L'Union européenne (UE) souhaite accompagner l'Algérie dans la mise en œuvre des réformes. À la veille de la réunion du conseil d'association, l'UE a rendu public un rapport sur l'état des relations entre l'Algérie et l'Union européenne. Parmi ses principaux enseignements, le texte cite, et ce n'est pas fortuit, le classement de l'Algérie par Transparency International. "Avec un index de 34, l'Algérie est classée au 108e rang sur 176 pays évalués par l'index de perception de la corruption de Transparency international." Cette position n'a pas évolué depuis 2012, constate le rapport. En septembre 2016, les nouveaux membres de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (établi en 2006) ont été nommés par décret présidentiel et la mission de cet organe a été précisé, lit-on dans le document. "Entraves au commerce et à l'investissement" Implicitement, l'UE laisse entendre que cet organe était déjà prévu dans la loi sur la corruption de 2006. Mais la création de cette structure n'a pas permis d'améliorer le classement du pays. En fait, l'Algérie a créé durant cette période deux organes qui n'ont pas donné de résultats en matière de lutte contre la corruption, d'où leur dissolution. La nouvelle Constitution ne prévoit qu'une seule instance, celle dont les membres ont été nommés par décret présidentiel en 2016. Ce qu'il faut retenir également de ce rapport, ce sont les grands axes de la coopération bilatérale déterminés pour la période 2018-2020 : l'appui à la gouvernance, la diversification et la compétitivité de l'économie, le développement local inclusif et participatif, l'énergie... À noter également que l'UE et l'Algérie ont mené en 2016 une évaluation conjointe du fonctionnement de l'Accord d'association sous l'angle économique et commercial et ont agréé un document portant sur des constats et perspectives. "Cet exercice a permis sur la base des propositions algériennes d'identifier une série de réformes et mesures que les autorités algériennes devraient entreprendre avec le soutien de l'UE pour améliorer la mise en œuvre de l'Accord d'association. Articulées autour de quatre thèmes, ces réformes et mesures visent à apporter un soutien aux échanges commerciaux Algérie-UE, à la diversification et à la compétitivité de l'économie algérienne, aux investissements et au renforcement de la coopération", lit-on dans le document. En un mot, l'UE souhaite accompagner les réformes en Algérie. Par ailleurs, ce partenaire économique reproche à l'Algérie l'institution des licences d'importation pour certains produits, tels que les voitures, le ciment et le rond à béton. "Ces mesures protectionnistes prises sans concertation préalable avec l'UE sont venues s'ajouter aux restrictions et aux entraves au commerce et à l'investissement déjà existantes en rendant encore plus difficile le climat des affaires pour les opérateurs économiques européens." "Déclin tendanciel de la production de gaz et climat d'investissement peu propice" Dans le domaine de l'énergie, l'UE note que la production de gaz de l'Algérie est en déclin tendanciel, ce qui s'explique par un épuisement progressif de certains champs gaziers en production et un manque d'investissements de la part des opérateurs internationaux résultant d'un climat d'investissements peu propice. En 2015, rappelle le texte, l'UE et l'Algérie ont lancé un dialogue politique de haut niveau sur l'énergie lors de la première visite du commissaire Miguel Arias Canete en Algérie. Ce dialogue politique de haut niveau vise à renforcer la sécurité énergétique, à promouvoir les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, ainsi qu'à encourager les investissements et la création d'emplois dans le secteur énergétique algérien. Le rapport rappelle que le secteur de l'énergie demeure stratégique pour l'Algérie. Le pays est le plus grand producteur de gaz naturel en Afrique et le 3e fournisseur de gaz de l'UE, après la Russie et la Norvège, alors que l'UE est le marché le plus important pour le gaz algérien (86% des exportations). Concernant les énergies renouvelables, l'Algérie dispose d'un potentiel considérable dans le solaire comme dans l'éolien, mais l'a très peu exploité pour l'instant, observe l'UE. "Le mix électrique est dominé par le gaz et la part des renouvelables est encore faible. Les autorités algériennes sont pourtant conscientes de l'importance pour le pays de ce secteur et ont mis en place un programme d'appui au secteur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Un projet d'assistance technique dans ce domaine, assorti d'un budget de 10 millions d'euros, a été adopté par l'UE en novembre 2016 et sa mise en œuvre devrait démarrer en 2017." K. Remouche