À l'occasion du 69e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, le conseil scientifique du parti Jil Jadid a organisé une conférence sur le thème : "En Algérie de 2017, les Algériens ont-ils le droit d'avoir des droits ?". La rencontre a rendu hommage au parcours des associations des familles des disparus en leur offrant, en ce jour de commémoration, la parole. Le président du parti a qualifié le combat des familles de disparus de "difficile, long, incertain mais symbole de résistance". Djilali Sofiane a exprimé sa compassion à l'égard de cette catégorie de la société, tout en ayant une pensée pour les familles des disparus qui ont abandonné le combat en cours de route. "La vie est compliquée pour tout le monde. Ce n'est pas facile de continuer à lutter. Il y a peut-être un droit en Algérie mais pas d'Etat de droit. Le droit, chez nous, s'applique selon la règle de deux poids deux mesures". Le vice-président du parti, Smaïl Saïdani, est revenu, lui, sur la visite du chef de l'Etat Français en Algérie. "Le président du Sénat et le wali d'Alger étaient complètement à l'écart, bousculés par la garde de Macron. Le président français et son équipe ont complètement évincé de leur discours la question de la santé de Bouteflika et ont apporté leur soutien à ce régime". Smaïl Saïdani a fait remarquer que la capitale dans laquelle tout rassemblement ou manifestation sont interdits a fait une exception ce jour-là pour permettre un bain de foule au chef d'Etat Français. "Nous avons assisté au baisemain de Hollande, et mercredi dernier, nous avons vu des femmes voilées prendre Emmanuel Macron dans leurs bras." Abordant la question du prochain scrutin présidentiel, il a soutenu que "le cinquième mandat qu'on est en train de nous vendre est une atteinte à la Constitution". Le représentant des familles des disparus, Hacène Ferhati, a déploré l'interdiction de la marche en faveur de la Palestine. "Dans le monde entier, on a marché pour les droits des Palestiniens, et chez nous, on n'a pas laissé le peuple exprimer sa solidarité. L'Etat d'urgence a, certes, été levé, mais la répression des manifestations est encore aujourd'hui très violente." Nacera Dutour, présidente du collectif des familles des disparus, a dénoncé, quant à elle, la charte pour la paix et la réconciliation dont les répercussions sont encore très pesantes pour les familles des victimes de la décennie noire. "Les articles 45 et 46 de la charte nous musèlent. Même s'ils ne sont pas totalement appliqués, ils continuent d'être une épée de Damoclés sur nos têtes." Cette association a recensé, jusqu'à présent, 8 000 disparus, a révélé Hacène Ferhani. Il pense que ce n'est que la partie visible de l'iceberg du fait que beaucoup de familles ne portent pas plainte par peur de représailles. Nissa H.