pour les mauvais jours qui s'annoncent".
C'est ce qui permet, peut-être, à tous les ministres d'affirmer que tous les investissements publics futurs ou en cours, seront maintenus ; il en est de même des subventions de produits de première nécessité qui ne subiront aucune révision, tout comme l'abrogation de l'article 87 bis qui ne sera pas remise en cause. Dans l'opposition, on persiste à dire que "l'Etat, ce grand dépensier, vit au-dessus de ses moyens ; nous fabriquons, aujourd'hui, les freins à la croissance de demain, en ne comptant que sur le pétrole". Le discours des pouvoirs publics, renouvelé à chaque fois, faisant part de la volonté de diversifier l'économie nationale pour échapper à la dépendance éternelle aux hydrocarbures a été battu en brèche, la réalité nous a rattrapé : le baril a perdu 50% de sa valeur. Et par ricochet, les réserves de devise du pays sont passées de 194 milliards $ à la même période de référence de 2013, à 193,26 milliards $ à fin juin dernier. Il s'agit d'une baisse légère, certes, mais c'est un fait rare qui n'est pas arrivé depuis des années. Les plus raisonnables parmi les experts, prédisent au pays exportateur de pétrole que nous sommes, des années insupportables. Il en serait de même concernant beaucoup de pays producteurs qui ont besoin d'un cours de l'or noir élevé, pour financer leurs dépenses, a affirmé l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) dans son dernier rapport. Notre pays, selon les mêmes experts, a besoin d'un baril de plus de 100 dollars pour maintenir ses équilibres budgétaires et préserver sa position financière extérieure, sérieusement fragilisée par la diminution des rentrées du pétrole et du gaz, lequel gaz est indexé au pétrole et à sa chute. Pour sortir de cette situation, Karim Younès, l'ancien président de l'APN estime qu'"il est urgent de battre le rappel de toutes les intelligences pour dessiner la voie de l'Algérie du siècle en cours, et dresser l'inventaire des nouveaux défis. Il évoque, entre autres, les 40 000 cadres supérieurs exilés au Canada dans les années 1990 et tous ceux, partis bien avant la décennie rouge, fuyant la vindicte des cancres, dit-il, accrochés aux postes de responsabilité".
Il est grand temps, s'il n'est pas encore trop tard, d'activer le chantier d'une nouvelle perspective, de redéfinir une stratégie de développement du pays, de le projeter dans le monde pour y tisser des relations internationales, y faire reconnaître nos atouts potentiels, assumer notre part dans la coopération et le partenariat avec les pays de l'Afrique, a-t-il ajouté. Moins optimiste, Abderrahmane Hadj Nacer, ancien gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, prédit : Si les pouvoirs publics ne changent pas de vision, l'Algérie ne pourra pas éviter le rééchelonnement, tout en mettant en exergue que le FMI n'est pas, comme on le croit, une institution financière mais plutôt un instrument de domination. Le FMI sert, selon lui, aux Etats-Unis à contrôler l'économie mondiale et soumettre les pays à sa volonté. Mis à part le peuple qui, à la lecture notamment des journaux, s'inquiète, précocement, de la chute du prix du pétrole, la sphère dirigeante manifeste une espèce d'indifférence, singulièrement, effrayante ; des déclarations contradictoires émaillent la scène médiatique, des propos scindés entre ceux qui affichent un optimisme factice, en dépit de cette menace économique qui est à nos portes, et ceux qui exposent un pessimisme, réellement, tangible.
Deux exemples pour illustrer ce propos :
D'abord, le ministre du Commerce, qui soutient, mordicus, que "l'Algérie n'est pas en crise et qu'il ne faut pas croire ce qui est rapporté, quotidiennement, par la presse nationale !"
Ensuite, les déclarations, plus que prudentes, de Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque centrale d'Algérie, affirmant devant les députés le 15 décembre dernier, "si l'Algérie a su, jusque-là, faire face au choc induit par la baisse du prix du pétrole, il n'en demeure pas moins que les équilibres financiers du pays pourraient être affectés si les cours du pétrole se maintiennent au même niveau". Au jour d'aujourd'hui, et après avoir perdu près de 50%, les prix du pétrole rebondissent, lit-on dans certains quotidiens, qui titrent : "La fin du cauchemar, un début d'éclaircie pour l'Algérie ?"
Les prix du pétrole qui ont atteint à la mi-décembre leur niveau le plus bas en 5 ans, poursuivront-ils leur baisse en 2015 ?
Les experts, ainsi interpellés, se contentent d'une analyse a minima : "Les prix du pétrole ont continué de trouver du soutien, cependant, au vu de la baisse soutenue depuis leurs plus hauts niveaux depuis la mi-juin, il reste à voir si ce sursaut n'est pas, juste, un rebond technique à l'approche des fêtes de fin d'année." Mais, selon une enquête de l'Agence Reuters, menée auprès de 30 économistes, publiée ce lundi 22 décembre, les cours du baril de Brent devraient remonter l'an prochain à 74,30$ et à 80,30$ en 2016. En fin de compte, tous ces débats, donnent le tournis au citoyen lambda, qui pense que "l'Etat ne dépense pas trop, au regard de tout ce qu'il a réalisé jusque-là, mais qu'il se fait voler !" ; il s'attend, néanmoins, à des perspectives difficiles, d'autant plus qu'il se perd en conjonctures, malgré les sorties optimistes des ministres les plus en vue du gouvernement, et en l'absence d'une communication officielle du Premier ministre sur le sujet. L'heure est grave, disent les plus pessimistes d'entre nous, mais c'est à l'Etat qu'il revient de prendre les mesures qui s'imposent et à Abdelmalek Sellal de parler et d'affranchir la population sur ce qui l'attend.
Il doit le faire, à la télévision nationale, pour rassurer les uns et les autres et leur dire, par exemple, qu'il est temps pour le pays "d'aller vers une économie de production, casser la dynamique routière, c'est-à-dire libérer l'investissement et l'initiative de création d'entreprises et stopper, aussi, la tendance à ‘l'informelisation' de notre économie". À ce propos, il est intéressant de noter la remarquable sortie du ministre chargé de relations avec le Parlement qui a plaidé, dernièrement, pour l'élargissement de l'assiette fiscale, en encadrant le secteur de l'informel.
Le préjudice causé par l'informel a été chiffré, selon lui, à 6000 milliards de dinars !
C'est une des solutions admises, à même de faire face à la réduction des recettes suite à la chute du baril de pétrole. Ne pas collecter cet impôt, c'est rééditer l'exemple de la Grèce qui a payé cher son "laisser aller" en la matière.
La Turquie, contrairement à la Grèce, a réussi à s'extirper du poids du circuit de l'informel grâce à des mécanismes proactifs de recouvrement de l'impôt, des réformes macroéconomiques, notamment concernant les entreprises. Des politiques à prendre en modèles, selon certains !
Un autre expert, Abdelmalek Lamiri, pense que "les pouvoirs publics peuvent, d'ores et déjà, s'attaquer à cette menace qui ne dit pas son nom, à savoir les importations ; on ne peut pas continuer, dit-il, à subventionner les importations de costumes Pierre Cardin ou les Kiwis !" L'expert estime, par ailleurs, que les mesures prises par le gouvernement jusque-là sont isolées en ce sens qu'elles touchent, différemment les secteurs, alors que la solution passe par des décisions globales ; on ne peut pas, par exemple, développer l'agriculture si les autres départements ne suivent pas ! Ce qui nous amène à penser qu'il est plus que temps de revoir la composante de l'équipe ministérielle dont certains membres, pour faire dans le politiquement correct, n'arrivent pas à suivre la cadence et qu'il est temps pour eux de passer le témoin à ceux qui ont le potentiel pour relever les défis à venir comme Rachid Sekkak, ce financier spécialiste des banques dont les avis font autorité par-delà nos frontières, Amine Zaoui, homme passionné de culture et auteur, par ailleurs, de nombreux ouvrages, Abdelkader Ouali, le plus à même de redresser la situation des collectivités Locales, réhabiliter l'administration territoriale, impulser le développement et mettre en œuvre le découpage territorial imposé par la conjoncture, ou encore, Mohamed Laïchoubi, pour "lancer" le ministère de la Ville, qui n'est pas sorti des cartons, nonobstant la bonne volonté d'Abdelmadjid Tebboune qui, faut-il le rappeler, est en train d'accomplir des miracles dans son secteur. Et tant d'autres cadres de valeur qui, aujourd'hui, sont prêts à apporter leur contribution au pays, à "mouiller le maillot" et à mettre au service de l'Etat leur expertise dans le domaine de l'agriculture, par exemple, pour ce qui concerne Cherif Ould El Hocine !
Parenthèse fermée, et au moment même où le président de la République réunissait en Conseil ministériel restreint, le premier ministre, le vice ministre de la défense, son directeur de cabinet, les ministres des Finances, l'Energie, l'Industrie, le Commerce, l'Agriculture, le gouverneur de la BCA et le PDG de Sonatrach pour arrêter les mesures conséquemment à la chute du pétrole, la seule question qui vaille est de savoir où est-ce qu'on a besoin de mettre le peu d'argent que nous engrangeons, encore, grâce au pétrole ? Pour le gouvernement actuel ou celui à venir le défi est réel, d'autant plus que les décisions utiles, on vient de l'apprendre, ont été prises par le président Abdelaziz Bouteflika :
* le programme quinquennal 2015-2019 sera mené jusqu'à son terme ;
* les subventions et les transferts sociaux à destination des couches défavorisées sont maintenus.
En attendant, ce qui est attendu du gouvernement actuel, ou celui à venir, c'est la réduction du train de vie de l'Etat et en la matière, il y a à faire.
En effet, il n'est pas rare, aujourd'hui, de voir le directeur central d'un ministère ou d'une entreprise publique, disposer de 5 ou 6 véhicules de service, avec leur dotation en carburant, pour son usage personnel et celui de sa famille.
Il y a aussi, tous ces bâtiments et cette foultitude d'annexes dont l'entretient coûte "les yeux de la tête", pour des objectifs insignifiants. Pourquoi ne pas s'en délester et partant, soulager le budget de fonctionnement de l'Etat ? Ailleurs, en situation de crise, on a vendu les "bijoux de famille", voire même des casernes. On n'en est pas là, mais il n'y a pas de petites économies et il faut débusquer toutes les niches fiscales possibles, qui sont autant de recettes pour le Trésor public.
Il est vrai qu'Abdelmalek Sellal n'a pas attendu les instructions pour anticiper quelques actions dans ce sens à croire le quotidien arabophone El Khabar qui parle d'une directive que le Premier ministre a envoyé aux membres du gouvernement leur demandant de réduire au maximum leur train de vie, de s'abstenir de créer toute nouvelle Epic, de baisser la cadence des journées d'étude, séminaires et autres manifestations budgétivores. En définitive, et avec l'intervention du président de la République, la chute du prix du pétrole n'est plus une vue de l'esprit, mais une réalité désormais présente et pressante. La crise qui s'ensuit affole médias et experts de tous bords. Tout le monde s'accorde à le dire, l'heure est grave. Déflation, récession, chômage accru et nouvelle tempête financière sur l'Algérie ne sont pas des menaces en l'air. Le pays, en ces moments difficiles, a besoin de toutes ses énergies y compris celles de l'opposition qui peuvent, nous dirons même plus, qui doivent intégrer le prochain gouvernement. Personne, d'ailleurs, n'imagine un grand gouvernement où tout le monde se tiendrait, tendrement, la main pour le plus grand bonheur possible. Ce serait ridicule et même malsain, car la démocratie, c'est aussi la bagarre et l'alternance. Dans l'urgence d'aujourd'hui, on pourrait admettre qu'il existe des choses plus urgentes et plus importantes que celles consistant à exiger, de manière aussi redondante que lassante, une période de "transition" ou des élections présidentielles "anticipées" !
Alors, peut-on, de là où nous sommes, espérer de ceux qui prétendent n'avoir d'autre sacerdoce que l'Algérie, ou ceux parmi les experts, les chefs des partis politiques et autres personnalités nationales, un sursaut comme celui consistant à "décréter" une petite pause dans leur chers pugilats, afin de permettre au pays de s'en sortir et aux, justes, réformes d'aboutir ?
Et passé le plus dur, le jeu de massacre pourra recommencer, gaiement !
Bien entendu, ce n'est pas facile, car cela revient, pour chaque camp, à brutaliser son aile la plus conservatrice. "Gouverner, c'est tendre jusqu'à casser tous les ressorts du pouvoir", disait Clémenceau, figure française de l'Union sacrée pendant la grande guerre, mais qui n'a jamais cessé de boxer, férocement, ses adversaires politiques. Un bel exemple à suivre, assurément !
Cherif Ali
Cadre supérieur en retraite


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