Initié par le Forum algérien des personnes handicapées, la maison de jeunes Khairredine de Touggourt a abrité, avant-hier, un colloque sur "l'insertion sociale et professionnelle des personnes aux besoins spécifiques à l'ère des défis économiques". Ce colloque a vu la participation des représentants d'organismes des différents dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes, des représentants des secteurs économiques, de la société civile et de la communauté des handicapés ayant de l'expérience dans le domaine professionnel. Selon le président du forum, Mahmoud Khalou, cette rencontre a pour objectif de trouver les mécanismes pour l'insertion de la personne à besoins spécifiques dans des postes d'emploi et dans les différents dispositifs de soutien à l'emploi de jeunes afin d'atténuer les lourds tributs que subit la trésorerie publique. Entres autres, habituer le handicapé à compter sur lui-même en l'initiant à l'idée de la création de sa propre entreprise. En effet, durant les débats, les intervenants ont évoqué certaines lois privilégiant l'insertion des handicapés dans la vie active, mais celles-ci demeurent sans aucune efficacité et afin de les redynamiser il faut la coordination de tous les secteurs confondus au niveau local, ont-ils estimé. Par ailleurs, certains handicapés qui sont intervenus ont dénoncé la "hogra" et exprimé leurs désagréments du fait que leur dossier demeure l'une des dernières préoccupations des pouvoirs publics. "Le handicapé est humilié. Il est livré à son sort et affronte les difficultés de la vie avec une aide sociale minable. Normalement en cette période difficile, les pouvoirs publics doivent intervenir pour assurer une vie digne aux handicapés en incitant administrations et entreprises économiques d'appliquer la loi portant la protection et la promotion des handicapés", dira Mahmoud Khalou. Et d'ajouter : "L'article 2 du décret exécutif du 08 mai 2002 stipule que tout employeur doit consacrer au moins 1% de ses postes de travail aux personnes handicapées dont la qualité de travail est reconnue. Malheureusement, la majorité des entreprises font fi de cette loi". À la fin de ce colloque, M. Khalou a appelé les pouvoirs publics et partenaires économiques d'apporter aide et soutien à cette frange de la société afin de faire d'elle un élément producteur au lieu d'un élément consommateur. Ammar Dafeur