RESUME : Emmenée de toute urgence, après sa crise cardiaque, Fatima sera sauvée. Son état est stationnaire. Le médecin avertit sa famille que la moindre émotion peut lui être fatale. Ses enfants se demandent comment va la situation de Salim… Accompagnée de Nawel, elle se rend à la maison d'arrêt. Elle espère que sa visite lui fera plaisir et que Salim consentira à l'écouter. Farida aura le déception de sa vie, quand elle le verra. Son mari s'attendait à voir sa mère et non pas elle. Sans même lui dire bonjour et prendre de ses nouvelles, il l'interroge sèchement. - Comment es-tu venue ? Avec qui ? - Ta nièce Nawel, répond-elle. - Je t'interdis de la fréquenter. - Salim, sans elle, je n'aurais jamais pu venir jusqu'à toi, dit-elle. Nawel est une fille bien, je ne comprends pas pourquoi. - Ne la fréquente plus ! répète-t-il. Et puis, tu n'auras plus besoin d'elle. - Y a-t-il du nouveau ? demande-t-elle avec espoir. Tu vas être libéré ? - Non, je refuse seulement que tu viennes ici. Pourquoi maman n'est pas venue ? - Quand elle a appris qu'une femme est morte et que tu étais leur unique suspect, elle a failli mourir. - Où est-elle maintenant ? - Elle est encore à l'hôpital. elle va un peu mieux, dit Farida. Mais son état risque d'empirer à la moindre émotion. Peut-être qu'elle pourra supporter la joie, mais de la déception, j'en doute fort ? émet-elle. Son cœur risque de… - J'ai de la peine pour elle, l'interrompt Salim. Je sais où tu veux en venir. Tu voudrais que je dise la vérité ? - Il n'y a que la vérité qui peut te sortir de cette prison ! insiste Farida, et qui peut sauver ta mère. - Hélas, je ne peux rien dire, soupire Salim. Quelle que soit la conclusion de l'enquête, il n'y a aucune preuve de la disparition de la femme. À cet époque-là, j'étais encore en prison. Ils ne vont pas tarder à le trouver dans leurs fichiers… - Mais pourquoi ne l'as-tu pas dit à l'avocat ? lui reproche-t-elle. - Je leur ai dit que je n'y étais pour rien dans la disparition de cette femme, mais ils ne voulaient pas me croire. Mais ils finiront par le savoir et ils n'auront plus rien contre moi. dans l'affaire du meurtre. Tu peux rentrer et dire à maman qu'elle ne se fasse plus de soucis. Qu'elle m'attende, je rentrerais un jour. Ne reviens plus. Et ne sors plus avec Nawel. Farida rentre plus déçue qu'à son arrivée. Nawel se rend bien compte que la visite s'est mal passée. Elle croit que son oncle ne veut toujours pas témoigner. - Pourquoi tient-il tant à garder le silence ? Il y a eu mort de femme et il se comporte comme si cela n'était pas grave. Comme s'il ne risquait pas d'être condamné à la prison à vie ! - Il était encore détenu lorsque la femme a disparu. Il sera jugé pour possession de drogue et vol de voiture, dit Farida. Il passera quelque temps en prison. Mais elle ne se fait pas d'illusions quant à Salim. Elle sent que sa belle-mère n'aura pas la force d'attendre aussi longtemps. Elles ne rentreront pas à la maison et se rendront directement à l'hôpital. Fatima sourit en les voyant entrer dans sa chambre. Nawel et Farida sont surprises de trouver toute la famille. Leur air triste ne leur échappe pas. Farida s'inquiète. Elle voudrait lui parler tout de suite, mais son beau-frère Mohamed la retient par le bras. Il lui murmure. - Elle vient de nous faire une crise.Ne lui dis rien qui puisse la décevoir, la prie-t-il. Laissons-la mourir le cœur tranquille. Farida s'approche de sa belle-mère et lui confie la nouvelle, la plus importante. - Salim n'y est pour rien dans la mort de la jeune femme, lui apprend-elle. Il était encore en prison quand c'est arrivé. Fatima a un nouveau sourire, mais il sera figera. Elle attendait visiblement d'être rassurée du sort de son fils, pour rendre son dernier souffle. La mort aura abrégé ses souffrances. Son cœur n'a pas pu résister à la douleur. Il n'avait plus la force nécessaire pour attendre sa sortie de prison. Depuis trop longtemps, Fatima n'avait connu que la souffrance. Trop de fois, la vie lui a imposé ses choix. À chaque fois, elle en est sortie affaiblie, comme déchirée. Mais cette fois, elle l'a emportée. (À suivre) A. K. [email protected]
