Des sources indiquent que seule la retraite proportionnelle sera modifiée ou supprimée, mais pas la retraite sans condition d'âge (32 ans) qui serait, elle, maintenue, comme exigé par l'ensemble des syndicats qui ont menacé de durcir leur mouvement au cas où le gouvernement viendrait à maintenir tel quel son projet. Le gouvernement aurait, semble-t-il, décidé de mettre de l'eau dans son vin sur la question du projet de loi sur la retraite que le Parlement doit adopter aujourd'hui. Selon une source parlementaire, la décision a été prise en haut lieu. L'on indique également, de même source, que le Premier ministre, M. Sellal, et le président de l'APN, M. Ould Khelifa, auraient été instruits, avant-hier, de trouver la formule à même de calmer les ardeurs des syndicats autonomes ainsi que la base de l'UGTA et de nombreux partis politiques qui ont décrié le projet. Selon nos sources, le nouveau projet dont les ultimes amendements sont actuellement sur le bureau de Larbi Ould Khelifa sera certainement retouché. D'autres sources indiquent que seule la retraite proportionnelle sera modifiée ou supprimée, mais pas la retraite sans condition d'âge (32 ans) qui, elle, sera maintenue comme cela a été exigé par l'ensemble des syndicats qui ont menacé de durcir leur mouvement au cas où le gouvernement viendrait à maintenir intact son projet. Cette décision, si elle est confirmée, et qui intervient le jour de l'adoption du nouveau projet sur la retraite par l'APN, c'est-à-dire aujourd'hui, constitue un autre camouflet pour le gouvernement de Sellal qui a toujours défendu le projet en répondant toujours par un niet aux syndicats qui lui ont demandé de surseoir à cette mesure. Avant-hier encore, le ministre du Travail était encore confiant quant à l'adoption par l'APN du nouveau projet. "Le projet de la retraite fait son chemin et sera adopté au niveau de l'APN", avait-il répété alors que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait affirmé, il y a quelques jours, que le choix du gouvernement est juste. Il affichait sa détermination à ne pas revenir sur cette décision qui, selon lui, allègera la situation financière de la caisse de retraite. Selon de nombreux observateurs, cette décision prise au sommet de l'Etat est justifiée, d'une part, par la menace qui pèse sur la stabilité du pays, d'autant plus que ce projet coïncide avec les nouvelles augmentations de tous les produits qui s'annoncent pour 2017 suite à l'adoption de la nouvelle loi de finances et, d'autre part, par l'intransigeance des syndicats qui ont menacé de paralyser de nombreux secteurs d'activité en observant une grève illimitée. Les prochaines élections, prévues pour mars ou avril, sont un autre argument qui aurait pesé sur cette décision. Avec des mesures aussi contestées et impopulaires, le gouvernement risque de se retrouver, dans quelques mois, sans majorité, et sera donc en difficulté pour "passer" d'autres projets de réforme encore plus difficiles, notamment dans cette conjoncture marquée par la baisse des prix du pétrole. Il n'est pas, par ailleurs, impossible que la loi adoptée soit mise sous le coude, sur décision du président de la République. Il avait déjà adopté cette attitude concernant la loi sur les hydrocarbures présentée par Chakib Khelil et adoptée, malgré l'interminable polémique qu'elle avait suscitée, et une opposition farouche menée notamment par la Fédération des pétroliers UGTA et le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune. M. T.