Des dizaines de nouveaux-nés prématurés ou victimes d'accident lors de la naissance (asphyxie périnatale, infection et autres complications) errent dans les centres de rééducation privés et publics. Ils sont nombreux à être hospitalisés à l'EHS de Tixeraïne pour des semaines, mais en vain. Nombre d'entre eux auront d'énormes difficultés à avoir une vie normale comme les autres enfants. Ils seront, malgré tout, des futurs handicapés privés de toute autonomie. Pour le Dr Lamia Aouichet de l'unité du service de rééducation fonctionnelle à l'EHS de Tixeraïne, dirigé par le Pr Amara, qui s'investit dans la prise en charge de ces bébés, il est important de mettre l'accent sur le dépistage précoce afin de proposer des soins adaptés au patient et ne pas laisser les parents dans l'errance. «A cet âge-là, ces bébés sont en plein développement et ont des capacités de compensation, de récupération, de plasticité cérébrale sur lesquelles la rééducation précoce peut s'appuyer», a indiqué le Dr Aouichet. Et d'insister sur la définition de la paralysie cérébrale et cérébral plasy qui est, a-t-elle indiqué, toute atteinte motrice en rapport avec une lésion cérébrale non évolutive sur un cerveau en développement ou immature pouvant s'accompagner d'une atteinte sensorielle (surdité ou cécité) et d'atteinte partielle des fonctions supérieures (trouble de l'équilibre) avec de bonnes capacités intellectuelles (infirmité motrice cérébrale : IMC) ou de moins bonnes performances intellectuelles (infimité motrice d'origine cérébrale : IMOC). Le Dr Aouichet affirme que 55 nouveaux cas ont été pris en charge au niveau de l'unité ces quatre derniers mois. La structure, a-t-elle expliqué, accueille tous les enfants la première fois pour une guidance parentale : «Après un bilan clinique et paraclinique on apprécie les dimensions du problème et on en définit les objectifs. Deux cas de figures se présentent. Il y a les patients sans grandes possibilités fonctionnelles qui seront soumis à l'adaptation au fauteuil roulant et corset si nécessaire en plus des séances de rééducation d'entretien en ambulatoire et les autres patients avec possibilités fonctionnelles dont le but est d'exploiter les possibilités restantes pour un maximum d' autonomie et une marche avec ou sans appareillage.» Et de préciser que le traitement en rééducation doit être mis en œuvre dans un but fonctionnelle et de réinsertion scolaire. Comme il est aussi assuré un suivi régulier de ces patients pour limiter les complications secondaires et tertiaires qui apparaissent inéluctablement au cours de la croissance. Le Dr Aouichet insiste sur l'intérêt d'un réseau pluridisciplinaire (médecin rééducateur, chirurgien infantile, neurochirurgien, pédiatre) pour structurer un parcours de soins. Et d'ajouter : «La spasticité a souvent un retentissement péjoratif sur la motricité et l' appareil locomoteur son traitement doit être mis en œuvre après une analyse clinique rigoureuse, actuellement la toxine botulique est d' un apport certain.»