Les plus grands noms de la musique classique étaient de la partie, et les partitions et morceaux célèbres exécutés, à l'exemple du Lac des cygnes de Tchaïkovski ou encore Divertimento en ré majeur de Mozart, "Concerto grosso" de Vivaldi. Les Journées nationales de la musique classique universelle, que la capitale des Aurès a pris l'habitude d'abriter et d'organiser, se sont déroulées comme nous l'avaient promis les organisateurs, dans les meilleures conditions, et ce, du 12 au 16 mai (hier). Un lever et un tomber de rideau qui ont connu peut-être quelques fausses notes (c'est le cas de le dire) – erreur de jeunesse disent les uns, c'est le métier qui rentre, disent les autres – mais d'une manière générale, à chaque édition, aussi bien les néophytes que les spécialistes remarquent, avec une certaine admiration, que la perfection et la maîtrise s'installent doucement mais sûrement. Il y a à peine quelques années, les jeunes étudiants musiciens supportaient à peine la pression de la scène et du public, les voilà aujourd'hui faire des prestations dignes des grands musiciens, à l'exemple des musiciens de l'institut d'Oran qui ont choisi les cuivres pour une démonstration de force, ou encore la jeune pianiste Mallem, le jeune violoniste Tkouti de l'institut de Batna, les musiciens de Laghouat et de Biskra ont montré une grande maîtrise du jeu digne des professionnels. Il était agréable, mieux encore productif et constructif de voir pendant une petite semaine se produire plus de 160 musiciens venus des quatre coins du pays, c'est-à-dire des différents instituts de musique et leurs annexes – créés par décret le 12 mai 1992, date choisie pour l'ouverture de cette 3e édition. Un étudiant de Laghouat accordant son violon avec une collègue de Annnaba, un autre de Sidi Bel-Abbès répète en solo sur un hautbois, le tout sous l'œil – ou les yeux – bienveillant mais attentif des deux maestros de cette 3e édition, en l'occurrence El-Hanafi et Saouli qui, aussi bien sur scène qu'en répétition, étaient justes mais sévères, disent les étudiants, un peu amusés. Musique classique universelle certes, puisque les plus grands noms étaient de la partie, et les partitions et morceaux célèbres exécutés, à l'exemple du Lac des cygnes de Tchaïkovski ou encore Divertimento en ré majeur de Mozart, Concerto grosso de Vivaldi, Dance hongroise N°5 de Brahms et bien d'autres partitions et musiques de chambre des grands noms de la musique classique universelle. Mais durant ce rendez-vous, une agréable surprise était réservée au public, et comme d'un commun accord, les différents instituts et annexes ont pris le soin certes de jouer de l'universel, mais aussi d'universaliser la musique du terroir, ce qui n'a pas déplu, bien au contraire. Du nay (flûte) dans l'orchestre de Laghouat ; les musiciens de l'institut d'Oran ont choisi les cuivres, instruments fétiches de la région ; l'institut hôte en l'occurrence celui de Batna fait mieux, puisque c'est une chanson (Jazaïri) interprétée en chaoui par le talentueux Hichem Boumaraf sous la direction du chef d'orchestre Saouli avec un orchestre de 100 éléments entre musiciens et chorale, et bien sûr, si la musique a gardé son âme chaouie, n'empêche qu'elle a été exécutée à l'universelle, une expérience à pérenniser. Les présents qui étaient fort nombreux – plus de 700 spectateurs dans la salle de spectacles de la maison de la culture de Batna lors de la soirée de la clôture – ont eu droit à une ballade algérienne entre malouf, haouzi, kabyle, chaoui, raï... C'est vrai que la musique universelle peut sortir et partir de la chaumière. Lors de leurs différentes interventions, lors des master class ou encore les conférences débats, les professeurs et les enseignants n'ont pas cessé de demander et d'exiger la prise en charge de la musique algérienne, qui est aussi contrastée qu'agréable à l'écoute. R. H.