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Plaidoyer pour l'abolition de la peine de mort
Des juristes démontrent que l'argument religieux ne doit pas être un obstacle
Publié dans Liberté le 10 - 10 - 2017

"Ce n'est pas un problème religieux ou juridique, il est lié à l'évolution de la société et à la décision politique", a estimé Me Lakhdari, membre fondateur d'Amnesty International.
Même si elle observe un moratoire depuis 1993, l'Algérie peine, cependant, à franchir le Rubicon pour l'abolition de la peine de mort, comme le réclament depuis de nombreuses années les défenseurs des droits de l'Homme. Contrainte politique ou religieuse ? Loin d'être épuisé, le débat divise encore en Algérie.
Lors d'une conférence-débat organisée hier à Alger par Amnesty International (AI), à l'occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, de nombreuses figures du droit ont été unanimes à plaider l'abolition de cette "sanction extrême", en justifiant que l'argument religieux n'est pas recevable même s'il demeure comme un épouvantail agité par certains. "Ce n'est pas un problème religieux ou juridique, il est lié à l'évolution de la société et à la décision politique", a relevé l'avocat, Me Mohamed Seghir Lakhdari, membre fondateur d'AI. "L'Algérie est en marche", reprend, pour sa part, Me Abdelkader Benhenni, ancien procureur général, en observant que "toutes les oppositions viennent de l'aspect religieux".
Il rappelle qu'en 2006, le président Bouteflika avait "gracié pas moins de 200 condamnés à mort", et qu'en 2009, il avait réclamé "l'abolition de la peine de mort". Avocat et président de la Ligue algérienne des droits de l'Homme (Ladh), Me Mokhtar Bensaïd, soutient que "la peine capitale doit être supprimée d'autant qu'en 1993, l'Etat a eu le courage de supprimer l'exécution". "Le couloir de la mort et l'exécution, c'est très pénible", dit-il, en racontant avoir assisté à des exécutions dans le triste pénitencier de Tazoult-Lambèse à Batna.
Grande figure du barreau d'Alger, Me Miloud Brahimi, fondateur de la Ladh, a convoqué l'histoire pour rappeler que l'Algérie, par l'entreprise d'un texte d'Ali Haroun, a failli abolir la peine de mort en 1964, une perspective à laquelle s'était opposée alors le premier Président, Ahmed Ben Bella.
On l'aura compris : Ben Bella pensait déjà régler ses comptes avec certains de ses opposants, puisque l'une de ses premières victimes sera le colonel Chabani qu'il exécutera quelques mois plus tard. "Si l'Algérie n'a pas encore aboli la peine de mort, c'est lié à l'aspect religieux. En 1993, l'Algérie avait décidé d'un moratoire, mais durant la période qui a suivi, on a assisté à des atrocités et à des crimes abominables et abjects, mais personne n'a levé le petit doigt parmi les intégristes. Quand ils parlent aujourd'hui d'arguments religieux, je demande à voir", observe Me Miloud Brahimi. "Aucun Algérien n'a le droit de s'opposer à l'abolition de la peine de mort car aucun n'a dit un mot sur le moratoire", ajoute-t-il. Selon Me Lakhdari, "le problème de la peine de mort est lié au problème de la démocratie". "C'est un problème de maturité sur le plan politique", estime-t-il.
Interrogés sur ceux qui réclament, comme Ahmed Ouyahia, l'application de la peine de mort pour les kidnappeurs et autres violeurs d'enfants, les conférenciers ont estimé que cette position relève beaucoup plus de "l'affect". "Les exécutions capitales n'ont jamais fait baisser la criminalité", observe Me Lakhdari. Présent à la conférence modérée par le journaliste Khaled Drareni, le spécialiste du soufisme, Saïd Djabelkhir, a démontré, pour sa part, que "la charia n'est pas figée".
Même s'ils admettent qu'il n'est pas aisé de "convaincre" la société de la nécessité de l'abolition, tous ont relevé, toutefois, qu'il est de la responsabilité des élites de mener "l'Algérie vers ce qu'il y a de meilleur" en exhortant la présidente du Conseil des droits de l'Homme présente à la conférence à organiser des débats dans les mosquées, les écoles et les universités pour expliquer le choix de l'abolition. Un choix que doit conforter le fait que de nombreux Algériens avaient été victimes de la "sanction capitale" durant la Révolution.
Karim Kebir


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