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"La spirale baissière se poursuivra en 2016 "
Abdelwahid Henni, Consultant Oil&Gas, à "Liberté"
Publié dans Liberté le 09 - 12 - 2015

Dans cet entretien, le consultant spécialisé dans les questions sur les hydrocarbures estime que les cours du brut continueront à évoluer dans une spirale baissière.
Liberté : Comment voyez-vous l'évolution des prix du pétrole à court et moyen terme ?
Abdelwahid Henni : De manière générale, le modèle de formation des prix du pétrole repose sur trois types de variables : structurelles (offre et demande), semi-structurelles (capacités de production et de stockage) et conjoncturelles (géopolitique, marchés financiers). Le marché de l'or noir continue à être plombé par des fondamentaux baissiers et ni les rapports mensuels de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), du ministère américain de l'Energie (DoE), ni ceux de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) n'arrivent à faire remonter les cours du pétrole qui restent sans direction dans un marché totalement excédentaire. Actuellement, le marché mondial représente près de 94 millions de barils par jour (mbj), la production de l'Opep est de 31,9 mbj, sans la part de l'Indonésie qui vient de réintégrer l'organisation avec 850 000 barils/jour, celle des Etats-Unis, s'établit à 9,5 mbj et celle de la Russie à 10,7 mbj.
La stratégie observée chez les producteurs, ces derniers mois, a été d'augmenter la production pour contrebalancer les effets des bas prix des cours du pétrole.
La déprime du marché pétrolier s'explique aussi par le statu quo affiché ainsi que les divergences au sein même de l'Opep où aucune volonté de réduire l'excédent du brut n'est affichée : en effet, l'Iran, à la suite de l'accord sur le nucléaire conclu à la mi-juillet avec les grandes puissances, compte augmenter ses exportations de 500 000 bpj début 2016 et d'un million de bpj vers le mois de mars 2016, de même pour l'Irak, qui prévoit d'augmenter sa production de 1 mbj, l'Arabie Saoudite ne compte pas, à son tour, baisser sa production, de peur de perdre des parts de marché. Ainsi, tant qu'on constate une grosse augmentation des stocks et pas de baisse de la production, les cours du pétrole continueront à évoluer dans une spirale baissière.
À court terme, trois scénarios sont possibles :
-(1) si aucun consensus n'est trouvé pour réduire la production actuelle de l'Opep de 2 mbj, soit le retour au plafond officiel de 30 mbj, les prix du baril vont continuer à fluctuer aux alentours des 40-45$ le baril et pourrait même chuter davantage,
-(2) s'il y a une anticipation sur la reprise de la demande, les prix du baril vont se situer dans la fourchette 50-60$ ;
-(3) en cas de crise majeure dans le Moyen-Orient, occasionnant une dérégulation du marché, les prix du baril seront sûrement tirés vers la hausse (70-80$). Le retour de la croissance devrait porter la demande du pétrole à 99 mbj en 2020 et la production des schistes aux Etats-Unis qui est à son pic à l'heure actuelle commencera à décliner à cet horizon (selon l'Etat américain); ainsi, à moyen terme, les prix du baril se redresseront et seront nettement orientés vers la hausse (80-85$).
Pensez-vous que l'Opep soit dans la capacité d'influer sur les cours du brut à court et moyen terme ?
Une surabondance de l'offre (une demande nettement plus basse que l'offre) ; la force du dollar ; une stagnation de la demande européenne ; l'arrivée des schistes aux USA ; le retour du pétrole iranien et irakien ; la production importante et flexible des pays non OPEP qui sont capables de compenser la baisse de production de l'OPEP ; la part des énergies renouvelables qui ne cessent d'augmenter (240 milliards de dollars d'investissement en 2014) ; le ralentissement de la deuxième économie mondiale et premier importateur mondial, en l'occurrence la Chine qui est en train de passer d'un modèle de croissance tiré par l'industrie lourde et les exportations vers un modèle de croissance tiré par la consommation interne, notamment par les services et les hautes technologies, constituent, autant de facteurs externes qui sont en train de réduire davantage la marge de manœuvre de l'Opep, qui se rétrécit de plus en plus.
En clair, l'idée d'un cartel aura moins de sens avec cette multitude de facteurs car ne pouvant plus réguler le marché comme souhaité, ajoutez à cela, un contexte économique au niveau mondial non favorable qui complique davantage la donne. Un des fondements de base de l'Opep, c'est la sauvegarde des intérêts individuels et collectifs de ses membres, donc, il faut absolument qu'il y est un consensus au sein de l'Opep car à court/moyen terme, cela pourrait pousser le débat vers la question "rester, suspendre son adhésion ou quitter l'Opep ?'', surtout pour certains pays membres à l'image du Venezuela, de l'Iran, de l'Irak, du Nigeria ou de l'Algérie, d'autant plus qu'au sein de l'organisation, il n'y a plus de quotas mais des plafonds en matière de production.

La politique de l'Arabie Saoudite de défense de ses parts de marché peut-elle être infléchie par ses difficultés budgétaires à moyen terme ou une alliance entre les pays producteurs Opep et non Opep touchés par la détérioration de leurs revenus en vue de diminuer leur niveau d'extraction et partant de baisser les prix du pétrole ?
L'Arabie Saoudite veut absolument demeurer comme étant le producteur d'appoint (swing producer), à la hausse comme à la baisse, et ce, dans le but de continuer à peser fortement, du fait de sa capacité de production (actuellement, l'Etat saoudien produit 11,3 mbj) et du niveau de ses exportations (270 milliards de barils), et ce, en misant sur le déclin du nombre des puits et donc une chute de la production nord-américaine, qui selon eux, ramènera l'offre et la demande dans un meilleur rapport. Les recettes pétrolières de l'Arabie Saoudite représentent 80% des recettes budgétaires et 85% des recettes d'exportation, cette année, son déficit public devrait s'afficher à 15% du PIB contre 2,5% en 2014, ainsi, l'Etat saoudien compte lever entre 20 et 24 milliards de dollars via des emprunts à l'international, soit, sa première émission de dettes depuis 2007.
Les Saoudiens sont en train d'endiguer aussi le rythme des dépenses publiques, reste qu'à moyen terme, le pays estime pouvoir tenir cette tendance baissière pendant un certain temps car disposant encore de plus de 665 milliards de dollars de réserves de changes.
Les pays membres du CCG (Conseil de coopération du Golfe), regroupant l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes Unis, le Koweït, le Qatar, le Bahreïn et Oman et qui détiennent 30% des réserves de pétrole, ont fait savoir, à plusieurs reprises, qu'ils ne réduiront leur production que si les producteurs non Opep accepteraient de réduire leur production, notamment la Russie, qui a atteint un niveau record de production dernièrement. Ajoutez à cela l'Iran et l'Irak, qui ne veulent nullement se laisser guider par l'Arabie Saoudite au sein de l'Opep, ainsi, cela ne fait que renforcer l'idée que les pays membres du CCG ne veulent absolument pas renoncer à leurs parts de marché afin de non seulement maintenir une certaine pression sur les prix mais aussi s'assurer des parts de marché plus importantes une fois les prix revenus à la hausse.
K. R.


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