"Nous voulons par ces rencontres, et pour lesquelles nous avons convié des parents d'enfants atteints de troubles du langage dans ses affections variées, sensibiliser ces derniers à effectuer des dépistages précoces, entre autres des prises en charge multidisciplinaires", a relevé la présidente de ce colloque national, Mme Kheddouci. La faculté des sciences humaines et sociales de l'université Akli-Mohand-Oulhadj a organisé en ce début de semaine un colloque national sur le "Trouble du langage : dépistage et traitement". Pour Mme Souhila Zazoun Bouakkaze de l'université d'Alger 2, "ces journées sont pour nous une occasion propice pour parler des sujets atteints de diverses pathologies, à savoir le trouble du langage, le retard mental, la trisomie 21, l'autisme et l'infirmité motrice d'origine cérébrale. Dans mon cas, mon intervention a porté sur les sujets atteints de paralysie cérébrale pour laquelle j'ai mis l'accent sur l'ensemble des difficultés qui entravent la communication orale. C'est-à-dire les déficits neuromoteurs, le trouble phonétique et phonologique affectant les sons et les mots observés dans la parole, et enfin les troubles cognitifs spécifiques. Ces derniers stabilisent l'enfant paralysé cérébral sur le plan relationnel (langage oral), et plus tard sur les apprentissages scolaires (langage écrit). Ainsi, nous avons évoqué les troubles perceptifs et du regard, les troubles de l'attention et de la concentration ainsi que les troubles de la mémoire". Selon Lounès Lallem, chef de service dans un centre psychopédagogique et doctorant à l'université Constantine 2, qui a eu à intervenir sur les portées et limites du dépistage chez l'enfant autiste dans les centres psychopédagogiques, "toute nouvelle consultation d'enfant ou d'adolescent fait l'objet d'un bilan psychologique qui dit être le maillon d'une chaîne qui comprend un entretien social, un bilan psychomoteur, un bilan psychiatrique, orthophonique et pédagogique. Ce qui n'est pas le cas, c'est pourquoi les limites du dépistage sont malheureusement observées". Pour sa part, Pr Meriem Derguini, de l'université Alger 2, s'est exprimée sur le dépistage précoce de la surdité en précisant qu'"un diagnostic de surdité chez l'enfant est difficile techniquement. En effet, un enfant avec de bonnes compensations visuelles et intellectuelles peut tromper un médecin non expérimenté. Par conséquent, le dépistage précoce diminue les retards de diagnostic et évite des péripéties aux parents du malade". Quant au professeur Zouina Hallouane, de l'université de Bouira, qui a eu à intervenir sur les difficultés de diagnostic et de prise en charge pluridisciplinaire chez les enfants qui présentent des troubles en préscolaire, elle spécifiera que "la plupart des troubles présentés par les enfants en préscolaire s'inscrivent dans les comportements agressifs, troubles instrumentaux, l'instabilité psychomotrice, le mensonge, le vol ou encore la construction éventuelle de trouble de la personnalité. Malgré les compétences des spécialistes, qu'ils soient médecins, psychologues, orthophonistes ou neurologues, le diagnostic et la prise en charge doivent être pluridisciplinaires". S'agissant des objectifs tracés par ce séminaire, la présidente de ce colloque national, Mme Kheddouci, a tenu à les relever : "Nous voulons par ces rencontres, et pour lesquelles nous avons convié des parents d'enfants atteints de troubles du langage dans ses affections variées, sensibiliser ces derniers à effectuer des dépistages précoces et souhaiter entre autres des prises en charge multidisciplinaires." En se basant sur les données de l'OMS (Organisation mondiale de la santé), Mme Aïche, directrice d'un centre psychopédagogique, a affirmé que "les troubles du langage d'ici l'an 2020 seront la maladie la plus élevée dans le monde entier". Farid Haddouche