L'école nationale supérieure (ENS) d'enseignement de la wilaya de Mostaganem, sise au pôle universitaire de Kharrouba, à l'extrême est du chef-lieu, a connu, lundi, un mouvement inhabituel de grève d'étudiants qui ont boycotté les cours de la journée afin d'exprimer pacifiquement leurs préoccupations et revendications pédagogiques relatives à leur avenir professionnel. Sous la coupe des étudiants libres de l'université Abdelhamid-Ben-Badis, une grande majorité de ces étudiants ont observé un sit-in devant le siège de l'ENS regroupant une vingtaine d'étudiants. Créée par décret exécutif n°14-231 du 25 août 2014, l'école a commencé l'activité scientifique et pédagogique avec le début de la saison académique 2014/2015 à la faculté d'informatique et mathématiques de l'université Abdelhamid-Ben-Badis de Mostaganem (Ines). Depuis septembre 2015, l'ENS de Mostaganem exerce toutes ses activités à la faculté de médecine de l'université de Mostaganem. Un préavis de grève a été adressé à la direction de l'école nationale supérieure, accompagné d'une plateforme de revendications explicative des raisons de ce piquet de grève dont nous détenons une copie. Selon des manifestants rencontrés sur place, ce mouvement de grève à l'ENS de Mostaganem fait écho à une mobilisation nationale de l'ensemble des écoles nationales supérieures du pays à travers plusieurs wilayas afin de "dénoncer bon nombre de dépassements enregistrés à l'ENS, parmi ces contraintes la indisponibilité d'un siège indépendant, ce qui perturbe le bon déroulement des cours". Les étudiants libres ont indiqué que, pour le moment, l'ENS est abritée par la faculté de médecine depuis son ouverture sans qu'aucun projet dans ce sens ne voie le jour. Ces derniers dénoncent également le manque criant d'enseignants et encadrants pédagogiques au sein de l'école dans le but d'assurer convenablement les cours dispensés. L'autre anomalie constatée par les étudiants protestataires est l'infraction qui serait commise par le ministère de l'Education nationale concernant les articles 56 et 71 de la loi spécifique au recrutement qui interdit l'ouverture de concours de recrutement avant de désigner les étudiants diplômés des écoles nationales supérieures, et en cas de déficit en enseignants, il est fait recours aux autres diplômés des spécialités de l'université. Pour sa part, le directeur de l'ENS, Mazari Abdelkader, a rencontré les protestataires sur le perron de la faculté, dans l'optique d'écouter leurs préoccupations et inquiétudes pour essayer de désamorcer la situation. M. Salah