Le 8 octobre 1996. Horreur sur la RN1. Pas moins de 40 citoyens, dont 7 agents de Sonatrach, ont été froidement assassinés par un groupe terroriste islamiste à Boutrekfine, lieudit distant de quelque 40 kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Laghouat. Ce jour-là, Boutrekfine a vécu l'un des plus grands carnages survenus durant la décennie noire. Dix-neuf ans après ce drame, les citoyens et les familles des victimes se posent encore des questions. Comment cette région, symbole d'une Algérie cosmopolite et tolérante, a-t-elle pu basculer dans l'horreur ? Comment des hommes ont-ils pu pousser leur haine au point d'assassiner sauvagement des gens qui ne sont là que pour travailler ou y résider ? La raison, la seule, c'est la folie islamiste intégriste. Le carnage a été perpétré le lendemain d'une "fetwa'' appelant à tuer tout citoyen qui refuse de participer à des opérations de sabotage économique. Par leurs crimes, les terroristes visaient à perturber le bon fonctionnement des installations industrielles du champ gazier de Hassi R'mel. Ne se contentant pas du bilan dramatique de la journée du 8 octobre 1996, les hordes terroristes ont assassiné, on s'en souvient, deux autres agents de Sonatrach à Kourdane, lieudit relevant de la daïra d'Aïn-Madhi, chef-lieu de daïra situé à 70 kilomètres au sud-ouest de Laghouat. Ce carnage continue de heurter les consciences. B. A.