L'accident de samedi dernier, où une fillette de 8 ans a été fauchée par un camion au quartier de Ras Bouira, a suscité la colère des habitants et a relancé une vive polémique sur l'interdiction "effective" des poids lourds dans la ville de Bouira. "Où sont les pouvoirs publics ? Où est l'Etat ?" s'interrogeaient certains riverains encore sous le choc. D'autres évoquent sans détour le laxisme des autorités, qui permettent à certaines entreprises du BTPH de faire rouler leurs camions en plein centre-ville et durant les heures de grande affluence. "C'est les politiques du laxisme et de l'impunité qui ont conduit à ce drame !'' vociféra Hamid, un habitant de Ras Bouira. Il est vrai qu'en interdisant la circulation des poids lourds au sein du tissu urbain, les autorités locales croyaient que le problème allait être réglé. Dans les faits, c'est loin d'être le cas, et le drame de samedi le prouve entièrement, puisqu'avant d'instaurer ces nouvelles mesures, il fallait d'abord réaliser ou achever les projets censés désengorger le centre-ville. La ville de Bouira est un chantier à ciel ouvert et les camionneurs transportant du sable et autres matériaux de construction effectuent un ballet incessant, et dans certains cas, peuvent tuer des vies innocentes. La fillette de samedi vient s'ajouter à une bien trop longue liste des victimes de ces routiers de la mort. Ces camions, faut-il le souligner, entravent de manière considérable la circulation dans la ville de Bouira. Alors, à quand une interdiction définitive de ces engins de la mort ? R. B.