Le FFS considère que "ces élections ont aggravé la faiblesse et la fragilité de l'Algérie" et qu'elles ont, paradoxalement, "consolidé les positions des responsables de la crise multidimensionnelle que nous vivons". Le Front des forces socialistes (FFS) serait-il sur le point de lâcher son objectif, à savoir "la nécessité de s'unir autour d'un consensus national pour construire une Algérie de l'espoir et de la souveraineté". Cette déclaration, qui émanait de son premier secrétaire et néanmoins tête de liste à Constantine, Abdelmalek Bouchafa, ne retrouverait pas sa substance dans le communiqué rendu public par ce parti, hier, au lendemain de l'annonce, par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, des résultats préliminaires des élections législatives du 4 mai 2017. En effet, les résultats obtenus par le FFS lors de ce scrutin, marqués par un recul cinglant de 50% des sièges, ont fait réagir la direction de ce parti qui passe de 27 sièges en 2012 à seulement 14 sièges en 2017. Dans son communiqué, le FFS a estimé que "le seul vainqueur de cette échéance électorale, et nous devons le reconnaître, est l'abstention sous toutes ses formes, suivie par le parti des bulletins nuls, dont le ministre de l'Intérieur a omis d'en donner les chiffres". Sur un ton accusateur, ce parti considère que "ces élections ont aggravé la faiblesse et la fragilité de l'Algérie et consolidé les positions des responsables de la crise multidimensionnelle que nous vivons". Le FFS s'est également interrogé sur les raisons qui ont motivé le ministre de l'Intérieur "à ne pas annoncer les résultats détaillés concernant le nombre de suffrages exprimés, le nombre de bulletins nuls, le nombre de voix obtenues par chaque liste et au niveau de chaque wilaya", d'une part, et s'est dit étonné par "la non-publication des PV de dépouillement du vote dans plusieurs wilayas", d'autre part. Partant de ce constat, le FFS pointe du doigt le pouvoir et "exprime sa vive préoccupation à l'égard de la désaffection du peuple algérien dans l'exercice de ses droits politiques", lit-on dans le même document. Il imputera les résultats de ce scrutin et les irrégularités qui l'ont émaillé "au pouvoir qui a œuvré systématiquement à annihiler toutes les formes de l'expression politique et à en dévoyer les différentes manifestations. Face à cette situation grave, le pouvoir poursuit avec indifférence et aveuglement sa stratégie unilatérale autoritaire, dont l'essence est totalitaire dans un décor de façade démocratique. Cette stratégie, qui renforce et consolide les responsables de la crise dans leurs positions, conduira inéluctablement le pays vers des issues aux conséquences graves et imprévisibles". Même s'il ne le dit pas explicitement, pour le parti de M. Bouchafa, le discours sur le consensus ne pourrait plus tenir la route au lendemain d'un scrutin marqué par une abstention massive de 62,91% et de 2 109 917 bulletins nuls, en sus de milliers de procès-verbaux qui n'avaient pas été publiés. En revanche, le FFS n'a pas indiqué, dans son communiqué, s'il a l'intention de saisir la Haute instance indépendante des élections législatives (Hiise) ou utiliser encore d'autres voies de recours.